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Le Sélectionneur national Aliou Cissé au club de la presse sportive: "J’ai besoin de temps pour mettre en place une équipe compétitive"
Publié le lundi 11 mai 2015  |  Sud Quotidien
Aliou
© aDakar.com par DF
Aliou Cissé reçu par l`ANPS
Dakar, le 8 Mai 2015 - Le sélectionneur national du Sénégal a été reçu par l`Association nationale de la presse sportive.




Aliou Cissé demande du temps pour bâtir une équipe nationale compétitive en vu de la prochaine Can 2017. Le sélectionneur des Lions qui était l’invité du club de la presse sportive a décliné les grandes lignes de sa philosophie et sa méthode qu’il compte mettre en place pour sortir le « meilleur onze du Sénégal ». Le successeur d’Alain Giresse dit avoir l’intime conviction que le groupe qu’il a hérité au sortir de la Can de Guinée équatoriale reste un groupe perfectible. Dans cette démarche, il a mis en avant le mental, l’engagement et la solidarité comme préalables à la constitution d’un groupe techniquement dotée pour aborder les prochains éliminatoires de la Can 2017.

Au sortir de ses deux premiers matchs livrés en France soldés par deux succès en amical contre le Ghana et l’équipe du Havre FC, le sélectionneur national Aliou Cissé a mis le cap sur l’échéance de la Can 2017, objectif majeur dans le contrat de quatre ans qui le lie avec l’équipe du Sénégal. Invité du club de la presse de l’association nationale de la presse sportive (Anps), le successeur d’Alain Giresse a décliné sous forme de profession de foi, la philosophie qu’il compte impulsée au sein de l’équipe nationale. Le technicien sénégalais indique avoir hérité d’un groupe déterminé au lendemain de son élimination au premier tour de la Can 2015. « Nous avons un groupe pas traumatisé mais un groupe qui se remet de ses contre performances et qui reste déterminé à relever cette tâche noire. C’est pourquoi ce premier contact a été mis à profit pour discuter avec tout le monde. A côté de ses échanges, nous avons eu des séances de discussions individuelles avec chaque joueur. Ceci me paraissait important. Non seulement pour parler du projet, des objectifs mais pour recueillir leur avis en tant qu’acteur. Ce fut un séjour riche d’enseignements car nous avons trouvé en eux des garçons plus que jamais déterminés à relever les prochains défis qui se dressent devant nous. Le travail se fera dans l’union des cœurs et des esprits basés sur une solidarité de groupe sans faille et de discipline collective. J’ai l’intime conviction que ce groupe a de beaux jours devant lui. Ils ont vécu une osmose lors du regroupement en France», déclare-t-il,avant de dire sa volonté de renforcer l’esprit et le mental de son groupe.

« Nous avons besoins de joueurs prêts à tous les niveaux »

Cette disposition mentale, constitue, selon lui, constitue un préalable dans la constitution et la mise en place d’un groupe techniquement dotée qui va aborder les prochains éliminatoires de la Can 2017. Sur cet aspect mental, l’ancien capitaine des Lions a cité l’exemple de Georges Weah, Jules Bocandé et autre El hadji Diouf. « Nous avons besoins de joueurs prêts à tous les niveaux. Il nous faudra renforcer la solidarité à inculquer la notion de la gagne et nous doter de cette force mentale, de cet esprit conquérant indispensable à toute équipe durant les grandes épreuves. C’est ce que je vais continuer à faire après ces deux matchs. La réalité sera sur le terrain des éliminatoires de la Can entre le 12 juin au 4 septembre 2016. Un total de 6 matchs à gérer. Une étape importante vers une nouvelle étape importante de la Can. Le chantier est vaste et les attentes sont immenses. Avec notre présence dans ce groupe K avec le Niger, la Namibie et le Burundi. Sur ce plan administrative, la Fédération améliore chaque campagne sa maitrise du voyage et de la logistique. Au plan technique beaucoup de chose reste à faire. Car la Can reste un vaste chantier d’application pour nous. Car gérer une compétition c’est gérer des hommes», se félicite t-il.

Faisant l’évaluation de ses deux premiers matchs avec les Lions, a salué l’esprit du groupe qui a prévalu.« Nous avons commencé notre travail sur la confection d’une liste de 28 joueurs en direction des matchs amicaux du 28 mars contre le Ghana, du 31 mars contre l’équipe du Havre en France. Nous avons élargi la liste à 28 pour ratisser large. Le choix était certes risqué. C’était une bonne chose dans la revue de l’effectif et sur la réaction d’ensemble de l’équipe. Sur les 28 joueurs, un seul absent a été noté. C’est celui de Lys Gomis qui était blessé. Tous les 27 autres, ont pu prendre part à la rencontre. Ce qui était une bonne chose pour le staff. Au delà des chiffres deux victoires, quatre buts marqués et deux encaissé, il fallait évaluer l’esprit de groupe », souligne t-il.

Abordant la prochaine date Fifa, le sélectionneur national ne sent pas la nécessité de jouer un match amical surtout dans ce contexte de fin de championnats pour la plupart des joueurs et surtout les nombreuses blessures qu’elle occasionne. « Qu’est ce que je peux y gagner. Nous avons des joueurs qui jouent pendant 10 mois », fait t-il remarquer. Interpelé sur la gestion des binationaux, il a fait savoir qu’il n’est pas de problème au sein de la tanière. « Les meilleurs seront pris où ils se trouveront. Je ne voudrais pas de joueurs qui ne sont pas engagés. C’est un débat dangereux qu’il faut éviter », répond t-il. Sur la question des gardiens de but, Aliou Cissé de trancher : «Bouna Coundoul est là mais d’autres joueurs vont arriver. La concurrence fat parti de la vie d’un sportif de haut niveau et il faudra batailler ferme ».

« Des changements se feront forcément »

Aliou Cissé pense qu’il faut une bonne gestion du temps pour détecter les bons éléments, afin de mettre en place les grandes lignes de son projet et «Je n’ai pas hérité d’un groupe indiscipliné. Loin de là. J’ai hérité d’un groupe perfectible. Il est important pour moi de continuer à travailler pour renforcer cette dynamique au sein de la tanière. Quatre ans ensemble, des changements se feront forcément. Il y aura des changements comme dans chaque groupe. Le championnat du Sénégal est en progression depuis quatre ans. Je vois les clubs, les joueurs et les entraîneurs évoluer. Les petites catégories sont de plus en plus présentes dans les compétitions continentales et mondiales. Tous ces joueurs répertoriés qui évoluent à l’extérieur sont au nombre de 600. Ils seront un jour amenés à frapper à la porte de la tanière. il faudra être vigilants à dessus. Nous allons encourager la saine concurrence. Leur engagement sur le terrain fera le reste », soutient t-il. Selon lui, la seule différence qui existe aujourd’hui entre l’équipe du Sénégal et celles des autres nations se situe en effet au niveau de la gestion du temps.

« On a tout dit que l’on était capable d’aller gagner la Coupe. En faisant cela, j’ai l’impression que l’on mettait la pression sur l’entraineur. J’ai besoin du temps pour mettre en place une équipe compétitive. Ce n’est pas une question d’années. Cela dépendra des matchs que l’on aura à faire. La différence qu’il y a entre les équipes sénégalaises et les autres nations, c’est que nos joueurs ont l’expérience que par rapport à l’équipe nationale A. Pour les autres nations de football, c’est n’est pas le cas », souligne-t-il.

Poursuivant son propos, le sélectionneur des Lions n’a pas manqué de relever les exemples des sélections du Nigéria et de la Côte d’Ivoire entre autres qui se sont construites dans la durée.

«On parle du Nigéria. Ils ont des joueurs qui sont dans toutes les compétitions de jeunes. C’est important. Quand je vois les équipes nigérianes jouer en cadets ou olympiques, on voit qu’ils ont plus de maturité que nous. Ce n’est pas qu’ils ont plus de qualité que nous mais ont plus de vécu. Le Ghana et la Côte d’Ivoire, c’est la même chose. Les Eléphants sont restés quinze ans pour gagner ma Coupe d’Afrique. Ce temps là, une équipe en a besoin. Si on veut nous faire croire à autre chose, ce n’est pas vrai. Maintenant, il y a des générations qui sont des exceptions. C’est le cas de celle de 2002. Mais là aussi il y avait un noyau qui était là. Moi et d’autres sommes arrivés tout en connaissant la mentalité du Sénégal», relève t-il avant d’ajouter : «Il y a une génération qui va arriver. Les U20 ont joué la Chan, ils vont aller en Coupe du monde. Nous espérons que les U23 se qualifient au Jeux olympiques. Dans le temps, le joueur trouve une identité de jeu. Je n’ai pas droit de vendre du rêve à mon pays. Je crois que nous pouvons avoir une équipe compétitive. Mais il nous faudra ce temps. Il ne faut pas être impatient», a t-il conclu.
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