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Sud Quotidien N° 6237 du 11/2/2014

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Adaptation aux changements climatiques: L’Afrique est « mal barrée »
Publié le mardi 11 fevrier 2014   |  Sud Quotidien




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L’Afrique est en proie à la sécheresse, les inondations et autres fléaux climatiques qui ont un impact négatif sur la vie des populations du fait des changements climatiques. Alors que la contribution du continent reste insignifiante dans la pollution de l’environnement mondial, «l’Afrique est vulnérable» aux changements climatiques, donc «en danger».

Selon Mme Azeb Girmai de l’Observatoire des pays les moyens avancés qui a fait une présentation sur «Analyse de l’état d’avancement du processus des changements climatiques en Afrique», même si on réduit les émissions à 2.5C, cela ne règle rien. En atteste «le coût des émissions antérieures sont très élevés (7.3 milliards). Les coûts environnementaux ne sont pas encore cernés, car on n’a pas la même vision, les même appréciations selon qu’on soit au Nord ou au Sud. Si on ajoute celles (les émissions) actuelles, on est mal barré.» a-t-elle prévenu, commentant un rapport de l’UNEP.

Or, a souligné l’experte éthiopienne qui prend par à la réunion de Dakar du 9 au 13 février 2014 sur «la Stratégie post-Varsovie» organisée par l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA), en collaboration avec l’Ong Oxfam, combattre les changements climatiques, c’est limiter les coûts et non les effets, tout en prenant en compte les émissions domestiques. Malheureusement, les négociateurs africains perdent du terrain parce que ne métrisant souvent pas les enjeux, ils s’attardent sur des problèmes de moindre importance.

L’autre chose, a-t-elle ajouté, c’est que les pays les moyens avancés sont vus comme des concurrents pour les pays développés. Ce qui fait qu’il n’y a pas de décision immédiate lors des discussions. Et les pays développés usent de stratégies, notamment créer des scissions entre les pays (Afrique) pour torpiller le processus au lieu de réduire les émissions et les financements pour l’adaptation, a-t-elle déploré. S’y ajoute le fait que les contributions ne se font pas sur des bases claires. «Cela devrait faire partie des négociations. Pour cela, il faut des textes forts», a reconnu Mme Azeb Girmai.

Le «faux jeu» des pollueurs

Selon l’experte éthiopienne, les Etats partis avaient convenus que «les émissions de gaz à effet de serre (GES) ne devraient pas dépasser 1.5 centigrades (15C). Les émissions sont d’environ 8C entre 1990 et 2008. Aujourd’hui, où en sommes-nous ?», s’est-elle interrogé, déplorant le manque d’effort pour atteindre les 2.5C d’émission encore moins 1.5C. En réalité, «il n’y a pas de tentatives de réductions de l’écart de l’émission de GES. Au contraire on fait marche arrière». Seuelemnt, «certains de nos gouvernements ne sont pas ouverts parce qu’ils ne comprennent pas, il faut se battre pour trouver les stratégies ensemble».

A l’en croire, depuis Copenhague, on assiste qu’à «des promesses, rien n’a été fait de concret. L’argent débloqué jusqu’ici, c’est des miettes. Ils ont donné de l’argent en 2013 pour que les africains se préparent pour 2015. C’est de l’argent pour démanteler le groupe africain et les Etats Unis ont déjà donné le ton en écartant l’adoption de textes financiers. On parle plutôt de partenariat public-privé».

Pourtant, a-t-elle noté, les ministres de l’Environnement du continent, qui a déjà sonné l’alerte rouge, ont déjà fixé des objectifs au nombre de trois. Et, le Brésil a fait des propositions responsables adoptées par le G77. A son avis, c’est une victoire pour les pays les moyens avancés d’avoir un fonds, «mais c’est pour l’adaptation, donc il n’est pas indépendant. On ne peut pas prévoir les impacts des changements climatiques sans le financement. Le changement climatique est déjà là, il faut s’adapter, mais cela demande des moyens».

Et, à Varsovie il eu beaucoup de discussion sur l’agriculture qui «heureusement» n’ont rien donnée également. «Considérer l’agriculture comme moyen d’adaptation, c’est dangereux. C’est un marché dont on ne maîtrise pas les enjeux, le marché du carbone ayant échoué. Or l’agriculture est la base de l’économie dans nos pays», a prévenu l’experte. Que dire du marché de l’énergie (renouvelable) dans un continent qui est électrifié à environ 20% seulement ?

Pour Mme Azeb Girmai, «le seul avantage de Varsovie c’est que les discussions sur le marché n’ont pas abouti. On ne comprend pas les marchés qui sont complexes et ont leur propre réalité». C’est pourquoi «PACJA ne doit pas attendre que lors des négociations pour agir. Il faut se mobiliser dès à présent en travaillant avec les négociateurs de nos Etats. Il faut exiger ce qui nous est du, ce qui est à l’Afrique pour éviter d’avoir à dépenser des sommes colossales pour réparer les effets. Il faut également travailler avec le secteur privé car à nous, seule société civile, nous ne pourrons faire grand-chose. Et, ne pas aller à la table des négociations, c’est laisser d’autres décider à sa place. D’où la nécessité d’outiller les négociateurs et rester uni».

«Une justice climatique, est-ce faisable…?»

Lui emboitant le pas, Augustine Njamnshi, président du Comité politique PAJCA a précisé que l’Afrique ne joue pas aux victimes. «Nous ne jouons pas aux victimes, mais nous réclamons justice, l’adaptation. Nous nous battons pour des principes. Ce n’est pas un rapport entre mendiants et donateurs». Car, en Afrique, «les effets du changement climatique ne viendrons pas, ils sont déjà là, nous les subissons et nous en souffrons déjà» dans l’agriculture avec des rendements faibles, dans la pêche avec la rareté des ressources halieutiques et la disparition de certaines espèces, dans l’environnement en général avec les nombreux dégâts dont la réparation demande énormément de moyens.

Pour lui, le combat de PACJA, c’est pour la justice. «Ceux qui souffrent des changements climatiques ne sont pas à l’origine des causes de ces changements. Ils ont pollué, nous demandons justice, une «justice climatique». «Est-ce faisable dans un contexte de crise ? Même si c’est un rêve, le rêve est permis. Rêvons, c’est une vision. Quand Martin Luther King faisait son rêve, il ne savait pas qu’un jour, un noir allait être président des Etats Unies d’Amérique», a-t-il martelé.

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