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Foot - Aliou Cissé, sélectionneur national: ‘’Nous aurons besoin de temps’’
Publié le lundi 11 mai 2015  |  Enquête Plus
Aliou
© aDakar.com par DF
Aliou Cissé reçu par l`ANPS
Dakar, le 8 Mai 2015 - Le sélectionneur national du Sénégal a été reçu par l`Association nationale de la presse sportive.




Invité, ce vendredi, du club de la presse organisé par l’Association nationale de la presse sportive (ANPS), le sélectionneur des Lions du Sénégal, Aliou Cissé, a partagé sa vision et la stratégie à mettre en place pour l’atteinte des objectifs. Il était accompagné du l’entraîneur des gardiens, Tony Sylva.



‘’Un match de préparation, ce n’est pas forcé, on n’est pas obligé de jouer. C’est une habitude de dire que les autres jouent donc nous aussi nous devons jouer. Tout dépend de notre planification. On est en réflexion concernant les matchs amicaux. Nous sommes en fin de saison mais les championnats ne vont pas se terminer en même temps. Les joueurs ont besoin de récupérer un tout petit peu. Nous avons des garçons qui ont joué plus de 12 mois, les organismes sont très fatigués. Quel intérêt j’ai à gagner à jouer un match le 6, si ce n’est des blessures ? Il y a 2 ou 3 joueurs qui sont déjà blessés (Salif Sané, Abdoulaye Diallo). Il faut essayer de voir par rapport à leur temps de jeu, leur fraîcheur physique et essayer de les gérer pour le match contre le Burundi (1ère journée des éliminatoires Can 2017, les 11, 12 ou 13 juin prochain à Dakar). Avec le directeur technique et le président de la Fédération sénégalaise de football, nous travaillons dessus pour voir la meilleure option.

4 axes pour une équipe nationale performante

Le travail est énorme, le chantier est vaste et les attentes sont immenses. Au plan du voyage, la Fédération améliore sa maîtrise à chaque campagne, concernant le voyage et de la logistique. Mais au plan technique, beaucoup de choses restent à faire. L’épreuve, pour nous, sera un vaste chantier d’application. Car gérer une compétition, c’est gérer des hommes mais aussi le temps.

La bonne gestion du temps

Le premier aspect dont je voudrais parler, c’est la gestion du temps. Pour mettre en place une équipe, nous aurons besoin de temps. Le contrat est pour quatre ans. Seule une bonne gestion du temps peut donner du sens à cette durée. Le temps de détecter de bons éléments, de mettre en place les grandes lignes de notre projet. Le temps de bâtir un groupe fort, équilibré, solidaire.

La discipline

Une bonne équipe repose aussi sur la complémentarité, la discipline. J’insiste sur ce dernier mot, la discipline. Ce n’est pas que j’ai trouvé un groupe indiscipliné, loin de là. J’ai plutôt trouvé un groupe perfectible. Il est important pour moi de continuer à renforcer cette dynamique au sein de l’équipe. Quatre ans ensemble, forcément des changements se feront. Il y aura changement dans l’équipe comme dans la vie. Le championnat local est en train de progresser. Je vois les joueurs évoluer, les clubs de même que les entraîneurs. Les petites catégories également sont de plus en plus présentes aux compétitions continentales, voire mondiales. Ces jeunes Sénégalais, entre 500 et 600, qui évoluent dans les championnats étrangers, sont appelés un jour à taper aux portes de l’équipe A du Sénégal.

‘’Ma philosophie : la star, c’est l’équipe nationale du Sénégal. J’ai besoin de joueurs engagés et déterminés pour leur pays. Aucune place n’est réservée à qui que ce soit’’

L’engagement et la détermination des joueurs

Nous avons une saine concurrence aux postes. C’est la meilleure façon de donner une âme, une identité à cette équipe. Tout ce travail demande de la patience. Pas de précipitation, pas de glorification. Je suis ouvert à tous les footballeurs sénégalais, où qu’ils puissent être. Le court terme n’a jamais fait de résultats intéressants et durables. Les grandes équipes ne se sont pas constituées du jour au lendemain. Il leur a fallu du vécu. Il en sera de même pour nous aussi pour devenir grand. Pour mettre en exergue ce vécu, ça sera un problème de choix d’hommes. Je reste fidèle à ma philosophie : la star, c’est l’équipe nationale du Sénégal. J’ai besoin de joueurs engagés et déterminés pour leur pays. Aucune place n’est réservée à qui que ce soit. Il faut travailler et travailler dur. Les places ne se disputent pas en privé avec le coach. Elles ne se gagneront pas non plus dans les gros titres des journaux, ni dans les débats sur les grands plateaux des débats télévisés.

‘’Doter notre équipe d’une force mentale et d’un engagement technique valable’’

La bonne préparation

L’autre grand axe du travail repose sur la préparation. Elle est fondamentale car de sa réussite dépend le succès d’une prestation. Cette préparation doit se faire tout d’abord sur le plan mental. Les joueurs doivent comprendre la différence entre les acquis en Europe et les réalités en Afrique, le climat, les infrastructures et parfois même l’arbitrage. Ils doivent pouvoir transformer positivement cette différence et non pas en faire un handicap. Nous nous attellerons à mettre cela en œuvre. Au plan sportif, nous voulons une équipe qui puisse s’adapter aux réalités du terrain et à l’engagement de l’adversaire. Je ne suis pas figé sur un choix mais nous devons travailler à donner une âme, une identité de jeu. Dans l’atteinte de cet objectif, l’attitude des joueurs sera déterminante.

Nous allons allier préparation mentale et préparation purement technique, doter notre équipe d’une force mentale et d’un engagement technique valable. Ce n’est qu’à partir de ce moment que nous aurons un style, une identité pour ne pas dire un label. La logistique pour toute cette préparation suivra, j’en suis sûr. Car notre fédération est assez outillée et ne cesse de progresser dans la mise en place des équipes et des grands événements. Lorsque tout cela s’articulera, nous pourrons parler du meilleur 11 sénégalais en lieu et place des 11 meilleurs sénégalais. Ce sont des actes qui me paraissent essentiels avec l’appui des fédéraux pour bâtir une équipe performante et rayonnante partout où elle aura à se produire.

‘’Abdoulaye Diallo, Moussa Konaté et Sadio Mané ont marqué des points mais on ne peut pas donner aujourd’hui les clés de l’équipe à Sadio Mané. Il n’a pas encore cette envergure-là’’

C’est clair qu’il y a des garçons qui ont marqué des points lors des dernières sorties de l’équipe nationale. Abdoulaye Diallo, c’est un garçon qui a de la qualité. Il a su rentrer durant le match contre le Ghana, il est régulier en Ligue 2 française au Havre. Il a l’envergure pour être un futur grand. Les places n’appartiennent à personne. C’est à lui de travailler et de montrer qu’il mérite la confiance du staff. A partir de là, on fera des choix. En tout cas, il est bien parti.

Un garçon comme Moussa Konaté, on ne peut pas dire qu’il n’a pas marqué de points. Il a su entrer en jeu et marquer 2 buts (en match amical contre le Ghana, 2-1). Sans oublier le travail important effectué par Demba Ba et Mame Biram Diouf.

Pour Sadio Mané, c’est un joueur talentueux. Karim Séga Diouf et moi faisons partie des gens qui l’avons repéré quand il évoluait en National avec Metz. C’est un futur grand. Il ne faut pas se précipiter. On ne peut pas lui donner aujourd’hui les clés de l’équipe. Il n’a pas encore cette envergure-là. C’est un joueur polyvalent. Il peut jouer aussi bien sur les côtés que dans l’axe. Il fait partie de ces garçons qui peuvent individuellement faire la différence. C’est une valeur sûre du football sénégalais.’’
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