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Art et Culture

Coïncidence du Saint-Louis jazz avec la fin de la saison touristique : Les commerçants entre désespoir et espoir
Publié le vendredi 22 mai 2015  |  Le Quotidien




Le niveau extrêmement faible du tourisme au Sénégal cette année, fait que les petits commerçants de Saint-Louis ont déjà perdu l’espoir de se faire de l’argent. Toutefois, la tenue de l’édition 2015 du Festival de Jazz de Saint-Louis leur offre une dernière opportunité de vendre leurs biens avant la fin officielle de la saison touristique. Ces vendeurs ne sont cependant pas très optimistes.

Dans les rues touristiques de l’île de Saint-Louis règne un calme plat. Loin d’être bourrées de touristes et de festivaliers, les magasins et les marchés ambulants se trouvent presque désertés par les potentiels acheteurs. Ndiawar Seck, un petit commerçant qui est dans le business touristique pendant plus de 40 ans, a attendu avec impatience, l’arrivée du festival de jazz de Saint-Louis. C’est son dernier espoir pour se faire un peu de sous avant la fin de la saison touristique. Assis devant sa petite boutique en face du grand hôtel La Résidence, il tient dans sa main, son carnet de contrôle des marchandises, un document qui l’autorise à vendre dans la ville. «La saison touristique est déjà fini, c’est la galère», explique-t-il, avec un rire gêné. «On est déjà quatre mois en retard sur les paiements au Trésor public. On nous a dit que les hôtels seront pleins pour le festival, mais jusqu’à présent, on n’a vu presque aucun touriste», fait-il constater l’air déçu. En réalité, la situation critique, dans laquelle se trouvent la plupart des commerçants et guides touristiques de la région, fait qu’ils misent tous sur Saint-Louis Jazz, pour avoir affaire à des clients aux poches pleines.
A quelques pas de cet hôtel, Yande Diop tient la boutique de sa sœur, la Galerie Awalé. «On a tout réorganisé dans le magasin à l’arrivée du festival», explique la jeune fille de 21 ans. Elle confie : «Cette saison, on n’a pas vu trop de touristes. C’est pour cela qu’on essaye de récupérer sur le reste de l’année avec des soldes de 50%». En effet, tous les articles dans le magasin sont à moitié prix. Il ne manque plus que les festivaliers pour combler l’équation. Partout, ce sont les mêmes soucis. Dans la foire officielle du festival, un air similaire se repend parmi les exposants venus de partout. Ces commerçants, venus du Togo, de la Côte d’Ivoire…, installent silencieusement leurs stands. Les espaces de vente, qui coûtent entre 150 et 350 mille francs Cfa, sont un investissement couteux pour eux. Sans compter les coûts du transport des marchandises jusqu’à l’île. Ils gardent alors espoir de repartir de Saint-Louis avec le sourire et les poches pleines. «On est inquiet depuis le matin (Ndlr, hier)», explique El Hadj Sow, un jeune commerçant qui fait dans le business depuis 15 ans. «Le festival a commencé aujourd’hui, mais on ne voit encore presque personne» dit-il, inquiet. Comme beaucoup d’autres, il est parti de son village natal pour gagner un peu d’argent et assurer la survie de sa famille pendant le reste de l’année. «Auparavant, dans les bonnes saisons touristiques, on se frottait les mains toute l’année, mais maintenant, on est fatigué. Si le festival de jazz ne nous permet pas de gagner de l’argent, ça va vraiment être la galère. On va fermer nos boutiques et rentrer faire de l’agriculture dans nos villages», mentionne ce commerçant, avec un grand soupire. Finalement, à quelques heures du coup d’envoi de la grande fête du jazz, une seule phrase sort de la bouche de ces commerçants, «on espère».
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