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Condamnation de Bibo et de Mamadou Pouye: Les avocats des coprévenus de Karim crient leur désarroi
Publié le jeudi 26 mars 2015  |  Enquête Plus
CREI
© aDakar.com par DF
CREI - Les Avocats de Karim Wade vont saisir la Cour Suprême
Dakar, le 23 mars 2015 - La Cour de répression de l`enrichissement illicite a condamné Karim Wade à 6 ans de prison ferme et à une amende de 138 milliards de francs Cfa. Ses avocats ont déclaré à l`occasion d`une conférence de presse, qu`ils vont saisir la Cour Suprême




Les conseils de Mamadou Pouye dit Pape, et Ibrahim Aboukhalil dit Bibo, sont ‘‘outrés’’ par le verdict du juge de la Crei à l’encontre de leurs clients. Une procédure ‘‘irrégulière’’ et des sanctions pécuniaires ‘‘démesurées’’ qu’ils comptent annuler avec la formation d’un pourvoi en cassation à la Cour suprême.



Suite et pas fin du verdict du procès pour enrichissement illicite ! Après ceux de Karim Wade lundi, les avocats des coïnculpés ont fait face à la presse hier. Ils dénoncent la forme, le fond, le déroulement du procès ainsi que les lourdes sanctions infligées à leurs clients. Un verdict marqué du sceau de l’extrême, selon les conseils des coïnculpés de Wade-fils. ‘‘Comment s’acquitter d’une amende de 138 milliards ? Personne au monde ne peut payer une telle somme. 200 millions d’euros ! Est-ce que c’est sérieux ? Et comme si ça ne suffisait pas, on leur confisque leurs biens’’, s’indigne Me Corinne Dreyfus-Schmidt, avocate d’Ibrahim Aboukhalil dit Bibo. La présidente de l’Association française des avocats pénalistes trouve que toutes ces décisions n’ont pour autre finalité que de ‘‘déposséder Bibo de son patrimoine acquis de longue date’’.

Pour Me Papa Leyti Ndiaye, les deux coaccusés ‘‘ont commis le crime d’avoir eu du succès sur le plan économique. Le symbole de la justice, c’est la balance, mais avec cette décision, nous sommes en plein dans la démesure’’, déplore-t-il. Le paiement solidaire de 10 milliards à l’Etat de la part des prévenus est un subterfuge de la Cour ‘‘qui ne voulait pas débouter l’Etat’’ de sa demande de 250 milliards, selon Me Baboucar Cissé.

Le doyen des avocats dans cette affaire, Me Moustapha Ndoye représentant Mamadou Pouye, s’inquiète quant à lui de l’accueil du verdict dans le monde des affaires. ‘‘Nous représentons les sociétés privées. L’enrichissement illicite concerne les personnes qui ont un mandat public. Les privés ont été installés dans cette procédure alors qu’ils ne sont pas concernés. On prend les biens des privés pour les attribuer à une personne publique’’, dénonce l’avocat pour qui cette décision est un précédent dangereux pour les libertés et les affaires. De son avis, il se pose un problème d’imputabilité car ‘‘avant de justifier l’origine licite, il faut d’abord imputer un patrimoine’’.

‘’Le pourvoi en cassation, seul espoir’’

Preuves inexistantes, motivations insuffisantes, témoignages fragiles…la défense a revisité toutes les failles de cette procédure et dénoncé les violations de la loi. Pour elle, cette affaire bat de tristes records dont celui de la détention préventive la plus longue pour un délit : 22 mois au lieu de 6, en plus des montants exorbitants assortis à la peine d’emprisonnement. ‘‘Après 27 commissions rogatoires et des batteries d’investigations, aucune preuve n’a permis d’établir un lien entre Karim Wade et Bibo. Il n’y a aucun flux financier entre les deux comptes’’, déclare Me Ndiaye, avec une lettre de la banque de Monaco de juillet 2013 à l’appui.

Les preuves testimoniales sont ‘‘légères pour entrer en voie de condamnation’’, estime Moustapha Ndoye. Le dernier espoir de la défense réside dans le pourvoi en cassation. ‘‘Nous avons formé un pourvoi contre l’arrêt d’hier (avant-hier) que nous contestons formellement. Ces décisions ne seront pas appliquées tant que la Cour suprême n’aura pas rendu un avis définitif’’, lance Me Dreyfus-Schmidt. Un recours suspensif en déphasage avec les propos du ministre de la Justice dans sa conférence de presse d’avant-hier.

La défense qui se plaint de n’être toujours pas en possession de l’arrêt pour connaître les motivations du juge envers leurs clients, fonde beaucoup d’espoir sur cette ultime voie de recours. ‘‘Nous espérons que la Cour suprême dira le droit en toute indépendance’’, déclare Me Baboucar Cissé.
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