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Procès des putschistes du 30 décembre dernier: Jammeh ‘’distribue’’ deux peines de mort et cinq à perpétuité
Publié le vendredi 3 avril 2015  |  Enquête Plus
Le
© AFP par ALAIN JOCARD
Le président gambien Yahya Jammeh




Dans le secret le plus absolu, la Cour martiale établie par Yahya Jammeh pour juger les putschistes et autres suspects du coup d'Etat manqué contre son régime, le 30 décembre dernier à Banjul, a prononcé ce lundi ses verdicts d'une sévérité comme seul le régime de Jammeh sait en infliger à ses contempteurs. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elles n'offrent aucune chance aux sept militaires traduits devant cette juridiction qui opère dans l'opacité la plus totale. Deux prévenus ont été condamnés à mort tandis que les cinq autres obtiennent la réclusion à perpétuité.

Présidée par le juge Emmanuel Amadi, la cour martiale établie à la caserne militaire de Fajara Barracks pour juger le soldat de première classe Modou Njie, les lieutenants-colonels Sarjo Jarju et Buba Sanneh, les capitaines Buba K Bojang et Abdoulie Jobe ainsi que les lieutenants Ansumana Sanyang et Amadou Sowe, a prononcé le lundi 30 mars des verdicts que tous les observateurs craignaient. Tous sont condamnés pour leur rôle supposé dans leur tentative ratée de coup d'Etat au cours de laquelle un ancien commandant de la garde présidentielle gambienne et deux autres putschistes ont été abattus. Leurs corps qu’on refuse de restituer à leurs familles sont encore entre les mains du dictateur de Kanilai.

Blessé lors de cet assaut, le soldat de première classe Modou Njie a été condamné à mort pour haute trahison, tentative de coup d'Etat et participation à un groupe terroriste, par le tribunal militaire créé à cet effet. Idem pour le lieutenant-colonel Buba Sanneh, lui aussi condamné à mort pour les mêmes motifs. Le lieutenant-colonel Sarjo Jarju, les capitaines Buba K Bojang et Abdoulie Jobe ainsi que les lieutenants Ansumana Sanyang et Amadou Sowe sont quant à eux condamnés à la prison à perpétuité.

Les conditions opaques dans lesquelles se sont déroulées les audiences de ce tribunal laissent peu de doute sur le manque de garantie d'un procès équitable opposé à ces soldats. En effet, l'existence de ce tribunal militaire ne s’est éventée que le lundi 9 février dernier, lorsque le juge Emmanuel Amadi qui préside la Haute Cour de justice de Banjul a été déclaré indisponible à une audience où devait comparaître Momodou Sabally, l'ancien Secrétaire général à la présidence gambienne. C’est là que les journalistes à l’affût de faits divers ont appris que le juge Amadi était allé présider le procès en cour martiale de sept soldats arrêtés pour leur rôle supposé dans le coup d'Etat manqué du 30 décembre 2014.

Ni les parents des accusés ou encore les journalistes n'ont été autorisés à assister aux audiences. Mieux, aucun avocat n'a pu défendre les accusés comme le stipule la loi gambienne. Officiellement, une trentaine de personnes ont été arrêtées par l'armée et l'agence des renseignements de la NIA après le coup d'Etat. Il s'agit essentiellement de proches des présumés putschistes. Mais aucun d’entre eux n’a jusqu'ici été présenté à un juge. La vieille mère du lieutenant Lamine Sanneh, un des putschistes décédés, est toujours en détention dans un lieu inconnu tout comme le fils, âgé de neuf ans, de Bai Lowe, un autre putschiste qui s'est exfiltré de Banjul après l'assaut.
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