Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article




  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Société

Fermeture des marchés HLM et TILENE : les commerçants dénoncent le manque de concertation
Publié le dimanche 3 novembre 2013   |  Le Soleil


Fermeture
© Autre presse par DR
Fermeture des marchés HLM et TILENE : les commerçants dénoncent le manque de concertation


 Vos outils




Les commerçants des marchés Tilène et Hlm n’apprécient guère l’annonce de la fermeture provisoire de leurs lieux de travail. Ils estiment que l’autorité municipale devait se concerter avec eux avant d’étaler une telle décision sur la place publique. Leur conviction est que la mairie de Dakar devrait d’abord régler le problème du marché Sandaga avant d’envisager leur déguerpissement.

Les lendemains de la fête de la Tabaski et de la Toussaint (célébrée hier, ndlr) ont déteint l’ambiance dans les marchés des Hlm et de Tilène. Hier, le ciel était clément, mais ce n’est pas l’ambiance des grands jours dans ces deux marchés. Malgré tout, le décor est resté le même. Avec le boom démographique qu’ont connu les communes d’arrondissement des Hlm et de la Médina, ces deux marchés sont devenus très exigus. A cela s’ajoute la population qui quitte la proche et la lointaine banlieue pour venir soit s’approvisionner, soit pour travailler dans ces espaces d’échanges. Et cela engendre, incontournable, la promiscuité et l’anarchie qui se traduisent par la multiplication des commerces. Au marché Hlm tout comme à Tilène, les trottoirs ont disparu depuis longtemps. Les marchands tabliers et ambulants occupent illégalement les grandes artères des marchés. Les véhicules roulent au ralenti pour traverser l’artère qui borde le marché des Hlm. D’ailleurs, lors des grands événements, c’est l’artère qu’il faut éviter au marché Hlm. Alors qu’à Tilène, les marchands tabliers et les vendeuses de poissons ont fini par envahir une partie de la rue 18. Difficile aussi de circuler à la rue 19 x Blaise Diagne. Dans ces situations, le passant est obligé de jouer aux coudes pour se frayer le chemin. Les risques sont donc permanents dans cette atmosphère.

Risques de chômage

Dans le souci de ramener l’ordre et de rénover ces deux marchés, importants dans le dispositif d’échanges intérieurs de la capitale, la mairie de Dakar a décidé de les fermer provisoirement. Une mesure qui n’agrée guère les commerçants, marchands tabliers, vendeuses de poissons. Ils estiment qu’il y a un manque de considération. Khadim Gaye, marchand tablier au marché Hlm, visiblement très remonté contre cette décision municipale, considère cette mesure comme une déclaration de guerre contre les commerçants. «Saviez-vous combien de personnes travaillent dans ces marchés qu’on envisage de fermer provisoirement ?», s’interroge-t-il. «Ce sont des milliers de personnes qui sont des soutiens et des pères de famille qui travaillent chaque jour dans ces marchés. On veut mettre tout ce monde-là en chômage», regrette M. Gaye. Pour son collègue Serigne Modou Dione, l’autorité municipale est en train de prendre un risque si elle ne privilégie pas la concertation avec les commerçants. «Avant de fermer provisoirement le marché, il faut nous trouver des endroits de recasement », soutient-il.

«Si l’on quitte ici, on va nous installer où ?», s’interroge Dame Sarr, marchand tablier, établi sur l’artère principale du marché des Hlm depuis huit ans. Sa conviction est que la commune d’arrondissement des Hlm, dont l’essentiel des recettes provient de ce marché, ne va pas accepter cette mesure de la mairie de Dakar. «C’est inimaginable de mettre des milliers de pères de familles en chômage», déplore-t-il.

Alpha Diallo, commerçant établi à Tilène et originaire de la Guinée, rumine difficilement sa colère après avoir appris la décision de la fermeture provisoire de leur marché. « Si l’on ferme le marché, on va nous installer où ? On n’a pas fini d’épiloguer sur le problème du marché de Sandaga, et l’on nous annonce aussi la fermeture provisoire de notre marché, de celui des Hlm et même du Centenaire », se demande-t-il, sur un ton ferme. Mme Diouf, vendeuse de poissons, qui dispose d’un étal à l’intérieur du marché, partage l’avis de M. Diallo. Elle invite l’autorité municipale à ne pas confondre vitesse et précipitation. Selon elle, il faut d’abord régler le problème des commerçants de Sandaga avant d’envisager de rénover les autres marchands. «Ici, (marché Tilène, ndl), on se sent en sécurité », martèle-t-elle, l’air très décontracté.

Moustapha Thiam, détenteur d’un étal de bijouterie à Tilène, n’est pas contre l’idée du déguerpissement des commerçants et de la réhabilitation de ces marchés, il craint tout de même qu’ils ne soient lésés lorsque les travaux aboutiront. «Il y avait des commerçants tabliers qui étaient établis à la rue 21, on les avait déguerpis en leur promettant de leur construire des cantines. A l’arrivée, la commune d’arrondissement de Médina a cédé les cantines aux plus offrants », se souvient-il, amèrement. « La volonté est louable mais nous craignons d’être dépossédés de nos cantines, car ce n’est pas la première fois qu’on a joué ces mauvais tours aux marchands tabliers et aux ambulants», ajoute-t-il. Mme Kane, une cliente, rencontrée au marché Hlm, se veut très claire. « Il faut qu’on réhabilite ces marchés. L’anarchie ne doit pas perdurer dans ces endroits.»

Souleymane Diam SY

 Commentaires