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Modernisation des daaras : Thiès développe son nouveau type de talibé
Publié le samedi 9 mai 2015  |  Le Quotidien
Daara
© Autre presse
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C’est un nouveau type de talibé que la fédération Kajoor Jankeen et son partenaire Child Fund ont développé à Mékhé Village. Dans cette bourgade située à 10 km de la commune de Mékhé, les talibés «cultivent ce qu’ils mangent».

C’est l’information fournie par le manager de Kajoor Jankeen, Alioune Sarr, qui explique : «Nous voulons casser la dynamique tendant à associer talibé et mendicité. C’est une cohabitation qu’il faut briser. On peut être talibé sans mendier. Et la fédération a testé et réussi cette expérience dans le daara coranique Tafsir Demba Ndoye de Mékhé Village. Nous avons construit un modèle de daara où les talibés cultivent ce qu’ils mangent. Ils ont un puits et une pompe pour desservir en eau les jardins potagers installés derrière l’école. Ils font aussi de l’élevage. Ils ont des bœufs et des vaches. Ces talibés se prennent en charge. Nous sommes là en catalyseur pour montrer qu’il ne faut pas fuir le débat. Mais aussi qu’il est possible de changer les conditions de vie des talibés.»
Il s’y ajoute que les apprenants de ce daara coranique ont chacun dans le village une marraine appelée «Ndayou daara», qui lui sert à manger, lave son linge, et aux heures creuses, la marraine accompagne son talibé dans le verger pour cultiver ensemble. Mieux, poursuit-il, «les marraines des talibés s’occupent de l’entretien et du nettoyage des dortoirs et des blocs sanitaires des talibés. Toutes raisons qui font que ces talibés n’ont pas besoin de mendier pour manger».
Sur le plan des apprentissages, le daara a développé un modèle unique au Sénégal. A ce titre, c’est le curriculum d’apprentissage basé sur le Trilinguisme et la formation professionnelle (Tpf) qui est mis en œuvre. «Les talibés apprennent l’arabe, le français et le wolof dans les classes et à partir de ces trois portes, les enfants font la formation professionnelle avec à la base le Coran, parce que nous sommes dans un daara. L’objectif est que les talibés apprennent le Coran et le comprennent et puissent s’exprimer en français avec comme condition première que la porte d’entrée soit le wolof», explique-t-il encore.
Le défi, selon le manager de la fédération, est de restaurer la dignité de l’enfant, surtout celui qui est dans une situation de vulnérabilité et dont les parents n’ont pas suffisamment de moyens. Ainsi vient-il de relancer, avec cette conférence, le débat sur le projet de loi portant amélioration des conditions de vie des talibés.
A propos de ce programme de modernisation des daaras, porté par sa fédération, M. Sarr dit : «Tout le monde s’émeut de voir les talibés pieds nus sur les artères de la ville prendre leurs repas dans des conditions extrêmement insalubres. Cela nous interpelle tous. Cette journée est donc une belle occasion pour poser le débat et discuter avec les acteurs concernés. C’est pourquoi nous avons organisé une discussion en mettant au devant de la scène les principaux acteurs. Il s’agit des talibés.»
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