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Ponction sur les salaires, grève des enseignants : L’école dans l’impasse
Publié le lundi 20 avril 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
La BM s`engage pour une Approche systémique pour de meilleurs résultats en matière d`enseignement
Dakar, le 10 Mars 2015 - Le ministre de l`éducation nationale a participé à une rencontre organisée par la BM dans le cadre du programme "Approche systémique pour de meilleurs résultats en matière d`enseignement – Engager le secteur privé (SABER-ESP)". Photo: Serigne Mbaye Thiam, ministre de l`éducation nationale




Les parents d’élèves vont devoir garder leur mal en patience. La sortie de crise qu’ils espéraient à l’issue de la rencontre du jeudi entre le Grand cadre et le gouvernement n’a pas eu lieu. Pis, les ponctions sur les salaires des grévistes viennent «mettre de l’huile sur le feu».

Au moment où les négociations entre l’Etat et les syndicats piétinent, les syndicalistes ont un autre grief contre la tutelle. A l’issue de leur dernière rencontre jeudi, ils ont dénoncé des ponctions sur les salaires des grévistes. «Quand des syndicats d’enseignants organisés qui respectent la procédure en arrivent à des arrêts de travail conformément à la législation de ce pays, quand on doit procéder à des ponctions sur les salaires, ça doit se faire en toute conformité avec la procédure. Ce qui est en train d’être fait ne va pas aider à décrisper la situation», a déclaré le coordonnateur du Grand cadre des syndicats de l’enseignement. Pour Mamadou Lamine Dianté, cela n’arrange en rien la situation de crise dans laquelle se trouve l’école. «Dans ce contexte où les uns et les autres appellent à l’apaisement, il y a des mesures qui sont en train d’être prises en toute illégalité et qui ne feront que jeter de l’huile sur le feu», a-t-il soutenu.

Le ministre de l’Education nationale a battu en brèche cette accusation de ponction sur les salaires. Selon Serigne Mbaye Thiam, il faut plutôt parler de non-paiement des jours non travaillés. «Ce n’est pas une sanction. C’est la loi, c’est la jurisprudence. Le droit de grève est reconnu et la contrepartie du droit de grève, c’est que le gouvernement qui utilise l’argent du contribuable sénégalais pour payer les salaires ne paie pas des fonctionnaires quand des jours ne sont pas travaillés. C’est le corollaire du droit de grève», a-t-il fait savoir. Prêchant pour sa paroisse, il a assuré que le gouvernement a fait preuve de bonne volonté en ne retenant pas les salaires des jours non travaillés des mois de février et mars.

La crise pas encore dépassée
La sortie de crise n’est pas encore d’actualité pour l’école sénégalaise. Malgré près de sept heures de négociations, le bout du tunnel n’est pas encore atteint. D’après Mamadou Lamine Dianté, la levée du mot d’ordre n’est pas encore à l’ordre du jour. «Nous avons reçu des réponses du gouvernement. Nous avons également eu une bonne dose de sermons et de réquisitoires. Nous savons pris bonne note des réponses et nous avons pris acte des sermons qui nous ont été livrés», a réagi le coordonnateur des syndicalistes après sept heures de négociations. Pourtant, le ministre de l’Education nationale a estimé que des «avancées substantielles et significatives ont été apportées aux préoccupations des organisations syndicales». «Sur les 33 points d’accord, plus de 24 ont été à ce jour entièrement réalisés», a illustré le ministre en charge de la Fonction publique.
Pour le reste, cinq points cristallisent les attentions : la validation des années de vacatariat et de volontariat, les rappels des mises en solde, l’habitat social, la formation diplômante et le relèvement des indemnités. «Cette dernière question est nouvelle. Dans le protocole du 17 février 2014, le gouvernement et les syndicats avaient convenu de renvoyer cette question et celles liées à l’incidence financière aux résultats de l’étude sur le système de rémunération de l’Etat qui est actuellement en cours», a précisé le ministre de la Fonction publique, Viviane Bam­passy. Aux titres des avancées, elle a noté la promulgation de la loi sur la validation des années de volontariat et de vacation. Cependant, a répliqué M. Dianté, «cela n’est pas suffisant pour permettre aux enseignants de constituer leurs dossiers et les déposer».

Les efforts du gouvernement
Sur la question de l’habitat, Viviane Bampassy a informé que la Zac de Kounoune où beaucoup d’enseignants ont des parcelles a été immatriculée et les titres de propriété bientôt délivrés. Il en est de même pour les autres Zac des autres régions du pays. «Toutes ont été identifiées et sécurisées sur le plan juridique, des ressources seront inscrites dans le cadre de la Loi de finance rectificative pour procéder à l’aménagement de ces Zac», a-t-elle rassuré. Sur la question de la formation diplômante, elle a informé que le ministre en charge du Budget a mis à la disposition du ministère de l’Education nationale 200 millions de francs Cfa. Pour les mises en solde, elle a parlé d’un échéancier clairement défini. Cependant, pendant les discussions, les syndicats ont montré leur scepticisme quand le ministre en charge du Budget leur a dit que des négociations sont menées avec les bailleurs de fonds pour avoir l’argent nécessaire pour payer les rappels.

Le Grand cadre en grève totale les 22 et 23 avril

Insatisfait des propositions du gouvernement après leur rencontre jeudi dernier, le Grand cadre des syndicats de l’enseignement (Gcse) reste en ordre de bataille. A l’issue d’une réunion hier, la plénière a décidé de poursuivre son cinquième plan d’actions. «En attendant les avis de la base relativement à ces réponses du gouvernement et tenant compte des propositions de la base, la plénière décide de poursuivre son 5ème plan d’actions», lit-on dans un communiqué. Ainsi, il va y avoir une grève totale mercredi et jeudi prochains. Mardi, les cours s’arrêteront à 9 heures pour cause de débrayage. Les syndicalistes ont décidé de continuer la rétention des notes du 1er semestre et de boycotter les conseils de classe et les cellules pédagogiques.
Les syndicalistes ont «noté positivement la promulgation de la loi 61-33 modifiée suivant de la loi 2015-08 du 13 avril 2015 qui constitue une étape importante pour la validation des années de volontariat, de vacation et de contractualisation des enseignants titularisés comme fonctionnaires». Cependant, ils jugent la mesure insuffisante. «Cette validation ne sera effective que si le décret d’application est signé», précise-t-on dans le communiqué. Pour les propositions relatives aux ac­cords relatifs à la formation diplômante, aux lenteurs administratives, et à l’habitat social, le Gcse a noté des avancées, mais est resté sur sa faim. «Il n’y a aucun acte concret posé par le gouvernement concernant ces points qui constituent des attentes importantes des en­seignants», estime-t-on. Enfin, conclut le texte, «sur tous les autres points notamment l’indemnité de logement, le Gcse n’a reçu aucune réponse du gouvernement».
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