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Le Soleil N° 13113 du 10/2/2014

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Accords de partenariat économique : La Cedeao et l’Ue trouvent un compromis
Publié le lundi 10 fevrier 2014   |  Le Soleil


Kadré
© Autre presse
Kadré Désiré Ouédraogo
Président de la Commission de la CEDEAO


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L’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne sont parvenus à un consensus sur les accords de partenariat économique (Ape). Il reste la validation par les instances habilitées.
Les négociateurs de l’Afrique de l’Ouest et de l’Union européenne sont parvenus à un compromis acceptable sur les accords de partenariat économique, a annoncé, samedi, Kadré Desiré Ouédraogo, au sortir d’une audience que le président Macky Sall a accordée aux deux délégations. « Nous avons informé le président Macky Sall que sur les principales divergences qui demeuraient entre nous (Ndlr : Afrique de l’ouest et Union européenne), nous sommes arrivés à des compromis acceptables pour notre zone et pour les deux parties », a-t-il déclaré. Les deux délégations sont venues de Bruxelles pour remettre le document de compromis au président Macky Sall, superviseur des négociations.
Lors du sommet extraordinaire de la Cedeao à Dakar, le 25 octobre dernier, les chefs d’Etat et de gouvernement de la Cedeao avaient désigné le président Macky Sall pour superviser les négociations dans la recherche de « compromis mutuellement avantageux pour les parties ».
Kadré Desiré Ouédraogo a précisé que les compromis auxquels les deux parties sont parvenues doivent être validés par les instances de décision de l’Afrique de l’Ouest et de l’Union européenne. « Nous osons espérer que nous serons enfin à même de signer cet Accord de partenariat économique régional (Ape) qui va véritablement promouvoir le développement en Afrique de l’Ouest et soutenir l’intégration sous-régionale », a affirmé M. Ouedraogo. Il était accompagné, entre autres, du président de la commission de l’Uemoa, Cheikh Hadjibou Soumaré, du négociateur en chef de l’Union européenne, Karl de Gucht.
Cheikh Hadjibou Soumaré a rappelé que tous les points discutés et négociés l’ont été sur la base des instructions et directives données par la conférence extraordinaire des chefs d’Etat de la Cedeao tenue à Dakar. « Les points négociés sont les plus difficiles et nous avons pu trouver avec notre partenaire européen un accord à minima, lequel accord doit maintenant suivre son cours parce qu’il y a d’autres instances de validation, à savoir les ministres et la conférence des chefs d’Etat », a déclaré le président de la commission de l’Uemoa.
Le négociateur en chef de l’Union européenne, Karl de Gucht, a magnifié l’esprit constructif dans lequel les deux parties ont travaillé pour parvenir à un « accord mutuellement acceptable et bénéfique ». Sans entrer dans les détails de l’accord, il a indiqué que l’Union européenne s’est engagée à ne plus accorder des subventions à l’exportation vers l’Afrique de l’Ouest. Les deux parties sont tombées également d’accord sur l’accompagnement financier de cet Accord de partenariat économique régional (Aper) sur le court, le moyen et le long terme. Une partie importante de cet acvcompagnement financier sera dédiée aux infrastructures et à l’énergie, a précisé Karl de Gucht.
« Nous espérons que les procédures des deux côtés ouest-africain et européen avanceront avec diligence de sorte qu’on puisse commencer cette nouvelle étape de notre coopération aussi vite que possible », a déclaré M. De Gucht. Il a remercié le président Macky Sall pour la direction politique qu’il a donnée aux négociations. « Cela a permis d’arriver à cet accord », a-t-il insisté. Les accords de partenariat économique vont instaurer une zone de libre échange entre l’Union européenne et les Etats de la Cedeao plus la Mauritanie.

Macky Sall remercie les négociateurs
Mankeur Ndiaye, le ministre des Affaires étrangères, a remercié, au nom du chef de l’Etat, les négociateurs de l’Afrique de l’Ouest et de l’Union européenne. « Au nom du président Macky Sall, je voudrais remercier très sincèrement les deux négociateurs en chef, à savoir le président de la commission de la Cedeao et le président de la commission de l’Uemoa qui se sont personnellement investis pour aboutir à ce document capital pour l’avenir des relations entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne », a dit Mankeur Ndiaye. Et il ajoute : « Le président de la République associe à ces remerciements tous les hauts fonctionnaires qui ont travaillé avec eux depuis le déclic donné par le sommet extraordinaire de Dakar du 25 octobre 2013 qui a permis de remobiliser toute notre sous-région ». Mankeur Ndiaye a indiqué que le président Macky Sall a pris des initiatives personnelles en direction du parlement européen, de certains chefs d’Etat africains et européens pour impulser les négociations et arriver à cet accord qui suivra un processus de validation. Il a annoncé que le président de la République va saisir le même jour (samedi) les présidents Alassane Dramane Ouattara et Yayi Boni, respectivement présidents en exercice de la Cedeao et de l’Uemoa, pour leur rendre compte du document qu’il vient de recevoir des mains du commissaire Karl de Gutch.

Des pourparlers qui ont tiré en longueur
Les négociations pour l’établissement des Accords de partenariat économique régional (Aper) entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne ont été entamées le 6 octobre 2002, à Cotonou (Bénin). La date butoir était fixée au 31 décembre 2007. Mais l’échéance a été repoussée faute d’un accord entre les parties. Entre temps, la Côte d’Ivoire et le Ghana, sous la pression de l’Europe, avaient signé des accords intérimaires respectivement les 7 et 13 décembre 2007, c’est-à-dire à quelques jours avant l’échéance. Les points d’achoppement étaient nombreux. La Cedeao et l’Union européenne n’étaient pas d’accord sur le niveau de libéralisation et la durée. En effet, les Européens réclamaient une libéralisation minimale de 80% sur 15 ans alors les Etats de la Cedeao plus la Mauritanie se cantonnaient à 67% mais sur 25 ans. La liste des produits sensibles à épargner de la libéralisation constituait aussi un point de divergence. De plus, la Cedeao refusait de signer les Ape sans une compensation des pertes en recettes douanières qu’induirait une situation de libre échange et un accompagnement financier pour mieux faire face aux chocs. C’est dans cette optique qu’un Programme de l’Ape pour le développement (Paped) couvrant plusieurs domaines dont les infrastructures, l’agroalimentaire, le textile, le tourisme a été soumis à l’Europe pour un financement de 9,5 milliards d’euros sur 5 ans. La Cedeao demandait également la levée ou la réduction sensible des obstacles liés aux normes phytosanitaires et autres barrières.

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