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Application de la loi antitabac : la société civile sollicitée
Publié le samedi 7 mars 2015  |  Agence de Presse Sénégalaise
Ébola:
© Primature par A. Seck
Ébola: Inauguration du "Terminal H" destiné au corridor humanitaire
Dakar, le 28 Février 2015 - Le Premier ministre du Sénégal a procédé à l`inauguration du "Terminal H" situé à la base aérienne Andalla Cissé de Ouakam et destiné au corridor humanitaire. Photo: Awa Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l`action sociale.




La ministre de la Santé et de l’Action sociale, Eva Marie Coll Seck a entrepris une démarche visant à amener les populations à s’approprier la nouvelle loi antitabac et à soutenir son application.

Pour y arriver, elle déroule une série de réunions d’information de certains secteurs d’activité, dont les médias, les associations de consommateurs et les élus locaux, afin qu’ils puissent faciliter la compréhension de cette loi votée en 2014 par l’Assemblée nationale.

Après les parlementaires, les élus locaux et les chefs religieux, les membres de l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) ont discuté ce vendredi de l’un des articles (5. 3) considérés comme les plus importants de la loi antitabac, avec des agents du ministère de la Santé et de l’Action sociale.

Il s’agit d’un article jugé "extrêmement important". Il traite de "l’ingérence de l’industrie du tabac dans l’élaboration des politiques de santé pour saper les efforts du gouvernement en matière de politique sanitaire".

Les membres de l’AJSPD et les agents du ministère de la Santé et de l’Action sociale ont discuté des conséquences du tabac.

Par exemple, lorsqu’elle fume, la femme développe des cancers de la gorge, est sujette à l’infertilité ou aux avortements à répétition, selon les experts du département que dirige Eva Marie Coll Seck.

Ils signalent que les femmes qui fument accouchent souvent de bébés ayant un faible poids, si elles ont la chance que leur grossesse arrive à terme.

Les autorités sénégalaises mènent la lutte contre le tabagisme, ce qui a abouti, le 28 mars 2014, au vote d’une loi qui met de l’ordre dans la vente, le conditionnement et l’étiquetage du tabac.

Mais l’application de cette loi bute sur des obstacles, selon le docteur Oumar Bâ, le point focal de la lutte contre le tabac au ministère de la Santé et de l’Action sociale.

"Cette loi est extrêmement importante", a souligné le docteur Bâ, en espérant qu’"elle va protéger efficacement les populations contre le tabac".

"Le Sénégal avait déjà une loi antitabac depuis 1981. Mais sous la pression de l’industrie du tabac, elle a été modifiée et vidée de sa substance, en février 1985", a-t-il rappelé. "Il est essentiel que les acteurs de la société civile, notamment les médias, connaissent la loi pour sensibiliser et participer à sa mise en œuvre."

La nouvelle loi antitabac interdit de fumer dans les lieux publics, dont les restaurants et les établissements de santé.

La publicité, la promotion et le parrainage d’initiatives favorisant le tabagisme sont également interdits.

"De nos jours, presque tout le monde connaît le code de a route. Quand on viole ce code, on est sanctionné. C’est ce que nous voulons faire avec la loi antitabac, pour que les contrevenants soient également sanctionnés", a précisé le docteur Bâ.

La loi antitabac préconise une "dénonciation des violations des dispositions prises pour lutter contre le tabagisme", selon lui.

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale estime, et l’AJSPD, estiment que les associations et les ONG "ont plus d’indépendance politique que les gouvernements ou l’Organisation mondiale de la santé, en matière de lutte contre le tabagisme".
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