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Un marin raconte le film de l’arraisonnement du navire Oleg Naidenov
Publié le mercredi 22 janvier 2014   |  Agence de Presse Sénégalaise




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Joseph Diockel Ndiaye est le chef de l’équipe de marins qui a procédé à l’arraisonnement, le 4 janvier 2014, du navire russe Oleg Naidenov pour pêche illégale sur les eaux sénégalaises. Dans un entretien avec l’APS, il explique les conditions de cette opération, les spéculations qui en ont découlé et ’’le comportement responsable’’ des marins sénégalais.

Questions : Comment vous avez réussi à arraisonner le bateau Oleg Naïdenov ?

Réponses : Nous avons été alertés, parce que notre équipe n’est pas basée au niveau de la Marine nationale. Nous avons notre base à Bel Air. Dès que nous avons reçu l’alerte, nous sommes venus à la base marine pour collaborer avec le centre de coordination qui nous a donnés les premiers ordres.

Il ne faut pas oublier que des ordres complémentaires devraient être reçus en mer. Nous avons pris le bateau et nous avons fait 14 heures de patrouille. Une fois sur les lieux, nous avons trouvé le commandant qui était à bord du navire russe Oleg Naidenov avec ses éléments.

Nous lui avons demandé les dernières informations que nous avons reproduites sur papier. Le but était d’en savoir plus sur la situation. Nous voulions savoir qui se trouvait dans le bateau. Ils sont combien et pourquoi ils refusent de rallier Dakar.

Q : Est-ce que le bateau russe se trouvait exactement sur les eaux sénégalaises ou sur une zone appartenant à la Guinée Bissau ?

R : Le bateau se trouvait bel et bien sur les eaux sénégalaises, mais pas sur celles de la Guinée Bissau comme rapporté par d’autres. Lorsque nous sommes arrivés à bord du bateau Oleg Naidenov, l’équipe de sécurité est immédiatement monté à bord. L’équipe de commandement et l’équipe de fouille ont pris la passerelle.

Une fois à l’intérieur j’ai demandé : ’’où est le commandant de bord ?’’. Je lui ai demandé les raisons pour lesquelles il ne voulait pas rentrer sur Dakar. Il m’a fait savoir qu’il ne pêchait pas sur les eaux sénégalaises, disant se trouver dans une zone commune au Sénégal et à la Guinée-Bissau. Je lui ai fait savoir qu’il se trouvait bien sur les eaux du Sénégal, mais il a répondu que c’est l’inspecteur bissau-guinéen qui lui a donné l’autorisation.

Je lui explique alors qu’il a commis une infraction dès lors qu’il s’agit d’une zone de pêche appartenant au Sénégal. Je lui ai précisé que s’il refuse de rallier Dakar, je vais le faire descendre du bateau que nous allons acheminer vers Dakar.

Q : Y avait-t-il des blessés comme rapporté par certains médias ?

R : Il n y a eu aucun blessé. Pour ces genres d’opération, nous prônons toujours la non violence. En mer, il y a des règles, des normes et des procédures qui sont bien établies et que nous devons respecter.

C’est pourquoi les cas de blessés relatés par les médias, cela nous a tellement touchés, parce que les choses ne sont pas déroulées tel que rapportées. Il y avait certes une résistance, mais comme on avait réussi à les faire descendre du bateau, ils ne pouvaient plus résister.

Nous avons commencé par d’amples négociations en passant de la manière passive à la manière active. Finalement, c’était la manière forte et on les a pris. Il y a toute une procédure à suivre pour ces genres d’opération.

Deux options s’offraient au commandant d’Oleg Naidenov : le menotter ou bien qu’il descende de son propre gré. Il a choisi la deuxième option sans problème, parce qu’il ne voulait pas être menotté.

Il a accepté de prendre le chemin de Dakar avec nous. Lorsque nous sommes arrivés à hauteur de Djembéring, il a éteint les moteurs. Pendant plus de 15 minutes nous sommes restés à ne rien faire. Je lui ai demandé la raison de l’arrêt des moteurs. Il a évoqué une panne, mais je ne le croyais pas du tout et j’avais l’impression que c’est lui-même qui a arrêté les moteurs.

J’ai envoyé une équipe de fouille qui est redescendue à la salle-machine pour faire le constat. Après vérification, nous avons donné l’ordre au commandant d’Oleg Naïdenov de redémarrer le bateau. Il a aussitôt redémarré et nous étions arrivés dans les rives de Dakar vers les coups de 2 heures du matin.

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