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Dionne dit non à la balkanisation de la Suneor: "Ou Jaber poursuit son investissement ou il quitte"
Publié le samedi 14 mars 2015  |  Sud Quotidien
Siege
© Autre presse par DR
Siege de la SUNEOR, entreprise agro-alimentaire du Sénégal




Les travailleurs de Suneor (ex-Sonacos) s’en sont remis à l’Etat dans leur lutte contre la balkanisation de leur entreprise qui, selon eux, est synonyme de «mort programmée» de la filière arachidière et de la perte annoncée de 400 à 500 emplois. Le Premier ministre a tranché hier, face aux députés. D’un ton ferme, M. Dionne a lancé: «nous disons non !» Et de poursuivre, à l’endroit du repreneur, Abass Jaber: «ou il poursuit son investissement ou il quitte, mais l’Etat ne laissera pas la désorganisation de la filière» arachidière.

Le Premier ministre est catégorique. Mahammed Boun Abdallah Dionne qui faisait face aux députés hier, jeudi 12 mars, avec l’ensemble de son gouvernement (ceux présents à Dakar), pour répondre aux questions brûlantes de l’heure, s’est montré intransigeant sur la proposition de vente d’une partie de Suneor, en proie à d’énormes difficultés.

Réaffirmant la volonté de l’Etat de préserver la filière arachidière, le Premier ministre a rassuré. «Nous ne donnerons pas notre avis favorable à tout processus de démantèlement de ce qui existe déjà. Ça veut dire, en clair, et ça été dit par les représentants de l’Etat au dernier Conseil d’administration de Suneor, nous nous opposerons à la division du patrimoine de Suneor. Suneor a proposé la vente des deux unités qui sont les unités de trituration Lindiane (Kaolack-ndlr) et Ziguinchor à 14 milliards de F Cfa à Copeol. Nous disons non !»

Le Pm Dionne, qui n’a pas mâché ses mots, s’est même montré un peu menaçant. «Et je vais être clair dessus, dans les prochains jours (…), je vais mettre en place une task force qui va travailler sur le soutien nécessaire à la filière. Et je vais convoquer ici, à Dakar, Monsieur Jaber: ‘’ou il poursuit son investissement ou il quitte’’ (Suneor-ndlr), mais l’Etat ne laissera pas la désorganisation de la filière. Je veux être clair dessus et ce sont les instructions que j’ai reçues (…), ce sont les instructions que le ministre de l’Economie et des Finances a reçues, pareil pour le ministre de l’Agriculture».

Auparavant, le ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Papa Abdoulaye Seck, qui été invité à répondre aux questions d’un député dont l’une portait sur la situation qui prévaut à la Suneor, n’a pu aborder le sujet, son temps de parole (5mns) étant épuisé avant. Toujours est-il que les travailleurs et autres acteurs de la filière arachidière peuvent pousser un ouf de soulagement, en attendant la mise en place de mesures draconiennes pour sauver Suneor et relancer pour de bon la filière arachidière.

REACTIONS

ME EL HADJ DIOUF, DEPUTE NON INSCRIT : «Le pays marche… L’Assemblée ne marche pas»
Invité à prendre part, lors de ce premier passage du gouvernement à l’Assemblée nationale, le député et avocat, Me El Hadj Diouf, bien qu’étant de la majorité, a fustigé la façon dont les débats sont organisés. Dans un réquisitoire salé contre le Président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, il a indiqué que ce dernier a violé les lois de l’Assemblée nationale. «Le pays marche, le Premier ministre travaille bien, le gouvernement aussi… mais l’Assemblée elle, ne marche pas. La répartition des questions entre les deux grands groupes parlementaires est mal faite et non conforme à la réglementation. Ce n’est pas normal, Mr. le Président de l’Assemblée !».

THIERNO BOCOUM, DÉPUTÉ DE REWMI : «L’essentiel des partis politiques représentés n’a pas pris la parole».
«Nous n’avons pas été surpris par le débat qui est déroulé au niveau de l’Assemblée nationale puisque nous l’avions annoncé. Je pense qu’il s’agit tout simplement d’aménager une tribune au gouvernement. Car ce qui s’est passé n’a rien à voir avec le règlement intérieur de notre institution. Selon cette loi, tout député a le droit de poser ses questions d’actualité. La seule condition exigée, c’est de les poser une heure avant la conférence des présidents. Mais, eux, ils ont tenu leur conférence des présidents pour ensuite dire que le nombre de questions va être arrêté à quatorze : dix pour la majorité, trois pour l’opposition (Pds) et un pour les non-inscrits. L’essentiel des partis politiques représentés n’a pas pris la parole. On ne peut pas donc parler de dialogue politique à l’hémicycle».

ABDOULAYE BALDÉ, DÉPUTÉ MAIRE DE ZIGUINCHOR : «Le débat n’était pas riche et les réponses des ministres peu précises»
«Je salue le format, le fait que le Premier ministre vienne avec tout son gouvernement s’expliquer devant la représentation nationale. Mais, par contre, sur le plan de l’organisation des débats et des réponses apportées à certaines questions posées, je suis resté sur ma faim. Je considère que la majorité des députés est venue assister comme des spectateurs d’un match de football. Le débat n’était pas riche et les réponses des ministres peu précises».
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