Le Plan Sénégal émergent (Pse) a été présenté, hier, à la communauté des bailleurs de fonds du Sénégal réunis au sein du G 50. Une occasion pour le ministre de l’Economie et des Finances, Amadou Bâ, d’inviter les partenaires techniques et financiers de l’Etat à rester mobilisés pour le financement additionnel de cet instrument qui sera soumis au Groupe consultatif de Paris les 24 et 25 février prochains.
Le Sénégal passera son grand oral au Groupe consultatif de Paris les 24 et 25 février prochains. L’objectif est de mobiliser environ 1.853 milliards de FCfa auprès des partenaires techniques et financiers (Ptf) pour le financement des projets et programmes qui devront conduire notre pays à l’émergence. C’est dans cette dynamique que le ministère de l’Economie et des Finances a entrepris une série de consultations avec les acteurs du développement afin de les imprégner du contenu du Plan Sénégal émergent (Pse) que l’Etat ambitionne de réaliser dans les cinq prochaines années. Hier, c’était au tour des Ptf, réunis au sein du G 50. Après avoir fourni les dernières informations concernant le Plan Sénégal émergent, le ministre de l’Economie et des Finances a saisi l’occasion pour inviter les Ptf de l’Etat à rester mobilisés pour la recherche du financement additionnel, aussi bien du volet public que privé, afin que les objectifs dudit plan de développement soient atteints. « Nous avons un cadre de coopération stable avec les Ptf, et le Sénégal fait partie des pays les plus aidés en Afrique subsaharienne », a dit Amadou Bâ.
Le Sénégal, a-t-il poursuivi, compte sur l’accompagnement des partenaires techniques et financiers pour la mobilisation des fonds au Groupe consultatif où il sera question de trouver environ 1.853 milliards de FCfa. Revenant sur la matrice des projets et programmes retenus dans le cadre de ce plan, M. Bâ a indiqué que l’objectif du Plan d’actions prioritaires (Pap) 2014-2018, tiré du Pse, est d’accélérer la productivité et le renforcement de la production. « C’est pourquoi il met un accent particulier sur les infrastructures et services de transports, le tourisme, les infrastructures et services énergétiques, l’agriculture au sens large, la sécurité alimentaire, les mines et les industries, le commerce, l’eau et l’assainissement, l’éducation, la protection sociale, la santé, l’habitat, entre autres », a souligné le ministre.
Il a déclaré que le Sénégal, sur le plan interne, s’est engagé à renforcer la mobilisation des ressources propres, notamment par le biais de la rationalisation de ses dépenses et l’augmentation de ses recettes fiscales et douanières. En effet, dans le cadre du Pse, les besoins de financement total ont été évalués à un montant de 10.287,6 milliards de FCfa. L’Etat est en train de rechercher un financement additionnel de 2.964 de FCfa, dont 1.853 milliards auprès des partenaires techniques et financiers et 1111 autres milliards auprès du secteur privé.
PRECISION DE AMADOU BA : Le Pse est une initiative de l’Etat
Le ministre de l’Economie et des Finances a tenu à lever toute équivoque sur le Plan Sénégal émergent qui suscite encore un débat dans le landerneau politique. « Le document a bel et bien fait l’objet d’un partage aussi bien au niveau national qu’international », a précisé Amadou Bâ, devant les partenaires techniques et financiers de l’Etat. « Je peux vous dire également qu’aujourd’hui, le projet que nous avons est conçu par l’administration et que tous les engagements qui sont dans la Stratégie nationale de développement économique et social (Sndes) sont aussi maintenus et consolidés dans le Pse », a-t-il ajouté, avant d’indiquer que c’est sur cette base que le gouvernement va aller au Groupe consultatif de Paris.
Le Sénégal fin prêt à faire face au Groupe consultatif
En marge de la rencontre avec les partenaires techniques et financiers, Mayacine Camara a indiqué qu’à jour J-30, le Sénégal est fin prêt à faire face au Groupe consultatif. « Toute la documentation est déjà prête. En termes de contenu, nous poursuivons les articulations entre le Pse et l’existant », a dit M. Camara. Et 190 actions prioritaires sur 451 ont déjà fait l’objet d’une identification particulière, a-t-il souligné. Mobiliser l’ensemble des acteurs autour du financement des priorités de la Stratégie nationale de développement économique et social (Sndes) et des projets structurants du Pse capables d’impulser l’amélioration de la productivité et l’accélération de la croissance, c’est la mission dévolue à l’Unité de coordination et de suivi de la politique économique (Ucspe) de l’Etat.
ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES : Les partenaires appellent l’Etat à accélérer les réformes
S’ils se sont félicités de la volonté du gouvernement à prendre à bras-le-corps l’amélioration des conditions de vie des populations, les partenaires techniques et financiers du Sénégal ont tout de même encouragé le gouvernement à accélérer les réformes dans l’environnement des affaires. « Cela permettra de garantir l’efficacité des investissements, notamment la règlementation des partenariats public-privé (Ppp) et la promotion des investissements purement privés », a dit l’ambassadeur de Belgique au Sénégal. Johan Verkammen, par ailleurs co-président du groupe des partenaires. Il a également saisi l’occasion pour inviter l’Etat à améliorer le système de suivi de sa stratégie de lutte contre la pauvreté et de veiller à ce que toutes les initiatives soient intégrées de manière cohérente dans la mise en œuvre du Pse. « Le Sénégal jouit d’une bonne image dans le monde, cependant, le climat des affaires comporte de grands défis », a-t-il fait remarquer. Le diplomate n’a pas aussi manqué de souligner que le cadre pour les investissements doit être le plus stable possible.
JOHAN VERKAMMEN, CO-PRESIDENT DU G 50 : « Votre pays peut compter sur nous »
« Le Sénégal jouit d’une bonne image dans le monde et il peut compter sur notre accompagnement au Groupe consultatif de Paris » a déclaré Johan Verkammen, ambassadeur de Belgique au Sénégal et co-président du G 50 qui réunit les partenaires techniques et financiers de notre pays. Le Plan Sénégal émergent vise à donner un nouveau coup de fouet au développement du Sénégal, a poursuivi M. Verkammen. Les partenaires ont exprimé leur volonté d’accompagner l’Etat dans le suivi de sa stratégie de lutte contre la pauvreté à travers cet ambitieux plan de développement.
Près de 700 invités attendus à Paris
Outre la présence du président de la République, Macky Sall, à la rencontre de Paris, le gouvernement du Sénégal s’attend à recevoir environ 700 invités au Groupe consultatif prévu les 24 et 25 février prochains, annoncent les organisateurs. Selon le responsable de l’Unité de coordination et de suivi de la politique économique de l’Etat (Ucspe) en charge de l’organisation de cette rencontre, 48 % des invités ont déjà confirmé leur participation à la date d’hier. A jour J-30, l’Etat poursuit la sensibilisation des acteurs pour la réussite de cet événement dont le second jour sera entièrement réservé au secteur privé.
