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Boubacar Boris Diop appelle à s’occuper de la corruption ‘’de façon moins spectaculaire et démagogique’’
Publié le lundi 27 janvier 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


Boubacar
© Autre presse
Boubacar Boris Diop
écrivain sénégalais


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Il est ‘’impératif’’ de tout faire pour récupérer les milliards planqués dans les paradis fiscaux ou dans les banques étrangères, mais ‘’il est plus urgent aujourd’hui de s’occuper de la corruption elle-même que des corrompus’’, estime le journaliste et écrivain Boubacar Boris Diop.

Le livre ‘’La gloire des imposteurs – Lettres sur le Mali et l’Afrique’’ (Editions Philippe Rey, janvier 2014) est le prétexte pour lui de dire que ‘’l’heure est venue (pour les Sénégalais) de tirer les enseignements de la tragédie malienne au lieu de continuer à (se) bercer d’illusions’’.

‘’(…) Il est plus urgent aujourd’hui de s’occuper de la corruption elle-même que des corrompus. Cela signifie qu’il faut s’en occuper en amont, au jour le jour, de façon moins spectaculaire et démagogique mais plus efficace’’, écrit-il dans une des lettres qu’il adresse à sa correspondante et amie, la sociologue et essayiste malienne Aminata Dramane Traoré.

Pour lui, ‘’il est impératif de tout faire pour récupérer les milliards planqués dans les paradis fiscaux ou dans des banques étrangères en Europe et même, dit-on, en Asie’’. ‘’Au-delà de la question de principe, nous avons besoin de cet argent pour soigner et éduquer nos enfants’’, souligne-t-il, mettant toutefois l’accent sur la lutte contre la corruption.

Diop se dit ‘’très surpris de constater que personne ne prend au sérieux cette véritable gangrène (la corruption) qui appauvrit le pays et le rend, d’une certaine façon, ingouvernable. ‘’L’obligation de transparence ne saurait se limiter au sommet de l’Etat’’, souligne le romancier.

Il ajoute : ‘’Je ne vais pas vilipender une catégorie particulière de fonctionnaires, mais au Sénégal chacun sait quelles sont les administrations, hélas très nombreuses, publiques ou privées, où le racket de la population paraît si normal qu’il fonctionne au vu et au su de tous et très souvent en pleine rue’’.

De la corruption, et plus généralement des ingrédients qui ont conduit à la crise malienne, Boubacar Boris Diop, s’adressant à Aminata Traoré, dit : ‘’Le même mal rongeait ton pays quand il était admiré du monde entier (…) ‘’Même si comparaison n’est pas raison, le cocktail qui vous a sauté à la figure pourrait un jour ou l’autre causer notre propre perte’’.

‘’Ce n’est là qu’une opinion personnelle et, si les faits me donnent tort, j’en serai l’homme le plus heureux du monde…’’, note le romancier après avoir rappelé que Macky Sall (le chef de l'Etat sénégalais) lui fait ‘’beaucoup penser à Amadou Toumani Touré (président du Mali renversé par un coup d'Etat en mars 2012), par son style personnel autant que par le système qu’il s’attache à mettre en place – qui n’est rien qu’une sorte de république politicienne’’.

Puis, Boubacar Boris Diop dresse un profil du dirigeant sénégalais : ‘’Courtois, apparemment à l’écoute de chacun, il ne semble pas gêné par la critique. Sans doute est-il sensible à la flatterie, comme tout leader politique, mais il est assez avisé pour ne pas la provoquer et, quand elle advient, il ne s’en réjouit pas avec la sénile vulgarité de son prédécesseur’’.

‘’Mais le revers de la médaille, c’est une logique, poussée à l’extrême, de partage du gâteau entre les responsables politiques de tous bords et la société civile, déplore-t-il. On assiste, avec cette dernière, à une transhumance non partisane particulièrement gênante et frôlant parfois la caricature.’’

Boris Diop relève que Macky Sall s’est prêté ‘’de bonne grâce’’ à une déclaration de patrimoine lors de sa prise de fonctions, même si, semblant relativiser la portée de cet acte, il rappelle que l’actuel chef de l’Etat ‘’s’est trouvé suffisamment à l’aise dans le système Wade pour y occuper à un moment ou à un autre des positions éminentes, par exemple de Premier ministre et de président de l’Assemblée nationale, et sa fortune officiellement déclarée de huit milliards CFA nous a, comment dire, plutôt fait saliver !’’

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