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Sénégal : l’autosuffisance en riz nécessite la formation des acteurs agricoles
Publié le lundi 30 mars 2015  |  Xinhua
L’importation
© Autre presse par DR
L’importation de riz contribue pour 16% au déficit de la balance commerciale




L'ambition du gouvernement sénégalais de réaliser l'autosuffisance en riz à l'horizon 2017, à travers la production de 1,6 million de riz paddy, soit 1,080 million de riz blanc, ne sera pas atteinte sans des acteurs agricoles qualifiés, estiment des spécialistes réunis à Dakar.
Au Sénégal, le marché du riz est le plus grand marché des produits alimentaires avec un chiffre d'affaires de 200 milliards de FCFA (environ 400 millions USD). Les Sénégalais consomment, chaque année, plus d'un million de tonnes de riz dont près de 80% importés.
Pour mettre fin à cette dépendance vis-à-vis du riz importé, le gouvernement a mis en place le Programme d'accélération de la cadence de l'agriculture sénégalaise, visant à atteindre l' autosuffisance en riz à 2017 "pour un financement de 74 milliards de FCFA (environ 148 millions USD) avec une contribution de 40% pour la riziculture pluviale et de 60% pour la riziculture irriguée".
"Le gouvernement a pris des mesures dans le cadre d'un fonds de garantie de 3 milliards de FCFA en plus d'un fonds de 5 milliards de commercialisation pour soutenir tous les cadres de la filière", avait indiqué le Premier ministre sénégalais Mouhammad Dione lors d'un rassemblement pour l'autosuffisance alimentaire en riz au début du mois.
"Il y aura aussi une fiscalité favorable et développante pour que le riz local soit protégé par rapport au riz importé", a-t-il affirmé.
Mais selon certains spécialistes, toutes ces mesures ne seront pas efficaces si, dans le secteur agricole, il n'y a pas d'acteurs qualifiés qui utilisent des techniques modernes.
Pour Abdourahme Faye, chef du Bureau de la formation professionnelle agricole, "on produit de la même manière que nos ancêtres parce que les agriculteurs ne sont pas formés et sont très faiblement encadrés".
"L'agriculture au Sénégal, c'est à 95% des exploitations agricoles majoritairement tenues par des hommes et des femmes qui ne sont pas allés à l'école", constate-t-il.
Il a suggéré qu'"il ait à la tête de ces exploitations des gens sortis de l'école et qui ramènent de nouvelles techniques agricoles".
"La productivité dépend en grande partie de la qualification" et "la formation est le paramètre le plus important dans la productivité pour qu'il ait une masse critique de compétences capables d'implanter de la productivité agricole au Sénégal et plus particulièrement dans la culture de riz", a soutenu pour sa part le directeur général de l'Office national de la formation professionnelle, Sanoussi Diakité.
Pour le Dr Amadou Ndiaye de l'université Gaston Berger de Saint- Louis (nord), "il faut donner du sens à la formation et à l' éducation agricole et cesser de parler de la formation des producteur dans le vide".
"La mise en place de véritables exploitations agricoles suppose que notre politique agricole repose sur une formation agricole et agro-alimentaire des producteurs professionnels avec un programme étudié pour en faire des gestionnaires professionnels de demain", a-t-il ajouté.
Selon Moundiaye Cissé, coordonnateur de l'ONG 3D (démocratie- droits humains-développement local) qui mène un plaidoyer auprès des autorités pour un soutien à la formation agricole, "il faut essayer d'enrôler le potentiel de jeunes agriculteurs qui sont dans les terroirs et qui ne bénéficient d'aucune formation parce qu'on ne peut pas avoir une agriculture performante sans des acteurs bien formés".
Mais, a-t-il soutenu, "une bonne production en riz ne sert à rien si le riz n'est pas accessible au commun des Sénégalais".
"Il y a un travail de sensibilisation à faire en amont pour que les efforts ne soient pas vains parce qu'il y a la problématique de l'accessibilité des coûts mais également de l'acceptation du riz local par les citoyens", a-t-il dit.
Le ministre sénégalais de la Formation professionnelle, Mamadou Talla, a affirmé que "dans le secteur agricole, moins de 5% des jeunes ont une qualification".
Les ministères de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Formation professionnelle mènent "un plaidoyer pour qu'on mette dans le secteur de l'agriculture des moyens techniques et financiers pour élargir l'offre de formation", a-il annoncé. F
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Source: Agence de presse Xinhua
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