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Le phénomène des "talibés" inquiète Boubacar Boris Diop
Publié le lundi 27 janvier 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise


Boubacar
© Autre presse
Boubacar Boris Diop
écrivain sénégalais


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Le journaliste et écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop affirme que le phénomène des enfants de la rue appelés "talibés" est ce qui l'inquiète "le plus au Sénégal", constatant pour le déplorer qu'à son retour au pays après six ans d'absence, "ils n'ont jamais été aussi nombreux".

"Ce qui m'inquiète le plus au Sénégal, c'est le phénomène des +talibés+, ces petits mendiants livrés à eux-mêmes qui vivent dans la rue. Je constate, après six ans d'absence, qu'ils n'ont jamais été aussi nombreux ! Près d'un million, dit-on", écrit-il dans une des lettres de sa correspondance avec la sociologue malienne Aminata Dramane Traoré.

Les deux amis viennent de faire paraître aux éditions Philippe Rey l'ouvrage intitulé "La gloire des imposteurs – Lettres sur le Mali et l'Afrique", dans lequel ils travaillent à déconstruire les mécanismes d'une pensée unique qui donne une lecture simpliste de la situation politique du continent.

Boris Diop estime, à propos de la question des "talibés", que "ça soulève le cœur de voir ces gamins en haillons, couverts de gale, qui entre six et quinze ans ne savent que tendre la main à des inconnus en essayant de susciter leur pitié".

"D'ailleurs, souligne-t-il, ils sont souvent rabroués sans ménagement, car personne n'a envie d'être confronté à l'évidence criarde de notre faillite morale et humaine, personne ne veut admettre l'existence de ces enfants de la rue, reconnaître que certains d'entre eux sont violentés et violés, et qu'un jour ou l'autre ils pourraient faire payer ces abus à notre société."

Dans la même lettre, le romancier évoque, en plus de la situation des "talibés", la question de la corruption, de la traque des caciques de l'ère Wade suspectés de détournement de deniers publics - "vaste programme", selon lui. Ce sont là "les maux qui sapent les fondements mêmes de la société où l'on met en place de si charmantes institutions", même si Diop dit ne pas se moquer du renforcement de l'Etat de droit ou du débat sur la durée du mandat présidentiel.

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