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Manifestation des étudiants : Thiès en feu
Publié le samedi 9 mai 2015  |  Le Quotidien
UCAD:
© Autre presse
UCAD: violents heurts opposent étudiants et forces de l`ordre
Dakar, le 21 Mai 2014- L`avenue Cheikh Anta Diop de Dakar a été le théâtre de violents heurts entre étudiants et policiers.




C’est un cri du cœur que les étudiants de l’Université de Thiès ont lancé hier à l’endroit du gouvernement. Irrités par leurs mauvaises conditions d’étude, ils réclament tout simplement et dans les meilleurs délais la construction et l’équipement de l’Université de Thiès.

Enième sortie des étudiants de Thiès. Cette fois ils ont profité du sit-in du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) pour improviser une marche sur l’avenue Caen. Une manifestation interdite par l’autorité administrative pour cause de «menace sérieuse de troubles à l’ordre public et atteinte à la liberté d’accès au service public». Déterminés à rejoindre leur destination à savoir la mairie de Thiès malgré l’interdiction, les manifestants ont bravé l’ordre de l’autorité. «En démocratie on ne peut pas interdire aux gens le droit de marcher», s’étrangle Abdou Mbacké Diop. Pour lui, «l’Etat ne peut pas construire d’autres universités à savoir l’Université du Sine Saloum et celle de Dakar 2 au moment où l’Uni­versité de Thiès manque de tout. C’est un manque de respect à l’endroit de la communauté thiessoise», crache le président de l’Amicale des étudiants de l’Université de Thiès.

Mauvaises conditions d’étude
Munis de pancartes, les étudiants ont affiché leur colère à travers des pancartes : «sans bibliothèque, sans labo, sans locaux», «pas d’amphithéâtres, ni d’auditoriums». Et comme si cela ne suffisait pas, certains, excédés, ont forcé le barrage des forces du commissariat central de Thiès à 200 mètres de l’hôtel de ville de Thiès à hauteur de l’agence régionale de la Senelec. Echanges de jets de pierres et tirs de grenades lacrymogènes. Des échauffourées qui ont occasionné huit blessés légers et l’arrestation de deux étudiants avec le renfort de la gendarmerie venue prêter main forte à la police. Mais ce ne sera pas suffisant pour dissuader les étudiants qui ne décolèrent toujours pas. Ils soutiennent qu’ils vont continuer les manifestations jusqu’à obtenir gain de cause. Ainsi, ironisent-ils, «nous demandons la date de la pose de la première pierre de l’Université de Thiès». Abdou Mbacké Diop de poursuivre : «Il y a une absence de texte de gouvernance depuis l’abrogation du décret portant l’organisation et le fonctionnement de l’Ut. Depuis sa création en 2007, l’Université de Thiès n’existe que de nom. Elle est oubliée volontairement dans le programme de construction d’infrastructures universitaires. Elle manque de tout et doit être construite et équipée.» Toujours dans son diatribe, l’étudiant d’ajouter, «l’université connaît un gros déficit d’infrastructures : 19 bâtiments sont en location. Ce qui fait que près de 40% du budget de l’université vont dans le payement d’immeubles. L’Ufr des sciences de l’ingénieur est éparpillée dans la ville sans compter une absence totale de salles de cours aux normes. Ce qui fait que les cours se déroulent dans des chambres transformées en salles de classe et même dans un restaurant universitaire alors que l’université compte 3 500 étudiants. Après Cheikh Anta Diop de Dakar, nous accueillons le plus d’étudiants». Le coordonnateur du Saes, Mamadou Babacar Diop, renchérit : «Avec un budget de 8 mois sur 12, l’université est incapable de payer les salaires, les cotisations sociales, les fournisseurs et la couverture médicale. L’argent des inscriptions des étudiants, contrairement à ce qui est prévu, n’est pas utilisé pour améliorer leurs conditions d’étude, mais à payer les vacataires.» La liste est loin d’être exhaustive. Ainsi la communauté universitaire exige un plan d’urgence de 10 milliards pendant 6 ans pour construire une véritable université. Aussi l’adoption sans délai de textes réglementaires pour l’université de même que le recrutement d’enseignants et de personnels administratifs. «Nous voulons un budget capable de payer annuellement les salaires, le fonctionnement, les cotisations sociales et la prise en charge médicale.» La réhabilitation et le rééquipement de l’école polytechnique et la construction de logements sociaux, d’infrastructures sportives et culturelles pour les étudiants et les personnes entre autres font aussi partie de la longue liste des doléances de la communauté universitaire de Thiès.
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