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Valérie Pécresse reçoit sa distinction au Terrou-Bi : Le SAES des-Honoris Causa l’UCAD
Publié le lundi 9 mars 2015  |  Le Quotidien
Ucad:
© aDakar.com par MBN
Ucad: Le SAES et les étudiants ont participé à une procession silencieuse à la mémoire de Bassirou Faye
Dakar, le 21 Août 2014- Une semaine après la mort de l`étudiant Bassirou Faye à l`université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Syndicat Autonome de l`Enseignement Supérieur (SAES) a organisé une procession silencieuse à la mémoire du défunt étudiant. Ce Rassemblement a été l`occasion pour étudiants professeurs et syndicalistes de plaider pour une Université sans violence.




Les responsables du Saes (Syndicat autonome de l’enseignement supérieur) ont empêché hier les autorités universitaires d’honorer l’ancien ministre des Universités et de la Recherche de la France dans l’enceinte de l’Ucad 2. Ils qualifient «d’insulte grave» la décision prise par les autorités de décerner le titre de Docteur Honoris Causa à Valérie Pécresse qui symbolise «la précarisation, la marchandisation et la privatisation des universités».

Le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) qualifie «d’insulte grave» la décision des autorités de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de décerner à l’ancien ministre des Universités et de la Recherche de France, Valérie Pécresse, le titre de Docteur Hono­ris Causa dans l’enceinte de cette université. Réunis hier dans le hall de l’Ucad 2 où était prévue la cérémonie de remise de ce titre, les syndicalistes du Saes ont soutenu que le monde universitaire, qui lutte pour le retrait de la Loi-cadre qui enlève aux universités leur autonomie, ne peut pas accepter de recevoir encore moins d’honorer Mme Pécresse qui symbolise «plus que toute autre personne la précarisation, la marchandisation et la privatisation des universités ainsi que la dégradation volontaire de l’autonomie des universitaires».
Selon Yankhoba Seydi, coordonnateur du Saes de Dakar, «Pécresse, c’est l’ex-ministre des Universités et de la Recherche de la France qui a mené une réforme extrêmement controversée qui a plongé les universités françaises dans une ébullition jamais atteinte qui visait à terme l’évaporation de l’autonomie des enseignants et des chercheurs». «En effet, c’est sous le joug d’un certain nombre d’impératifs économiques que sa réforme dite Loi relative aux Libertés et responsabilités des universités (Lru) a consacré la précarisation de l’enseignement et de la recherche avec la multiplication exponentielle des précaires au détriment de vrais postes de titulaire. La Lru a également consacré une évaluation catastrophique de la productivité scientifique dans la mesure où elle a institutionnalisé le primat du quantitatif sur le qualitatif (…) La Lru, ce sont des orientations vers un nouveau type de management universitaire qui affaiblit les représentations des enseignants et des chercheurs dans les instances de décisions académiques», a-t-il expliqué.
Attirant l’attention sur la similitude entre l’esprit de la loi de Pécresse avec celle de l’actuel ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, M. Seydi soutient qu’il est «gonflé à bloc par la Banque mondiale qui a décidé de pomper et de mal pomper la Lru à travers sa loi cadre». D’a­près lui, M. Niane «fait peut-être mine d’ignorer dans une tension suicidaire que la Lru a multiplié les assemblées générales, les grèves et les manifestations en France, qu’elle a jeté dans la rue près de 100 mil­le personnes lors de certaines ma­nifestations». «Elle a bloqué pen­dant des mois des dizaines d’universités, revigoré toute la communauté universitaire française pour la défense de ses intérêts», a-t-il ajouté. Et le coordonnateur du Saes de Dakar de s’interroger : «L’Ucad que tous les esprits lucides savent être une poudrière ouverte qui n’attend qu’une brindille pour s’embraser pourrait-elle sans coup férir survivre à une telle surchauffe ?»
Par ailleurs, les syndicalistes du Saes, qui ont ainsi obligé avec leur rassemblement dans le hall de l’Ucad 2 les autorités de l’université à délocaliser la cérémonie à l’hôtel Terrou-bi, ont affirmé à l’attention de Mme Pécresse que «l’Ucad ne saurait être un laboratoire d’expérimentation de ses idées et que les universitaires sénégalais n’ont que faire de sa leçon : L’Université, facteur de croissance et de développement». Ils ont par la même occasion prévenu leur ministre de tutelle sur le fait que «le destin qui unit sa loi cadre à la Lru de Pécresse est du même rapport que le destin qui unit un mauvais produit à sa contrefaçon». «Tôt ou tard, tous deux se retrouveront à la poubelle», ont-ils dit.

Soupçon de privatisation de l’enseignement supérieur : Yancoba Seydi met en garde l’Etat
Lors de ce face-à-face avec la presse, Yancoba Seydi a aussi appelé la population à comprendre le sens de ce combat contre cette Loi-cadre. D’après lui, au-delà d’enlever aux universités leur autonomie, les autorités «veulent privatiser l’enseignement supérieur». «Nous sommes des militants, nous nous battrons. On essaye de nous mettre en mal avec le Peuple. Que celui-ci comprenne que ce combat doit être le leur parce qu’il s’agit de la privatisation de l’enseignement supérieur public. Nous nous battrons jusqu’à notre dernier souffle pour que cette université reste publique. Nous sommes un pays pauvre, les ressources publiques doivent servir à la Nation», a-t-il déclaré.
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