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Apologie de la transhumance: BBY se désolidarise de Macky Sall
Publié le mercredi 22 avril 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par MC
Le chef de l`Etat a rencontré les chefs de partis membre de la Coalition "Benno Bokk Yakaar"




Après le Parti socialiste (Ps), des partis alliés du président de la République dont la Ligue démocratique (Ld), le Parti de l’indépendance et du travail (Pit) et Yoonu askan wi (Yaw) ont marqué hier toute leur désapprobation quant au phénomène de la transhumance que semble cautionner le chef de l’Etat Macky Sall.



La coalition de la mouvance présidentielle n’est pas sur la même longueur d’onde que le président de la République Macky Sall, en ce qui concerne la question de la transhumance politique.

Dans une sortie récente réalisée au cours de sa tournée politique dans le Sine Saloum, le président de la République a fait l’apologie de la transhumance politique dont il dit que c’est de la mobilité professionnelle, pour justifier la vague de transhumants qui ruent vers son parti depuis quelques semaines. Une attitude du chef de l’Etat qui a irrité certains de ses alliés dont les socialistes qui ont d’ailleurs été les premiers à monter au créneau pour fustiger et se désolidariser d’une telle démarche. Selon Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général Ps et ses camarades, ‘’on ne peut pas comparer la transhumance politique à une mobilité professionnelle comme a semblé le faire le président de la République, Macky Sall’’.

Outre le Parti socialiste, d’autres alliés du président de la République ont également marqué leur désapprobation quant à ce phénomène. Parmi eux, ses alliés de Yoonu askan wi. Selon le porte-parole dudit parti joint hier par EnQuête, ‘’la transhumance est un phénomène qui a toujours été condamné que ce soit sous Abdou Diouf, sous Abdoulaye Wade ou encore sous la deuxième alternance’’. D’ailleurs, souligne Madièye Mbodj, ‘’c’est pour lutter contre un tel phénomène qu’une loi a été adoptée à l’Assemblée nationale pour empêcher les députés de changer de parti’’. Du coup, au niveau de l’hémicycle, ‘’tout député qui change de parti perd subitement son mandat’’.

C’est dire, selon Madièye Mbodj, que ‘’même le législateur sénégalais essaye de freiner la transhumance politique’’. C’est pourquoi, dit-il, ‘’on ne peut pas accepter que quelqu’un puisse changer de camp pour des intérêts personnels ou, parce qu’il a des choses à se reprocher, il change de camp pour avoir la couverture du pouvoir et être dans un système d’impunité’’. Mais le pire, selon lui, c’est quand le président de la République cautionne la transhumance politique. ‘’Nous ne pouvons pas accepter ni de Macky Sall ni d’un autre parti ou d’un autre dirigeant, qu’on puisse favoriser la transhumance, parce que cela va à l’encontre de l’éthique et de la morale politique, à l’encontre des conclusions des Assises nationales qui mettent au devant la question des valeurs pour qu’on puisse opérer les ruptures nécessaires’’, soutient-il.

‘’La transhumance, un phénomène abject et immoral’’

Au niveau de la Ligue démocratique (Ld), l’on adopte la même position. ‘’Nous avons dans notre parti une position de principe sur la transhumance et cette position consiste à affirmer sans ambages que pour nous, c’est un phénomène abject et immoral que nous n’avons pas le droit d’encourager’’, confie d’emblée Moussa Sarr. Selon le porte-parole de la Ld, ‘’la transhumance dans le champ politique doit être combattue par tous les acteurs’’. Parce que, dit-il, ‘’il est inconcevable que des hommes politiques qui ont perdu le pouvoir, donc sanctionnés par le peuple, puissent par des procédés de recyclage, se retrouver dans le nouveau pouvoir’’.

‘’Cela fausse le jeu démocratique et c’est une trahison de la volonté du peuple’’, estime-t-il. Non sans ajouter : ‘’Quel que soit le bord où nous nous situons au niveau du champ politique, nous avons l’obligation de faire de la politique en fondant nos actions sur des valeurs et des règles morales’’. Car, ‘’c’est cela qui va crédibiliser l’action politique aux yeux de nos concitoyens’’. ‘’Que ce soit le président de la République ou les autres personnalités politiques, tout le monde doit condamner la transhumance’’, estime Moussa Sarr selon qui, ‘’à l’expérience, on s’est rendu compte que les transhumants n’ont rien apporté à Abdoulaye Wade en 2012, sinon il n’allait pas perdre le pouvoir’’. ‘’Les transhumants ne peuvent rien apporter à un régime sinon la seule chose, le discrédit’’, fulmine Moussa Sarr. Qui reste persuadé qu’’’un régime qui s’accommode de transhumants se discrédite’’. ‘’Les transhumants n’apportent pas un électorat, ils n’apportent rien du tout. Tout homme politique qui s’accommode de transhumants se discrédite’’, rouspète-t-il.

Même son de cloche au niveau du Parti de l’indépendance et du travail (Pit). Selon Samba Sy, porte-parole de ladite formation politique, ‘’les acteurs politiques doivent avoir le souci du legs qu’ils vont mettre entre les mains des générations à venir’’. Mais aussi ‘’le sentiment d’appartenance, la fidélité à un idéal chevillée à des convictions qui doivent être des fondamentaux’’. C’est d’ailleurs pourquoi, souligne Moussa Sarr, ‘’nous, en tant qu’allié, nous recommandons fortement au président de la République de garder le cap de ses réalisations’’. Ainsi, ‘’la meilleure façon d’être réélu est de respecter les engagements pris devant le peule souverain, de travailler pour satisfaire les aspirations des Sénégalais et des Sénégalaises’’.
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