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Demba Diarra Mbodj, président Acson: ‘‘On ne peut pas faire le secteur des télécom sans Sonatel’’
Publié le jeudi 9 avril 2015  |  Enquête Plus
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© Autre presse
La société nationale de téléphonie du Sénégal enregistre un chiffre d`affaires de 738 milliards de francs en 2013




L’association des cadres de la Sonatel (Acson) prend le contre-pied du ministre des Télécommunications, Yaya Abdou Kane. Attribution de la licence 4G, retour programmé de Global Voice, arrivée probable d’un quatrième opérateur, les cadres de la société nationale de télécommunications réclament plus de transparence et de concertation dans les prises de décision de la tutelle.



‘‘La Sonatel n’a jamais été consultée sur la licence 4G. Les affirmations du ministre sont contraires à la vérité. Elle n’a jamais fait une offre ni à l’ARTP, ni à l’Etat, ni au ministère des Télécommunications. Nous n’avons reçu aucune demande quelconque de soumissionner de la part de l’Etat.’’ Le président de l’amicale des cadres de la Sonatel (Acson), Demba Diarra Mbodj, a pris le contre-pied du ministre des Télécommunications Yaya Abdou Kane. Des dénégations qui font suite à la sortie de ce dernier dans le journal L’Observateur d’hier.

Le président des cadres a dénoncé la série de tâtonnements des autorités concernant la 4G après l’arrêt de la phase pilote le mardi 31 mars à 23h59mn. Ainsi, sa cessation, malgré les relances de la société de téléphonie, intrigue le responsable de l’Acson. ‘‘Malgré les nombreux courriers de Sonatel demandant les modalités d’octroi de la 4G, nous n’avons pas eu de réponses de la part de l’Etat. Notre souci majeur était d’éviter l’arrêt de la phase test. Ce silence en dit long sur les intentions non avouées des autorités’’, déclare M. Mbodj. Alors que la 3G ne couvre que 30% du territoire, cette technologie vient changer la donne.

D’ailleurs le président a déploré que l’Etat veuille augmenter une taxe à chaque nouvelle donne dans un secteur en perpétuelle mutation. ‘‘Sonatel dispose d’une licence globale et ne peut, à chaque évolution technologique, acquérir des licences ou des autorisations. Il y a une telle vitesse que le paiement de licence pour chaque évolution nous semble insoutenable pour la pérennité des acteurs’’, déplore-t-il. Pour lui, l’attente qu’a l’Etat sur ce point n’est pas le développement des télécommunications, mais de se faire le maximum de ressources avec des taxes d’exception. Ainsi pour l’attribution de la fréquence 4G, le ministre a déclaré que ‘‘ les propositions reçues des opérateurs ont été jugées insuffisantes’’, prenant l’exemple du Maroc où la cession s’est faite à près de 123 milliards de F CFA pour trois opérateurs. Mais Demba Diarra Mbodj trouve ‘‘cette comparaison tout à fait absurde. Avec 33 millions d’habitants le royaume chérifien est 2,5 fois plus peuplé que le Sénégal et dispose d’un Pib 3,3 fois supérieur au nôtre’’, lâche-t-il.

MTN, Global Voice, autres points d’achoppement

Dans ce cadre, le futur lancement d’un appel d’offres international sur l’attribution des fréquences 4G est-il un subterfuge pour justifier l’arrivée d’un quatrième opérateur (MTN) ? L’Acson le soupçonne fortement mais dit ne pas avoir peur de la concurrence. Néanmoins, elle juge cette venue inopportune. Selon les cadres, le marché sénégalais est étriqué pour recevoir un opérateur de plus, citant l’étude du professeur Raul Katz de la Columbia Business School. ‘‘Accroître le nombre d’acteurs sur le marché serait préjudiciable à la maximisation de l’impact économique des télécoms et des recettes pour l’Etat du Sénégal’’, avance le président de l’Acson.

Quant à la réactivation du dossier de Global Voice, les cadres de la Sonatel sont péremptoires. Ils ne veulent pas accorder à Macky Sall ce qu’ils ont refusé à Abdoulaye Wade. M. Mbodj pense que cet accord a déjà été acté et prévient que ‘’s’il y a un élément additionnel sans contrepartie ailleurs, les opérateurs vont être obligé de se réajuster’’. Ce qui veut dire que l’arrivée probable de Global Voice va augmenter le coût des tarifs d’appel, intérieur et extérieur, à la charge du client. Dans un secteur qui cristallise 10% du Pib et 12,7% de recettes fiscales, les cadres de la Sonatel ont déploré le pilotage à vue des autorités. Selon le président, aucune lettre de politique sectorielle n’est définie par la tutelle depuis février 2010. Quoi qu’il en soit, L’Acson veut être impliquée dans la gestion des télécommunications. ‘‘On ne peut pas faire ce secteur sans la Sonatel. L’Etat prêche la transparence et la bonne gouvernance. Mais ça doit commencer par la concertation avec tous les acteurs concernés. C’est d’ailleurs à cela que nous convions l’Etat’’, a conclu M. Mbodj.
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