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Procès du putsch manqué du 30 décembre en Gambie: Amnesty international dénonce les peines de mort
Publié le mardi 7 avril 2015  |  Enquête Plus
Ouverture
© Abidjan.net par Atapointe
Ouverture du 44è sommet de la CEDEAO à Yamoussoukro en présence de 14 chefs d`Etat
Le 44è sommet ordinaire de la Communauté économique des Etats de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) s`est ouvert, vendredi, dans la capitale politique et administrative de la Côte d`Ivoire, Yamoussoukro en présence de 14 Chefs d`Etat de la sous-région ouest-africaine. Photo: Yaya Djammeh, président de la République du Gambie




L’organisation de défense des droits de l’Homme, Amnesty international qui milite en faveur de l’abolition de la peine de mort, dénonce la décision prise par Yaya Jammeh d’exécuter des soldats condamnés à mort, à l’issue d’un procès qui s’est tenu en catimini.



Ce lundi 30 mars, à l’issue d’un procès qui s’est tenu dans le plus grand secret, des peines de mort ont été prononcées à l’encontre de trois soldats gambiens. Ils sont impliqués dans le putsch manqué du 30 décembre dernier. Dans un communiqué parvenu à EnQuête, Amnesty international dénonce ces peines de mort. Trois autres accusés ont été condamnés à la réclusion à perpétuité à l’issue de ce procès. Pour l’organisation de défense des droits de l’Homme, il est impérieux de poser des actes tendant à restaurer ces détenus dans leurs droits. Il faudra dès lors, que ‘’les condamnations à mort soient commuées en peines d’emprisonnement, en attendant l’ouverture d'un nouveau procès respectant les normes internationales d'équité en la matière sans que la peine de mort ne puisse être requise’’.

En fait, pour les droits-de-l’hommistes, ces ‘’condamnations à la peine capitale prononcées contre des soldats accusés d’avoir participé à la tentative de coup d’État de décembre dernier en Gambie sont une atteinte cruelle au droit à la vie et au droit à un procès équitable’’. Une situation qui met à nu les graves déficiences du système gambien de justice et remet aussi en cause l’équité de ce procès, selon Stephen Cockburn, directeur adjoint du programme Afrique centrale et Afrique de l’ouest d’Amnesty International. Pour Amnesty international, il faut freiner la Gambie qui surfe dans le particularisme dans la sous-région. ‘’La peine de mort est une violation du droit à la vie et le châtiment le plus cruel, inhumain et dégradant qui soit. De nombreux pays d’Afrique de l’ouest abandonnent la peine de mort et il est décevant que la Gambie ne suive pas cette tendance. »

S’il y a lieu de réagir, c’est parce que, selon Amnesty, la Gambie s’est inscrite dans l’optique de bafouer les droits humains. Et souligne l’Ong internationale, ‘’les condamnations à mort prononcées lundi 30 mars sont les dernières d’une série de mesures régressives adoptées par les autorités gambiennes en relation avec les droits humains’’. Autre grief soulevé, cette propension du président gambien à violer ses engagements. Amnesty l’explique en ces termes : ‘’En septembre 2012, le président Yayha Jammeh avait annoncé l’instauration d’un moratoire «conditionnel» sur les exécutions, qui serait « automatiquement levé » si le taux de criminalité augmentait. En mars 2015, à l’occasion d’une évaluation menée par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, la Gambie a rejeté des recommandations l’invitant à mettre en place un moratoire sur les exécutions et à abolir la peine de mort’’.

Par ailleurs, Amnesty révèle qu’‘’il est possible que les soldats aient été déclarés coupables de trahison, de conspiration, de mutinerie et d’aide à l’ennemi. Les dernières exécutions en Gambie remontent à 2012, lorsque neuf prisonniers (huit hommes et une femme) ont été fusillés par un peloton d’exécution’’. Plusieurs exemples sont cités pour dénoncer une situation inquiétante. ‘’En janvier, au moins 30 proches de personnes accusées d’avoir pris part à la tentative de coup d’État ont été incarcérées sans inculpation, et privées de la possibilité de s’entretenir avec des avocats et avec leur famille. Beaucoup ont été remis en liberté depuis lors, mais un certain nombre sont toujours détenus au secret trois mois plus tard. En novembre 2014, des représentants des Nations unies enquêtant sur des allégations de torture ont été empêchés de se rendre dans la principale prison du pays.’’
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