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Quatrième jour du procès Tahibou Ndiaye: Vincent Koissy Mbidi "enfonce" Tahibou
Publié le samedi 6 juin 2015  |  Sud Quotidien
Tahibou
© Autre presse par DR
Tahibou Ndiaye ex-Dg du Cadastre




Les éclairages du témoin Vincent Koissy Mbidi, ancien directeur des Domaines, ancien collègue de Tahibou Ndiaye dans la Commission de contrôle des opérations démoniales (Ccod), de 2009 à 2012 n’aide en rien le prévenu. Sur plusieurs questions, notamment la signature d’un bail à la place du propriétaire, le cumul de baux, tout comme l’enrichissement des anciens directeurs membres du Ccod, le témoin a donné des réponses contradictoires aux propos de Tahibou.

Appelé à la barre de la Crei hier, jeudi 4 juin, en tant que témoin, Vincent Koissy Mbidi, ancien directeur des Domaines, a donné des éclairages sur la procédure d’obtention de bail au niveau de la Commission de contrôle des opérations démoniales (Ccod). De l’avis de l’ancien collègue de Tahibou Ndiaye, dans la Ccod, il n’est pas possible que la Ccod octroie à une même personne des baux. Selon lui, «si on constate que la même personne a introduit des demandes, on lui demande de faire un choix à cause de la rareté de la ressource». Des affirmations qui mettent à nu le fait que Tahibou Ndiaye, sa femme, ainsi que ses deux filles adoptives ont bénéficié de baux. Même s’il a révélé qu’il n’a pas encore vu la loi qui l’interdit, il a tout de même indiqué que la règle de non cumul est d’ordre éthique et que si l’autorité se rend compte qu’il y a cumul, la demande ne passe pas.

Dans ses témoignages, M. Mbidi a aussi souligné qu’il était anormal qu’une personne signe un bail qui ne lui appartient pas. Cette question lui a été posée pour élucider le fait que Tahibou ait signé, sans procuration le droit de bail de sa fille adoptive, Rokhaya Thiam, à son absence. A l’en croire, même si la signature passe au niveau du receveur, car ne sachant pas qui a signé en réalité, il y aura des problèmes quand il s’agira d’en faire un titre foncier, s’il est associé à un autre dossier du propriétaire. Poursuivant, il a fait comprendre que si le bail est adjoint à un document quelconque pour une demande d’un service, de facto le service en question rejette la demande.

Autre fait marquant dans le témoignage de Vincent Mbidi, la réfutation de l’argument de Tahibou, selon lequel tous les anciens directeurs au bloc fiscal, sont devenus des milliardaires. Le témoin a fait comprendre qu’il n’est pas devenu milliardaire, tout en faisant noter qu’il a été directeur des Domaines et membre de la Ccod de 2009 à 2012. Pour lui, il est évident que les directeurs bénéficient de certaines indemnités, mais que cela ne lui a pas permis d’être milliardaire. Toutefois, Tahibou Ndiaye a fait une précision en revenant sur ses déclarations. Pour lui, il avait dit que «les anciens directeurs du bloc fiscal, ayant été en service pendant une longue durée, si on fait le cumul des indemnités et salaires, approcheraient le milliard. Moi j’ai eu la chance d’y travailler pendant 10 ans».

En outre, la lumière apportée par le témoin à l’audience de l’après-midi d’hier, a suscité des interrogations du côté de la partie civile, tout comme du parquet. En effet, M. Mbidi a montré que si un tiers veut occuper un terrain de l’Etat de manière irrégulière, il est obligé de se rapprocher des services du Cadastre pour être sûr que le terrain n’appartient pas à un privé. A l’en croire, les employés du Cadastre n’ont pas la possibilité d’user illégalement des terrains de l’Etat, au risque de se faire sanctionner par la hiérarchie. Des affirmations qui ont surpris plus d’un, dans la mesure où la veille, l’ami et gendre de Tahibou Ndiaye a fait savoir que son modus opérandis consiste à repérer les terrains de l’Etat, à les viabiliser et à les occuper, en attendant que les autorités administratives viennent les réclamer, pour en retour demander une contrepartie.

A noter que l’audience a été suspendue jusqu’au lundi prochain à 10h, pour l’audition des témoins.

DON EN MATERIEL DE SADRY DARWICHE A TAHIBOU EVALUE A 80 MILLIONS : LA «RÉVÉLATION SPIRITUELLE», À L’ORIGINE DE LA «GRANDE» AMITIÉ

Le quatrième jour du procès intenté contre Tahibou Ndiaye et co-prévenus, poursuivis par la Crei pour enrichissement illicite, a enregistré hier, jeudi 4 juin, le témoignage de Sadry Darwiche, directeur de la société Comptoir commercial du Sénégal (Ccs), ami du prévenu. Devant la barre, le témoin a confié qu’il effectuait de «bonnes» remises sur toutes les factures préformâts de son «grand ami», qui lui a fait une révélation «spirituelle». Mieux, M. Darwiche a indiqué avoir fait un don de matériels de construction d’une valeur globale de 80 millions à Tahibou.

Entre Tahibou Ndiaye, poursuivi pour enrichissement illicite, dans le cadre de la traque des biens supposés mal acquis, et Sadry Darwiche, directeur de la société Comptoir commercial du Sénégal (Ccs), non moins témoin dans ladite affaire, c’est la «grande amitié spirituelle». C’est du moins ce qu’a fait savoir le témoin hier, jeudi 4 juin, attrait à la barre de la Crei. De l’avis de M. Darwiche, depuis que Tahibou Ndiaye lui a fait une «révélation spirituelle», leurs relations se sont le plus renforcées. A l’en croire, chaque fois que son «ami spirituel» lui envoyait son plombier, Mbaye Ndiaye, avec une facture préformât, il lui effectuait une «bonne remise». Interpellé sur le pourcentage des remises, M. Darwiche a montré qu’elle s’élevait à 25%, et même au prix de revient parfois. Mieux, le témoin a révélé qu’il a offert à Tahibou, et à plusieurs reprises, sans qu’il ne fasse la demande, du matériel de construction (plomberie, carrelage, etc), évalué globalement à 80 millions. D’ailleurs, fait-t-il remarquer, «au début, cela le (Tahibou) gênait». «Je lui ai rendu des services sans jamais lui solliciter en contrepartie une faveur au niveau des impôts, zéro impôt. Je ne lui jamais demandé un service en tant que directeur du Cadastre», fait-il savoir.

«Tahibou n’accepte pas les faveurs»

Même son de cloche pour le témoin Mbaye Gueye, ami lui aussi du prévenu, et administrateur de société. De l’avis de M. Gueye, «il est vrai qu’il m’a rendu beaucoup service, notamment pour la construction de mon immeuble au niveau de la Zone de captage, et pour le changement de terrain». Pour autant, le témoin a soutenu mordicus qu’il n’a jamais rendu aucun service à son «ami». D’ailleurs, il a indiqué qu’il était sûr que Tahibou Ndiaye n’allait pas accepter ses faveurs. Toutefois, il a informé que le seul service qu’il lui a rendu, «c’est juste des prières». Cependant, M. Gueye a soutenu à la barre qu’il a vendu sa voiture de luxe à la femme de Tahibou, en échange de meubles pour tous ses bureaux. Des dons sans contrepartie qui rejoignent ceux de la veille de Mahamadou Falilou Gueye, «oncle» de la femme de Tahibou. En effet, Falilou Gueye avait fait savoir à la Cour que son «gendre» n’aimait pas qu’il lui fasse des faveurs. Il avait indiqué qu’il a voulu lui offrir en vain un terrain aux Almadies de 500m², avant de se retourner vers sa «nièce», qui a accepté volontiers.

Le don 80 millions et les contradictions

Cependant, lors de la confrontation entre M. Darwiche et Tahibou, certaines équivoques ont été soulevées concernant le don de matériel, pour la construction de la maison sise à la Cité Keur Guorgui (R+4). Contrairement aux allégations du témoin, qui avait soutenu que les dons de matériel se sont fait à plusieurs reprises jusqu’au moment où il n’a plus vu de facture préformât de son ami, Tahibou Ndiaye a indiqué que c’est sur une seule facture préformât de 80 millions que M. Darwiche lui a fait le don. Le «grand ami spirituel» s’est par la suite réfracté pour dire que c’est une seule facture préformât, mais que les livraisons étaient séquentielles.

Autre point flou dans ledit don de matériel, c’est la tenue des comptes de la société Ccs. La Cour a voulu tirer au clair la manière dont la comptabilité de la boîte est tenue, pour le dépôt des comptes au niveau des impôts, avec ce don d’une valeur de 80 millions. Sur ce point, M. Darwiche a fait comprendre que depuis le fameux don, il y a de cela 3 ans, il n’y a pas eu de redressement fiscal. Mieux, il a soutenu que le don n’a pas été enregistré au niveau des comptes, mais qu’il apparaitra dés que les services du fisc effectueront le contrôle, qui est prévu, selon lui.
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