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Commerce illicite du tabac : Le Sénégal perd 3,2 milliards de francs par an
Publié le dimanche 31 mai 2015  |  Le Quotidien
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© Autre presse
Les députés sénégalais adoptent la loi anti-tabac




Le commerce illicite du tabac fait perdre à l’Etat du Sénégal 3,2 milliards de francs Cfa par an. Ainsi, notre pays qui croit amasser 32 milliards de francs Cfa de taxes sur le tabac se retrouve avec beaucoup moins à cause du commerce illicite de celui-ci. Cette révélation a été faite hier à l’occasion d’un point de presse animé par le président de la Ligue sénégalaise de lutte contre le tabac (Listab), Dr Abdoul Aziz Kassé, en prélude à la Journée mondiale de lutte contre le tabac, célébrée ce 31 mai. Comment la cigarette de contrebande inonde-t-elle le marché sénégalais ? Sans ambages, Dr Kassé répond : «Si un tel commerce est possible au Sénégal, c’est grâce à la bénédiction de l’industrie du tabac. Elle (l’industrie du tabac Ndlr) dit souvent que le commerce illicite de tabac leur porte préjudice, mais nous (société civile) leur avons proposé de faire le traçage de la cigarette pour lutter contre un tel commerce. Mais elle a refusé. On ne veut pas une chose et son contraire. Nous en avons déduit qu’elle est complice puisque c’est elle qui vend la cigarette de contrebande sur le marché parallèle», martèle M. Kassé.

Le commerce illicite du tabac menace la stabilité du pays
Ce trafic ne fait pas perdre que de l’argent à notre pays. Pis, détaille le coordonnateur de la Listab, ce commerce, en plus de poser un sérieux problème de santé publique, menace la stabilité du pays. Donnant l’exemple du Mali qui fait à des remous dans le nord de son territoire, M. Kassé révèle que c’est le trafic de la cigarette de contrebande qui finance en partie ce conflit. «Il ne faudrait pas que le Sénégal dorme sur ses lauriers. Un important trafic de tabac est en train de se faire dans le nord du pays à Rosso, au sud en Casamance, mais aussi à Mbour où nous avons identifié un réseau de trafiquants. Nous n’avons pas certes la cartographie complète de ce trafic, mais c’est un problème qui doit être pris au sérieux par les pouvoirs publics», alerte Dr Kassé.


Le Sénégal dispose maintenant d’une législation anti-tabac. Selon Kassé, le commerce illicite de tabac risque de la fragiliser. Par conséquent, le patron de la Listab a invité le Sénégal à signer et ratifier le Protocole d’élimination du commerce illicite lancé depuis novembre 2012 par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). En attendant la signature de ce protocole et aussi l’effectivité de la loi anti-tabac qui attend ses décrets d’application, la Listab engage la bataille. D’abord, elle va sensibiliser les décideurs qui, selon les acteurs de la société civile, doivent prendre des mesures pour freiner ce business. Ensuite, les membres de la Listab vont s’atteler à illustrer davantage le rôle de l’industrie du tabac dans le commerce illicite de la cigarette.


Par ailleurs, Dr Kassé salue les avancées du Sénégal en matière de lutte contre le tabac et demande aux autorités d’accélérer la rédaction des décrets d’application. «On est resté presqu’un an sans rien faire depuis le vote de la loi. On nous a fait comprendre qu’il n’y avait pas dans le budget 2015 du ministère de la Santé une ligne pour prendre en charge les décrets d’application. Mais ce problème est derrière nous puisque une Ong américaine a décidé d’accompagner l’Etat du Sénégal. La Listab a de son côté acquis un financement et sous peu, je pense qu’on aura les décrets d’application et les arrêtés ministériels», se réjouit Dr Kassé. Il annonce qu’il va veiller à ce que le processus aille jusqu’au bout. Car il soupçonne «des manœuvres de l’industrie du tabac qui cherche à modifier quelques dispositions de la loi à travers les décrets d’application, notamment celui lié à l’interdiction de fumer dans les espaces publics».
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