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Attirés par le maraîchage et la pêche : Les élèves fuient l’école
Publié le mardi 12 mai 2015  |  Le Quotidien
Les
© Autre presse par DR
Les pêcheurs débarquent le poisson




Lors de la remise officielle vendredi des infrastructures communautaires réalisées par l’entreprise minière Grande côte opérations (Gco/Mdl) pour la population locale dans le cadre du Programme social minier (Psm), la communauté éducative de la zone des Niayes a dénoncé le taux très élevé d’abandon des élèves.

Alors que l’Etat et les enseignants ont réussi à accorder leurs violons pour sauver l’année scolaire, l’école se meurt dans les Niayes avec la complicité des parents. Dans cette zone, plus particulièrement dans les villages de Diogo, Fass Boye et Mboro, les élèves du second cycle préfèrent poursuivre leur cursus dans les périmètres agricoles que dans les lycées trop éloignés de leur lieu de résidence. Ici le taux d’abandon ne se chiffre plus, renseigne le principal du Cem de Diogo : «Nous ne sommes pas en mesure de donner le chiffre exact des élèves qui abandonnent l’école après le Bfem, tellement le nombre est important.» Pour cause, estime l’enseignant, «c’est une zone de pêche et de maraîchage et les élèves préfèrent cultiver la terre ou aller en mer. Surtout que la plupart d’entre eux veulent plutôt gagner de l’argent que d’aller en cours. Et souvent, les parents sont complices puisqu’étant, pour la plupart, des illettrés». Ibrahima Diouf ajoute : «Il y a un fort taux de scolarisation, mais au finish il y a un faible taux d’achèvement. Ils quittent l’école sans rien dire.» Même son de cloche du côté de l’inspection d’académie. «Les élèves quittent avant le Bfem ou après pour cause de problèmes d’hébergement dans les zones de localisation des lycées. Ces établissements sont trop éloignés de la localité. Pis, d’autres, pour vaquer à d’autres occupations, font tout pour être exclus. Les élèves préfèrent la brousse», se désole Ousmane Fall, chargé de l’enseignement moyen dans le département de Tivaouane.
Les mariages précoces viennent encore assombrir le tableau. Astou Guèye, élève en classe de 3e au Cem de Diogo, accuse les parents : «L’éducation n’est pas une priorité pour nos parents. Et le principal problème des jeunes filles est le mariage précoce. Les garçons, eux, se reconvertissent en agriculteurs dans les périmètres maraîchers ou en pêcheurs. C’est rare de voir un élève qui suit son cursus jusqu’au Bac. Ils s’arrêtent très souvent au Bfem. Pour les parents, l’école n’a pas d’avenir», lâche-t-elle. Choquée par cette situation, elle lance : «Nous voulons être des références. Qu’on nous laisse dans les classes. Nous demandons la construction d’un Lycée de proximité puisque celui de Darou Khoudoss est trop éloigné de notre zone.»

«L’école n’a pas d’avenir»
Aujourd’hui, la sensibilisation autour des acteurs de l’éducation s’impose. Ousmane Fall, chargé de l’enseignement moyen, informe que depuis 2 ans l’Ia de Tivaouane fait tout pour retenir les élèves dans les classes en sensibilisant leurs parents, mais aussi en les surveillant et en mettant un accent sur la dimension genre dans le recrutement des professeurs pour motiver les filles. A ce titre, l’usine Grande côte opérations (Gco/­Mdl), spécialisée dans l’exploitation du Zircon dans la zone de Diogo, a démarré une large campagne de sensibilisation pour le maintien des élèves à l’école. D’abord, à travers la construction d’écoles et de salles de classe. Ainsi, dans le cadre de la mise en œuvre de sa Responsabilité sociétale d’entreprise (Rse), un Pro­gramme social minier (Psm) a été établi par l’entreprise minière pour accompagner les populations locales dans la prise en charge de leurs préoccupations et leurs activités de développement humain et socio-économique. Un programme qui embrasse particulièrement l’éducation, la santé, l’assainissement et le sport. Pour cela, les classes du collège d’enseignement secondaire de Ndjiligne de la localité de Diogo ont été complètement réhabilitées. Aussi deux autres salles de classe ont été construites, un bloc administratif et la construction d’un terrain de sport polyvalent aux frais de l’usine.

Appui des entreprises
S’exprimant lors de la remise officielle des infrastructures communautaires présidée par le préfet du département Maguette Wade vendredi, le directeur de Gco, Jean Pierre Four­quate, informe que son entreprise alloue une subvention annuelle aux élèves et étudiants du terroir de Diogo qui suivent leurs cours à Dakar pour améliorer leurs conditions d’études. De même, l’entreprise a réhabilité l’école primaire de Diogo et de Darou Fall qui datent de 1962, mais également construit deux salles et 2 blocs sanitaires à l’école élémentaire de Thiaré. A cela s’ajoute la fourniture d’une centaine de tables bancs et du mobilier de bureau à ces 2 établissements scolaires. La Gco ne s’arrête pas là. Elle a mis en œuvre un programme communautaire de gestion des ordures ménagères. «Nous mettons à la disposition des populations un tracteur équipé d’une benne pour faciliter le ramassage des ordures ménagères à travers les 13 villages de la zone», informe-t-il.
A Fass Boye, l’usine a construit une gare routière pour faciliter l’acheminement des produits maraîchers et halieutiques de la zone de Niayes. D’autres réalisations, si l’on croit la direction de l’entreprise, sont en cours et seront réceptionnées au courant de la fin de l’année 2015. Une aubaine pour le président des parents d’élèves, Yankhoba Bodian, qui soutient que «c’est là un pas très important dans la lutte pour le maintien des élèves dans les classes».
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