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Interrogatoire d’identité aux chambres Africaines Extraordinaires: Habré extrait de sa cellule pour répondre au juge
Publié le vendredi 5 juin 2015  |  Sud Quotidien
Hissène
© Autre presse par DR
Hissène Habré, l`ancien président du Tchad poursuivi au Sénégal pour crimes contre l`Humanité




Extrait de force de sa cellule du Cap Manuel pour répondre à l’interrogatoire d’identité de Gberdao Gustave Kam, président de la Cambre africaine extraordinaire d’assises, (au sein des Chambres africaines extraordinaires - Cae), Hissein Habré n’a répondu à aucune des questions qui lui ont été posées. La déclaration est de Me Ibrahima Diawara, un de ses avocats, qui s’est entretenu avec la presse hier, mercredi 3 avril, au sortir de l’audience qui n’a duré qu’une vingtaine de minutes.

Hissene Habré n’a répondu à aucune des questions qui ont été posées par le président de la Chambre africaine extraordinaire d’assises, Gberdao Gustave Kam. «Hissene Habré est resté silencieux sur toutes les questions et toutes les interpellations du président de la Chambre africaine extraordinaire d’assises qui a clôturé la séance interrogatoire 20 minutes après l’avoir commencé», a indiqué son avocat, Me Ibrahima Diawara, hier mercredi 3 juin au sortir de l’audience. Evoquant les questions posées au prévenu, la robe noire de préciser que, le président de la Chambre d’assises n’a nullement fait référence au turban d’Hissein Habré, mais s’est simplement limité à un interrogatoire sur son identité et s’il dispose d’un avocat ou non.

Par ailleurs, Me Ibrahima Diawara annonce que son client a été amené de force, contre sa volonté, au siège des Chambres africaines extraordinaires. «Le président Hissein Habré a été cueilli au Cap Manuel par la force. Il a été porté de force comme un bébé par les éléments de la garde pénitentiaire qui l’ont fait comparaitre devant le président de la Chambre africaine extraordinaire d’assises. L’audience s’est tenu au rez-de-chaussée parce que les éléments n’ont pas voulu le porter aux yeux de la presse pour le faire monter au bureau du président (au premier étage) qui est lui-même descendu», a-t-il dit tout en précisant toutefois que sont client n’a pas été brutalisé.

Habré resté muet durant les 20 mn de l’interrogatoire

Concernant toujours l’interrogatoire d’identité du prévenu, Me Ibrahima Diawara relève que cette audience doit se tenir cinq jours avant l’ouverture du procès. Et l’avocat d’Hissein Habré d’affirmer: «le président nous a expliqué qu’il applique les standards du procès international. Il a décidé de le faire un mois avant pour qu’on puisse être dans les conditions, que le procès se déroule normalement».

S’agissant du refus de comparaitre, du mutisme de son client, Me Ibrahima Diawara trouve que cela résulte d’un déni d’Hissein Habré des Chambres africaines extraordinaires. «La stratégie d’Hissein Habré est le résultat de ce qui s’est passé dans le fonctionnement des Chambres africaines extraordinaires. Durant l’instruction, on s’est rendu compte que cette affaire ne relevait pas des règles d’un procès équitable, parce qu’on avait dit qu’on allait instruire les auteurs et les responsables des crimes qui ont lieu au Tchad. Vous avez constatez, ce qui s’est passé, c’est que l’instruction a été faite conformément aux instructions du ministre de la Justice», a-t-il affirmé.

Pour rappel, Hissein Habré, accusé de crime de guerre, actes de torture et crime contre l’humanité commis durant son magistère au Tchad entre 1982 et 1990, est emprisonné au Sénégal depuis le 30 juillet 2013. Son jugement est prévu le 20 juillet prochain à Dakar. L’interrogatoire d’identité d’Hissein Habré, en présence de ses conseils dûment convoqués est une formalité préalable à l’ouverture de la session d’assises, au Palais de Justice Lat Dior de Dakar. Il est obligatoire au regard des dispositions de l’article 244 du Code de procédure pénale sénégalais.

REPONSE DES CAE A ME IBRAHIMA DIAWARA : «Hissein Habré n’a pas été contraint à comparaître»

«Hissein Habré n’a pas été contraint à comparaître». Car, «l’ordre d’extraction délivré par le Parquet a été exécuté par les éléments de l’administration pénitentiaire sans heurts ni violences». C’est la cellule de communication des Chambres africaines extraordinaires (Cae) qui rectifie Me Ibrahima Diawara. L’avocat du prévenu Hissein Habré affirme que son client a été amené de force par des agents de l’administration pénitentiaire afin qu’il puisse rejoindre les Cae.
A travers un communiqué portant précisions sur l'audition d’Hissein Habré hier mercredi 3 juin (matin) la cellule de communication fait remarquer qu’Hissein Habré, «a été extrait de sa cellule de la prison du Cap Manuel aux fins de comparution devant le président des Chambres africaines extraordinaires d’assises, Gberdao Gustave Kam, pour son interrogation préalable en application de l’article 244 du Code de procédure pénale sénégalais». Ce contrairement aux allégations de son conseil Me Ibrahima Diawara.
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