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Envoi de 2100 soldats en Arabie Saoudite: Macky Sall enrôle le Ps l’Afp et le Pit
Publié le lundi 11 mai 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DR
Les centrales syndicales remettent leurs cahiers de doléances au président de la République
Dakar, le 1er Mai 2015 - Les centrales syndicales ont célébré la fête du travail dans la plus grande unité. Elles ont été reçues par le président de la République, Macky Sall, à qui elles ont remis leurs cahiers de doléances.




La décision prise par le président de la République Macky Sall d’envoyer 2 100 soldats sénégalais en soutien à l’Arabie Saoudite charrie une foultitude de commentaires, non pas seulement au niveau de l’opinion, mais également au sein de Benno bokk yaakaar où l’on peine à parler le même langage sur la question.


Secouée ces temps-ci par une crise interne, la coalition de la mouvance présidentielle a toujours du mal à parler le même langage sur des questions d’actualité comme l’envoi de troupes sénégalaises en Arabie Saoudite. Benno Bokk Yaakaar reste ainsi partagé sur cette décision prise par le président de la République Macky Sall juste après son retour d’Arabie Saoudite. Si certains alliés soutiennent la décision d’envoyer des soldats en Arabie Saoudite, d’autres par contre manifestent leur refus. Parmi ceux-ci, Yoonu askan wi. Ce parti de la gauche sénégalaise, dans une déclaration conjointe avec Mom sa Rew de Malick Noël Seck, dit ‘’non à tout envoi, aujourd’hui ou demain, de troupes sénégalaises en soutien à la coalition montée par l’Arabie Saoudite’’.

YAW : ‘’Les arguments avancés par l’Etat ne sont pas solides’’

‘’Nous refusons que le soldat sénégalais soit ravalé au rang de tirailleur de l’impérialisme qui est le co-responsable de l’assassinat des Sankara, Um Nyobé, Moumié, Lumumba, Cabral, Mulélé, de Saddam Hussein et Kadhafi. Mais aussi co-responsable des politiques qui tuent les peuples d’Afrique et sèment le désespoir parmi sa jeunesse’’, fulminent les camarades de Madièye Mbodj. Ce dernier, joint hier au téléphone, renchérit que ‘’les arguments qui ont été invoqués pour justifier cet envoi semblent assez légers’’. Cela, d’autant que ‘’cette guerre n’est pas une guerre religieuse, mais plutôt des intérêts géostratégiques qui sont en jeu’’.

Face aux députés de la douzième législature, lundi dernier, pour leur délivrer un message du chef de l’Etat sur la question, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, Mankeur Ndiaye, a précisé que le Sénégal n’allait pas en Arabie Saoudite pour faire la guerre. Mais, a-t-il ajouté, ‘’si la situation évolue, on évaluera’’. Cela veut dire, selon Madièye Mbodj, ‘’qu’on est dans l’incertitude parce qu’on ne peut pas envoyer des soldats dans une zone de guerre et dire qu’on ne va pas faire la guerre’’. ‘’Ça, ce n’est pas solide’’, rumine le porte-parole de YAW, persuadé que ‘’cette guerre n’est pas la nôtre en ce sens que ‘’l’Arabie Saoudite est dans une stratégie de concurrence avec l’Iran dans cette zone pour le contrôle des routes du pétrole’’. Et de ce fait, ‘’le Sénégal n’a pas sa place dans cette guerre et ne peut non plus arbitrer un quelconque conflit’’. ‘’Qu’on dise aux gens que l’Arabie Saoudite est un pays traditionnellement ami du Sénégal, on peut comprendre, mais qu’on veuille maintenant présenter notre solidarité comme une solidarité pour la défense des Lieux Saints de l’Islam, c’est pour amadouer l’opinion’’, persifle Madièye Mbodj.

Pr Mbow : ‘’Ceux qui pensent que le Yémen est loin de nous n’ont rien compris’’

D’avis contraire, le leader de l’Union citoyenne (Uc/Bunt Bi) estime que le Sénégal a bel et bien sa place dans cette guerre puisqu’il est indirectement menacé. Mieux, souligne le Pr El Hadj Ibrahima Mbow, ‘’ceux qui pensent que le Yémen est loin de nous n’ont rien retenu de l’histoire des peuples et des conflits’’. Pour lui, ‘’l’analyse géostratégique et la real diplomatie obéissent à des règles et principes qui ne laissent pas de place à un sentimentalisme fantaisiste et politicien’’.

Cela, d’autant que ‘’d’un point de vue militaire et stratégique, ces déploiements permettent à nos forces de défense et de sécurité de renforcer nos capacités d’intervention dans des zones géographiques complexes et diverses, de maîtriser les dernières techniques et technologies dans la collecte de données relatives aux nouvelles crises et le renseignement militaire et de renforcer la coopération avec d’autres armées expérimentées’’. En plus de capitaliser un positionnement militaire notamment en matière de lutte contre le terrorisme dont nul pays n’est à l’abri de nos jours, cette particition des militaires sénégalais à ce conflit permettra non seulement ‘’d’acquérir des équipements militaires modernes nous permettant de prévenir et d’anticiper les crises et conflits, mais aussi de mettre à jour la cartographie du terrorisme qui frappe à nos portes’’, croit savoir Pr Mbow. A cet effet, poursuit-il, ‘’une position attentiste serait complètement irresponsable et dangereuse’’.

Afp : ‘’C’est une décision mûrement réfléchie’’

A l’Alliance des forces du Progrès (Afp) de Moustapha Niasse, le débat sur l’opportunité d’envoyer nos soldats au Yémen ne se pose même pas. Cela, d’autant que ‘’le Sénégal a toujours envoyé nos militaires au front au Mali, en Haïti, en Egypte, au Liban, en Côte d’Ivoire’’. Et ‘’nos soldats ont toujours défendu la bonne cause et on ne leur a jamais forcé la main’’. ‘’Nous ne comprenons pas pourquoi cette levée de boucliers car le Sénégal a toujours été présent dans des zones confrontées à des conflits’’, s’étonne Penda Ndiaye Cissé. Selon le porte-parole adjoint de l’Afp, ‘’Moustapha Niasse a été consulté par le président de la République avant la prise de la décision qui est mûrement réfléchie par Macky Sall qui s’en est ouvert à ses alliés’’.

Même son de cloche au Parti socialiste (Ps). Qui a été le premier parti allié de l’Apr à monter au créneau pour soutenir une telle décision.

Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général dudit parti, estime que ‘’le Sénégal ne pouvait pas réagir autrement face à la sollicitation de l’Arabie Saoudite, compte tenu des relations séculaires entre les deux pays’’. Ainsi, ‘’tous les Sénégalais doivent appuyer l’envoi des soldats parce que c’est une décision juste et honorable’’.

Embouchant la même trompette, Me El Hadj Diouf rappelle quant à lui que ‘’le président Macky Sall n’est pas le premier président sénégalais à envoyer nos soldats loin de nos frontières’’. A en croire le secrétaire général du Parti des travailleurs et du peuple (Ptp), ‘’Senghor a envoyé des troupes sénégalaises en Egypte. Abdou Diouf en a fait de même pendant la guerre du Golfe sans que personne ne lève le doigt. En République démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire, Abdoulaye Wade a envoyé des contingents sénégalais sans que personne ne pipe mot’’. ‘’Arrêtons donc de tout politiser’’, fulmine le tonitruant avocat selon qui ‘’ce sont les politiciens en perte de popularité, qui ont perdu le pouvoir, qui crient sur tous les toits parce qu’ils ne veulent pas que Macky Sall réussisse avec le Plan sénégalais émergent’’. Lequel plan, selon lui, sera financé si les soldats sénégalais rentrent d’Arabie Saoudite auréolés de gloire.

Pit : ‘’Nous souhaitions que notre armée soit engagée après une résolution de l’ONU’’

Pour sa part, le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) estime que ‘’dès l’instant que la décision est effective et que le pays est désormais engagé, il faut bien prendre en compte le fait que c’est notre Armée nationale qui est en fait en Arabie Saoudite pour des raisons de sécurité’’. Par conséquent, ‘’tout ce qui peut troubler le mental de nos soldats, est à éviter’’. Néanmoins, Samba Sy, porte-parole dudit parti, souligne : ‘’Nous souhaitions que notre armée soit toujours engagée sous le couvert d’une résolution dûment établie par l’Organisation des Nations unies’’.

De son côté, la Ligue démocratique (Ld) ne s’est pas (jusqu’à hier) prononcée sur la question.
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