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Succession à la tête du Pds : Wade, tueur d’ambitions
Publié le jeudi 16 avril 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par MC
Le Pds choisit Karim Wade comme candidat à la présidentielle de 2017
Dakar, le 21 mars 2015 - La Parti Démocratique Sénégalais s`est réuni en congrès et a choisi son candidat à la prochaine présidentielle de 2012. Les délégués ont désigné Karim Wade, fils de l`ancien président Abdoulaye Wade.




Au-delà de Modou Diagne Fada qui s’intéresserait à la direction du Pds, Abdoulaye Wade a mis une croix sur les potentiels prétendants à son fauteuil en repoussant le congrès d’août. Il tue ainsi les derniers espoirs de ceux qui n’ont pu s’opposer à Karim pour la candidature libérale en 2017.

«Me Abdoulaye Wade va rester secrétaire général du Pds jusqu’à la prochaine Présidentielle, c’est une décision du parti», a révélé Mayoro Faye dans les colonnes de L’Observateur d’hier. Pourtant, l’ancien Président avait lui-même annoncé, dans son «message à la Nation» du 31 décembre dernier, diffusé sur You Tube, un congrès le 8 août prochain pour choisir à la fois le candidat du Pds en 2017 et la désignation d’un nouveau secrétaire général. Le premier point est réglé avant terme par un court-circuit qui a brûlé les ailes de tous ceux qui prétendaient s’opposer à Macky Sall au-delà de Karim Wade. Le verdict de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) est passé par là. Donc, un ténor comme Souleymane Ndéné Ndiaye -qui n’était pas candidat- a échoué devant l’affection paternelle pour le fils, Karim. Il restait alors l’espoir pour ceux qui ont été pris de court, ou qui n’ont pas eu le toupet de défier le costume de candidat «prêt à porter» taillé par son père.

D’autres pontes libéraux ont certainement lâché du lest pour prendre le reste : le Secrétariat national du parti. Quoi qu’il en soit, la Koldoise de réflexion et d’action libérale (Koral), qui chante pour le président du groupe parlementaire des Libéraux, et le Front pour l’alternative démocratique authentique (Fada) de Yeumbeul-Malika ont poussé Wade à bout. Et là aussi c’est, vraisemblablement, pour abréger les ambitions prêtées à l’enfant de Darou Mousty qu’il a décidé de tenir encore le cap du bateau ivre du Pds. Bon nombre des membres de l’équipage ont déjà sauté depuis la chute du 25 mars.

Wade, tueur des ambitions
Il se susurre dans l’entourage du «vieux» que c’est le «jeune» Fada qui «active ses réseaux». Le député libéral n’a pas souhaité réagir. «Je parlerai le moment opportun», a-t-il lâché hier, au bout du fil. Mais attention, le chantre du Wax waxeet sait que wax feegn (littéralement, qui parle se dévoile). Dans tous les cas, en renvoyant le congrès annoncé en août à «ses» calendes, Abdoulaye Wade semble suivre sa logique d’étouffer et de tuer les ambitions. Idrissa Seck et Macky Sall, numéros 2 désignés l’ont appris à leurs dépens. Omar Sarr, encore coordonnateur du parti, et numéro 2 de fait, peut voir la même règle s’appliquer à lui. Mais face à lui ou à Madické Niang, Modou Diagne Fada a peu de chance de s’asseoir sur le fauteuil du secrétaire général puisque le maire de Dagana n’a pas soutenu la candidature de Karim pour rien. Et même si son charisme reste son talon d’Achille, il n’a pas tenu les rênes du parti, en l’absence de son patron, pour jouer les seconds rôles. En fait, pour Wade, perdre la tête du Pds, alors que son fils est encore en prison, lui ôterait toute légitimité et autorité de mener son combat contre Macky Sall et pour la libération de son fils. Ce serait aussi «vendre» un appareil sur lequel son fils compte pour arriver au palais. Si tant est que Fada s’intéresse à la direction du parti, il devra avoir l’onction du secrétaire général parce que, comme l’avait avoué Ndéné, «quand on veut le parti, on doit être en bons termes avec Abdoulaye Wade». Fada prendra-t-il le chemin de Souleymane Ndéné Ndiaye en créant son propre parti ?
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