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Caution du chef de l’État à la transhumance: L’APR s’érige en bouclier de Macky
Publié le jeudi 23 avril 2015  |  Sud Quotidien
Macky
© Présidence
Macky Sall en séance de travail avec les maires de l`APR
Dakar, le 19 Septembre 2014- Le président Macky Sall a tenu une réunion au King Fahd Palace avec les maires de l`Alliance pour la République.




Après la sortie controversée de Macky Sall à Kaffrine, donnant pratiquement sa caution à la transhumance, et la levée de boucliers quasi générale de la classe politique (opposition comme alliés du camp au pouvoir), voilà que les responsables du parti présidentiel (Apr) sonnent la contre-attaque. À la suite du porte-parole adjoint de l’Apr, le député Abdou Mbow, qui s’est efforcé au forceps de «repréciser» la pensée de Macky Sall, c’est au tour de l’administrateur de l’Apr, Pape Maël Thiam, et du ministre conseiller personnel du président de la République, Benoît Sambou, de monter au créneau pour siffler la fin des attaques, soit en s’appesantissant sur le faux débat provoqué à l’occasion, ou tout simplement en invitant à faire la part des choses. Et dans cette mission de protection rapprochée de Macky Sall, même l’ancienne Premier ministre Aminata Touré y est allée de sa partition.

Interpellé ainsi sur la polémique qui a suivi cette sortie du chef de l’Etat sur le phénomène de la transhumance au Sénégal, l’administrateur de l’Alliance pour la République(Apr) n’est pas allé par quatre chemins pour qualifier cette controverse de faux débat. Estimant être parfaitement en phase avec l’avis du chef de l’État sur la question de la transhumance, Pape Maël Thiam a assuré qu’au Sénégal, aujourd’hui, on ne peut pas véritablement parler de transhumance parce qu’il n’y a pas de frontières distinctes entre les différentes formations politiques, du point de vue idéologique.

«Depuis la chute du mur de Berlin, la tendance est plutôt à la mondialisation idéologique. La principale préoccupation des différentes organisations politiques, c’est de réfléchir sur comment apporter des solutions aux innombrables problèmes auxquels les populations sont confrontées. Le pragmatisme a amené les systèmes socialistes à libéraliser tout comme également les systèmes libéraux à prendre des mesures à vocation exclusivement sociale. Dans ces conditions, peut-on véritablement parler de transhumance aujourd’hui ?», s’est-il interrogé. Poursuivant son propos, l’administrateur de l’Alliance pour la République a indiqué que les Sénégalais n’adhérent pas à un parti politique sur la base d’idéologique.

Selon lui, contrairement à ce que veulent faire croire leurs détracteurs, l’engagement politique au Sénégal à une motivation plutôt socio-affective. «Tous les partis politiques sont bordés de transhumants. Me Abdoulaye Wade est un transhumant. Parler de transhumance, aujourd’hui, n’est pas le véritable débat. Le vrai débat, c’est d’amener la classe politique à réfléchir sur des normes idéologiques qui puissent amener à dire à tel ou tel autre qu’il est de ce bord-ci ou qu’il n’est pas de ce bord-là. Il est tout à fait normal que des Sénégalais partent d’un camp à un autre suivant leurs croyances et leurs ambitions personnelles. La politique, il ne faut pas se leurrer, c’est certes l’art de construire la cité, mais également elle est faite pour la promotion personnelle. Moi, je pense que c’est un faux débat que de parler de la transhumance au Sénégal. Tous les jours, des responsables vont d’un parti à un autre».

Benoit Sambou : «faire la part des choses»

Abondant dans la même lancée que le directeur des structures de l’Apr, l’ancien candidat malheureux à la mairie de Ziguinchor a invité pour sa part à faire la…part des choses.

Selon lui, les vagues d’adhésions à l’Apr constatées actuellement et dont la plupart sont constituées d’anciens militants du Parti démocratique sénégalais (Pds) n’ont rien à voir avec la transhumance politique sous les régimes socialiste et libéral dans le sens où les motivations différent. «Je crois qu’il faut replacer chaque chose dans son contexte.

Sous le régime du Parti socialiste ou sous le régime de Me Abdoulaye Wade, les gens avaient beaucoup décrié ce phénomène politique appelé transhumance par référence au bétail qui se déplaçait d’une zone à une autre, à la recherche de prairie du fait que les mouvements étaient conditionnés par la recherche des prébendes», a expliqué l’ex-ministre de la Jeunesse.

Et de poursuivre dans la foulée, «dans le contexte actuel, ou l’opposition est réduite en la seule personne d’Abdoulaye Wade et son fils Karim, les gens se sont rendus compte que le projet de Wade se résume à la dévolution monarchique du Pds à son fils après l’échec de la dévolution monarchique du pouvoir. C’est ainsi qu’ils ont pris conscience qu’il faut aller faire autre chose puisque la seule préoccupation de Wade, c’est de se faire remplacer par son fils. C’est donc ce qui a entrainé ces départs de responsables du Pds vers l’Apr».

Benoît Sambou conclura en disant : «pour moi, c’est une prise de conscience d’autant plus que le président Macky Sall propose un programme, une vision qui séduit et interpelle tous les Sénégalais. Ma conviction est que le contexte a changé et que les gens ne se retrouvent plus dans le projet d’Abdoulaye Wade. Aujourd’hui, je crois que les gens ont envie de faire de la politique, de servir leur pays. D’autres peuvent choisir effectivement de lancer leur formation politique mais faudrait-il qu’ils en aient l’envie et les moyens ».

Mimi Touré : «Le plus important, c’est l’appel pour soutenir le Pse»

Même l’ancienne Premier ministre Aminata Touré n’est pas restée insensible à ce débat qui fait rage autour de la déclaration du Chef de l’Etat sur la transhumance. Interpellée hier, mardi, par la presse, l’ex-chef de gouvernement s’est dépêchée d’aller à la rescousse de Macky Sall. De manière tout à fait subtile, Aminata Touré a tenté de rectifier le tir en faisant savoir que «Le plus important et cela, le président de la République l’a dit, c’est son appel pour soutenir le Plan Sénégal Emergent». Et de plus préciser dans la foulée qu’il s’agit-là d’«un appel large à tout le monde».

Quid de la dernière sortie de Macky Sall dans cette polémique autour de la transhumance et dans laquelle le chef de l’Etat précisait, à l’endroit des nouveaux ralliés (surtout du Pds) que l’Apr ne servirait d’aile protectrice à personne dans le cadre de la reddition des comptes ! A ce niveau, Aminata Touré s’est voulu claire en faisant savoir que «cela (l’appel de Macky à l’ouverture) ne veut aucunement dire et cela, il l’a prouvé maintes et maintes fois, que venir à l’Apr, dans la majorité présidentielle, constituerait un vaccin contre la mal gouvernance. Il (Macky-ndlr) l’a dit et l’a bien répété, je crois que cela aussi dans le débat public, il faut qu’on l’accepte».

L’ex-Premier ministre indiquera alors : «Aujourd’hui, la reddition des comptes est une réalité au Sénégal…Il (le chef de l’Etat-ndlr) l’a d’abord commencé par nous-mêmes qui sommes les membres de son parti, en disant qu’il ne protégerait personne, à fortiori des gens qui viendraient d’ailleurs. Donc, ne prenons pas une ou deux phrases pour l’extirper d’un contexte».

«PROTECTION» DES TRANSHUMANTS FACE A LA JUSTICE : «Ce n’est pas à l’Apr d’inculper ou...», dixit Pape Maël Thiam

Se prononçant sur cette question de reddition des comptes pour les transhumants, l’administrateur de l’Apr est plus que formel. «Ce n’est pas à l’Apr d’inculper ou de disculper». Selon lui, le Sénégal est une République où il y a une séparation des pouvoirs et c’est à la justice de faire son travail. «Le premier chef d’État à brandir la justice comme un instrument de deal politique, c’était Me Abdoulaye Wade dans un passé récent. Je ne vais pas citer de noms mais des Sénégalais comprendront ce que je veux dire. Jusqu’ aujourd’hui, je ne connais pas quelqu’un qui soit condamné par la justice et qui soit blanchi par le président Macky Sall parce qu’il a rejoint le camp présidentiel. Maintenant que certains soient jugés par l’opinion publique et condamnés par celle-ci, cela n’est pas la justice. Et d’ailleurs, le chef de l’État a été très clair en disant qu’il ne va protéger personne», a-t-il expliqué. Pape Maël Thiam dira par suite : « l’Apr est un acteur de la classe politique. C’est une association qui n’a pas pour vocation d’instruire des dossiers de justice ou de condamner. L’Apr est un parti politique qui a pour vocation de conquérir et de conserver le pouvoir. Et nous utiliserons les stratégies les plus délicates pour avoir à notre faveur l’opinion et l’électorat. Cependant, parallèlement à cela, la justice fera son travail. Et je vous rappelle que le temps de la justice n’est pas celui des partis politiques encore moins celui des citoyens».

«CE N’EST PAS PARCE QUE... QU’ON SERA A L’ABRI», SELON BENOIT SAMBOU

Abondant dan la même veine, Benoît Sambou a indiqué que ce n’est pas parce qu’on a choisi de rejoindre l’Apr qu’on sera à l’abri de la reddition des comptes. «La reddition des comptes est une exigence citoyenne et un devoir républicain pour le Président qui a été élu sur la base de cet engagement. Et, c’est pour cela qu’il a mis en place des instruments pour non seulement prévenir le détournement des deniers publics , avec l’Ofnac mais aussi pour punir les éventuels détournements avec la réhabilitation de laCrei)». Et le ministre conseiller d’ajouter : «le Président a été très clair : pas de prébende, pas de refuge et pas d’argent. Vous savez bien que ce qu’on appelle la traque des biens mal acquis est en cours et ce n’est pas parce qu’on a choisi de rejoindre l’Apr qu’on sera à l’abri de la reddition des comptes. Ceux qui géraient le pays hier sont tenus de rendre compte. Ceux qui sont actuellement au pouvoir rendront également compte demain. Plus personne ne peut y échapper».
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