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Opération de désencombrement à Camberène : Le maire bute sur la résistance des populations
Publié le lundi 11 mai 2015  |  Le Quotidien




Il a fait chaud hier à Cambérène. Les populations se sont farouchement opposées à la démolition des maisons construites sur la voie publique. Sans l’appui de la police, le maire de la localité, Mame Amadou Samba, a dû renoncer à cette opération, mais promet de revenir avant l’Appel des Layènes prévu dans quinze jours.

Le village de Cambérène a vécu hier une chaude matinée. Le maire Mame Amadou Samba, qui voulait procéder à une opération de désencombrement au niveau des différentes artères du village, a fait face à une farouche résistance des populations. Sans l’appui des Forces de l’ordre, le maire n’a pas réussi à convaincre les habitants qui l’ont «sommé» d’arrêter l‘opération qu’ils jugent illégale.
Face à cette situation, Mame Amadou Samba a finalement re­noncé au désencombrement de la voie publique. Passablement agacé, il pointe du doigt le laxisme des Forces de l’ordre qui «n’ont pas voulu venir m’assister pour la réussite de cette opération». «Le jeudi dernier, j’ai parlé au commissaire de la police des Parcelles Assainies qui m’avait promis un appui. Malheureusement ce matin (hier vendredi), les policiers ne sont pas venus alors que le Crd est prévu pour lundi. Et je ne veux pas que les organisateurs pensent que c’est à cause de ma nonchalance que ces travaux n’ont pas eu lieu», avance-t-il. Excédé par cette situation, il lance un appel à la communauté de Cambérène pour leur expliquer la nécessité de procéder au désengorgement à quel­ques semaines de l’Appel des Layènes. «Dans deux semaines, on va célébrer le 135ème anniversaire. Et nous étions en train de désencombrer la route Ndiaga Mbaye pour que l’Ageroute puisse faire son travail», informe le maire.
En réalité, il était difficile de faire adhérer les populations à la nécessité de cette opération. Sans verser dans la démagogie, le maire soutient que ceux qui seront victimes de démolition ne seront pas dédommagés. Pourquoi ? «Parce qu’ils ont occupé illégalement la voie publique. Aujourd’hui, beaucoup d’entre ces populations ont construit sur la route qui existait bien avant leurs maisons. Et pourtant une sommation leur avait été envoyée, mais pour ne pas créer de problèmes nous avons décidé d’arrêter (l’opération) pour saisir le préfet après lui avoir fait part du refus d’appui des forces de police des Parcelles Assainies», détaille l’édile de Cambérène.
En face, les populations dénoncent la «sélectivité» constatée dans cette opération. «C’est inadmissible qu’on démolisse certaines maisons en laissant d’autres. Alors que certaines étaient dans la liste. Comme elles appartiennent à des personnes intouchables et puissantes, la mairie a négocié et les a finalement raillées de la liste», soutient M. Diop, porte-parole de la population. Irrité encore, il ajoute : «S‘il (le maire) décide de démolir nos maisons, il devra faire pareil avec les gros bonnets qui possèdent de grosses villas occupant une partie de la voie publique.»
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