Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Senegal    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Sud Quotidien N° 6225 du 28/1/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Politique

Acte III de la Décentralisation: Le conseil municipal de Rufisque vote le véto
Publié le mardi 28 janvier 2014   |  Sud Quotidien




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Une autre voix est venue apporter de l’eau au moulin des pourfendeurs de l’acte III de la décentralisation à Rufisque. Après le comité d’initiative contre le projet de départementalisation de la ville, l’ancien maire Mbaye Jacques Diop, ce lundi, c’est le conseil municipal qui a fait face à la presse pour rendre publique sa position sur le sujet et annoncer sa volonté de s’y opposer. Finalement, c’est toute la ville de Rufisque, à l’exception du député Souleymane (Apr), qui rejette la mise en œuvre de l’acte 3 de la décentralisation.

Au cours d’une conférence de presse organisée pour la circonstance et à laquelle ont été conviés, notables, imams et d’autres corps de la cité, la ville de Rufisque, par la voix de son maire, a fait savoir d’emblée : « l’application de cette loi, dans sa rigueur pleine et brutale, va anéantir totalement tout l’équilibre social et sociétal de notre ville et va déteindre sur ses rapports avec la République ».

Absent du territoire national, Badara Mamaya Sène s’est fait représenter par son 10ème adjoint Djiby Sow qui, après avoir fait savoir que la vieille cité est contre l’application de l’acte 3 à Rufisque, a exprimé le sentiment qui anime tout le conseil : « il urge de constater amèrement le danger auquel s’expose la mairie de Rufisque avec ses 134 années d’existence donc plus âgée que Dakar de sept ans. Un danger plus social qu’institutionnel, plus sociétal que politique ».

En effet, pour lui « Tenguedj, depuis 16 siècles, est le poumon culturel et coutumier de la République léboue constituée par la presqu’île du Cap Vert. Elle a toujours eu son Nday ji Reew, son Saltigué et son Jaraaf. Nous osons espérer que nos gouvernants ne doivent pas pouvoir faire moins que le pouvoir colonial qui a fait de cette ville une commune de plein exercice et ayant participé à tous les combats politiques du Sénégal ».

Dans ce sillage, le porte-parole du maire a étalé toute l’inquiétude qui s’empare des Rufisquois. « La ville de Rufisque, personne morale de droit public avec ses droits et ses obligations, s’émeut devant l’avenir de ses contrats avec ses employés, ses engagements avec ses titulaires de marché, ses engagements avec ses partenaires nationaux et internationaux ; bref, de tous ses droits et obligations », tonne Mr Sow pour qui, l’acte 3 est une « inanité législative », et aura comme conséquences : « la désintégration des familles, la pauvreté, l’augmentation du chômage, le déséquilibre territorial, la disparition du totem séculaire de la ville de Mame Coumba Lamb et la perte de la mémoire de la vieille ville ».

En attendant d’y voir plus clair, il a sollicité une audience avec le Président de la République, le maire de Rufisque et les conseillers municipaux qui lui sont favorables estiment que « seul le maintien de la ville, avec des moyens financiers conséquents, selon un arbitrage collectif, profitant de sa compétence territoriale, apportera l’équilibre en investissement et participera à la réduction des disparités sociales qui existent dans les communes qui la composent ».

LES NOTABLES DISENT AUSSI NON

Lors de la rencontre, les notables coutumiers étaient présents. C’est le cas du Saltigué El Hadji Maguette Guèye Sidya, par ailleurs président des délégués de quartier de la ville. Le vieil homme a fait savoir que ses camarades et lui ne sont pas d’accord avec le sort qui va être réservé à Rufisque par l’acte 3. « Je ne suis pas d’accord parce que je suis témoin de l’histoire politique de Rufisque et du Sénégal. Je suis né le 28 Février 1922 et pendant 65 ans, depuis Blaise Diagne jusqu’à maintenant, je fais de la politique; cela depuis le 04 mars 1949 avec Blaise Diagne puis avec Senghor ». Et le chef de quartier de souligner avec force que « ce qui va se passer, va tuer la ville de Rufisque. Car, cela me rappelle ce que je voyais avec Blaise Diagne qui avait tendance à écraser une localité ou une personne qui était contre lui. Rufisque, Khombole, et Bargny étaient contre Blaise et ils en ont souffert. Aujourd’hui encore, c’est donc comme si l’on voulait délibérément tuer définitivement la ville de Rufisque. L’application de ce projet fera mal ».

El Hadj Maguette Guèye a signalé par ailleurs que ses parents et ses amis ont voté pour Macky Sall, lors de l’élection présidentielle. Mais, il se dit déçu car, selon lui, il espérait voir le président Sall hisser la ville à un niveau plus reluisant. « En élisant le président de la République, nous ne pensions pas qu’il prendrait une telle décision qui tuerait la ville de Rufisque ». Il faut noter pour finir que le conseil municipal de Rufisque est divisé en deux camps luttant tous contre l’acte 3 de la décentralisation. L’un se regroupe autour du maire, et l’autre autour du collectif de défense des intérêts de Rufisque.

 Commentaires