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Enquête Plus N° 784 du 24/1/2014

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Affaire Aida Ndiongue: Perquisition à Hann Marinas, le dossier se corse
Publié le vendredi 24 janvier 2014   |  Enquête Plus


Aida
© Autre presse
Aida Ndiongue


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Le feuilleton «Aïda Ndiongue» tourne au polar. L’ancienne sénatrice a été entendue hier par la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Le sulfureux dossier a en effet migré du tribunal de Dakar à la juridiction d’exception car il faut bien expliquer l’origine de la fortune évaluée à 47 milliards de F Cfa de Mme Ndiongue, finalement soupçonnée par beaucoup d’être le prête-nom d’autres pontes de la République.

Pour matérialiser la mise en branle de la Crei, ce sont une dizaine d’éléments de la section «recherches» de la gendarmerie de Colobane qui ont effectué un transport hier en début de matinée au domicile de l’ancienne sénatrice, en détention préventive au Camp pénal de Liberté 6 après son inculpation le 17 décembre dernier. Les hommes du commandant Cheikh Sarr, discrets mais efficaces, se sont donc rendus à Hann Marinas pour une longue perquisition.

Et apparemment, la pêche a été fructueuse, si l’on ose dire. Les pandores, munis d’un mandat en bonne et due forme, ont saisi beaucoup de documents concernant le montage d’entreprises, des relevés et des correspondances. Lors d’une mémorable conférence de presse tenue la semaine dernière, le procureur de Dakar, Serigne Bassirou Guèye, avait ému l’opinion en révélant les 47 milliards détenus par Mme Aïda Ndiongue, et seulement dans des comptes à la Cbao (en argent et bijoux).

Dans un contexte de traque des biens mal acquis, elle a été interpellée, mise en examen pour son implication supposée dans les détournements de deniers publics autour du «Plan Jaxaay». Ses conseils avaient dénoncé il y a quelques jours «une violation du secret de l’instruction» par le procureur. En réponse, le gouvernement, par la voix de son porte-parole, le ministre de la Bonne gouvernance, Abdou Latif Coulibaly, avait expliqué le contraire, arguant que le procureur était «dans son rôle».

Hier soir, quelques conseils de Mme Aïda Ndiongue, parmi les neuf qui se sont constitués pour sa défense, ont sorti un argument-béton de leur manche. Puisque le dossier a «migré» vers la Crei, ils comptent interpeller l’accusation sur ce qu’ils considèrent comme un précédent. Car, en l’espèce, elle ne pourrait être poursuivie que comme complice car n’ayant jamais géré des biens publics.

«L'enrichissement illicite de tout titulaire d'un mandant public électif ou d'une fonction gouvernementale, de tout magistrat, agent civil ou militaire de l'Etat, ou d'une collectivité publique, d'une personne revêtue d'un mandat public, d'un dépositaire public ou d'un officier public ou ministériel, d'un dirigeant ou d'un agent de toute nature des établissements publics, des sociétés nationales, des sociétés d'économie mixte soumises de plein droit au contrôle de l'Etat, des personnes morales de droit privé bénéficiant du concours financier de la puissance publique des ordres professionnels, des organismes privés chargés de l'exécution d'un service public, des associations ou fondations reconnues d'utilité publique», dit la loi de 1981.

Or, Mme Aïda Ndiongue n’est concernée, au premier chef, par aucune de ces caractérisations. «Dans le cas où l'enrichissement illicite est réalisé par l'intermédiaire d'un tiers ou d'une personne physique dirigeant la personne morale seront poursuivis comme complices de l'auteur principal», précise le Code pénal dans son article 163 bis.

En clair, ses avocats veulent que l’auteur principal soit inculpé pour que l’accusation puisse justifier la mise en détention de l’ancienne institutrice, propriétaire de plusieurs entreprises chouchoutées par des marchés de l’Etat des décennies durant. Toujours est il que le dossier d’accusation contre l’ancienne maire des Hlm est activé et les charges s’alourdissent à mesure que l’ampleur de la catastrophe se dévoile.

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