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Affaire Karim Wade - Me Madické Niang et Assane D. Ndaiye "taclent" l’ambassadeur de France: Tirs groupés sur Paganon
Publié le mercredi 11 mars 2015  |  Sud Quotidien
Inauguration
© Agence de Presse Africaine par EM
Inauguration du centre externalisé de dépôt des visas Shengen
Mardi 11 mars 2014- Le Consulat général de France à Dakar a procédé mardi à l`inauguration de son nouveau centre de réception des demandes de visa qui devrait contribuer à raccourcir les délais et à faciliter les démarches des usagers, selon les autorités consulaires françaises. Photo: Jean Félix-Paganon, ambassadeur de France au Sénégal




La sortie de l’ambassadeur de France au Sénégal, Jean Félix Paganon, sur l’affaire Karim Wade continue de susciter des vives réactions chez les acteurs de la vie politique. Dernière en date, celle de Me Madické Niang, ancien ministre des Affaires étrangères qui a fait savoir que «les autorités sénégalaises doivent être embarrassées par une telle sortie». Voire d’Assane Dioma Ndiaye, le président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme qui a qualifié pour sa part cette sortie d’«une violation de l’obligation de réserve».

Interpelé hier, lundi 9 mars, sur la sortie du diplomate français relativement au sort que la Crei réserve à Karim Wade, le dernier ministre des Affaires étrangères du régime de Wade a jugé «inacceptable» la sortie de Jean Félix Paganon. «Je l’ai trouvé inacceptable parce que les principes de souveraineté nationale et de partenariat entre la France et le Sénégal m’amènent à dire que cette sortie est inacceptable. L’ambassadeur de la France n’a pas à se prononcer dans une affaire interne du Sénégal», a assuré Me Madické Niang. Selon l’ancien chef de la diplomatie sénégalaise, cette sortie ne se justifie pas : «ce n’est ni le rôle ni de la responsabilité de l’ambassade de la France de pouvoir se prononcer sur une affaire interne et qui est en cours de délibération au Sénégal».

Et d’indiquer : «La France est un pays ami mais nous traitons comme des partenaires qui collaborent d’égal à égal. C’est pourquoi, je trouve déplorable cette sortie», a ajouté l’ex-chef de la diplomatie sénégalaise non sans inviter l’actuel régime à tirer toutes les conséquences qui s’imposent. «Je pense que les autorités sénégalaises doivent être embarrassées par une telle sortie. Ce n’est pas le rôle d’un ambassadeur. C’est pourquoi il revient à elles d’analyser un tel acte et de lui apporter toutes les conséquences qui s’imposent». Pour rappel, l’ambassadeur avait déclaré, ce dimanche, lors de l’émission Grand jury d’une radio privée de la place, qu’un « non-lieu dans l’affaire Karim Wade le surprendrait».

ASSANE DIOMA NDIAYE PARLE DE VIOLATION DE L’OBLIGATION DE RESERVE

De son côté, le Président de la Ligue sénégalaise des droits de l’homme a qualifié pour sa part cette sortie d’«une violation de l’obligation de réserve». Interpelé par des confrères, Me Assane Dioma Ndiaye a indiqué que la sortie l’ambassadeur de la République française au Sénégal, Jean Félix Paganon, «est une entorse aux règles diplomatiques et singulièrement une violation de l’obligation de réserve qui s’attache à ses fonctions».

Selon lui, «le principe en l’espèce est l’interdiction absolue pour l’exécutif de préjuger d’une affaire pendante devant la justice en raison de la règle sacro-sainte de la séparation des pouvoirs. Ce principe s’impose aussi bien à l’exécutif national qu’à tout exécutif étranger. Or, l’ambassadeur est un plénipotentiaire d’un exécutif étranger. L’ambassade est une excroissance d’un État étranger dans un État accréditant. Par une fiction juridique, c’est un État dans un État. On comprend dès lors l’inopportunité et la gravité d’une telle déclaration du triple point de vue de la courtoisie et des règles diplomatiques, de la souveraineté nationale et judiciaire et des traditions d’un pays chantre des droits de l’homme et de l’achèvement de l’État de droit avec la révolution de 1789».
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