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Tribunal correctionnel de Dakar - Leur procès renvoyé au 17 mars: Aïda Ndiongue et cie retournent en prison
Publié le jeudi 5 mars 2015  |  Sud Quotidien
Aïda
© Autre presse par DR
Aïda Ndiongue, ex-sénatrice




Les demandes de liberté provisoire introduites par Aïda Ndiongue, Abdoul Aziz Diop, et Amadou Ndiaye, tous co-accusés de détournement de deniers publics, voire de complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics, ont toutes été rejetées par le président de la chambre correctionnelle hier, mardi 03 mars. Les tentatives des avocats de la défense sont en effet restées vaines face à un agent judiciaire de l’Etat coriace et un intransigeant procureur de la République. Le procès a été renvoyé, lui, jusqu’au 17 mars prochain.

Les prévenus Aïda Ndiongue, ex-sénatrice libérale, Abdoul Aziz Diop (ex-coordonnateur du Plan Jaxaay), ainsi qu’Amadou Ndiaye, poursuivis pour les délits de détournement de deniers public, de complicité d’escroquerie portant sur des deniers publics, de complicité de faux et d’usage de faux en écriture publique et privée, ainsi que d’exercice illégal du commerce par un fonctionnaire, dans le cadre du Plan Jaxaay, vont devoir encore prendre leur mal en patience en prison, jusqu’à leur procès qui a été reportée hier au 17 mars prochain. Leurs demandes de liberté provisoire ont été tout bonnement rejetées par le juge du tribunal correctionnel hier, mardi 3 mars.

En effet, les avocats des prévenus avaient introduit le même jour des demandes pour permettre à leurs clients de comparaitre librement, le jour du procès. Pour Me Mbaye Jacques Ndiaye, avocat d’Aïda Ndiongue, ex-mairesse libérale des Hlm, son client est régulièrement domicilié à Yoff Virage. A l’en croire, l’ex-sénatrice est sous le mandat d’une interdiction de sortie du territoire et qu’elle n’a jamais tenté de s’enfuir. Mieux, l’avocat a estimé que, tous les biens et patrimoines de la prévenue étant frappés de saisie pénale, il n’existe aucun risque de subornation de témoins. Cela, d’autant plus que tous les témoins ont été déjà entendus, a-t-il laissé entendre. Venant à la rescousse de son collègue, Me Doudou Ndoye a soutenu que la prévenue n’est pas à mesure de payer une caution pour bénéficier de la liberté provisoire, dans la mesure où tout lui a été pris. Qui plus est, l’avocat a estimé que la valeur des biens saisis dépasse largement la cause pour laquelle sa cliente est poursuivie. Et d’estimer dans la foulée qu’il n’y a pas risque de trouble à l’ordre public.

Abdoul Aziz Diop, simple ordonnateur et non payeur

Dans la même dynamique, les avocats d’Abdoul Aziz Diop ont plaidé pour la liberté provisoire de leur client. Pour eux, les conditions pour une telle demande sont toutes réunies, à savoir la contestation sérieuse d’ordre procédurale ainsi que la caution. Estimant que leur client n’est pas poursuivi pour usage de faux, ni pour complicité, ils ont indiqué que le délit de détournement de deniers publics pour lequel il est poursuivi, ne saurait se constituer dans la mesure où Abdoul Aziz Diop n’a jamais été payeur, mais juste ordonnateur. Pour légitimer la demande formulée, Me Borso Pouye, une des avocats d’Abdoul Aziz Diop a trouvé qu’il est de droit pour son client de bénéficier de la liberté provisoire au même titre que les comptables et Mboré Ndiaye, actuellement libres. Pour elle, ces derniers qui ont bénéficié de cette dite liberté grâce à des contestations sérieuses, ne sont pas plus méritants que M. Diop, d’autant plus qu’ils étaient, soit les producteurs des documents signés par leur client, soit les consignataires de ces dits documents avant qu’ils n’arrivent chez celui-ci.

L’article 140 du code de procedure pénale balaie tout

Ces arguments de la défense ont été mis en pièces par l’agent judiciaire, tout comme le procureur de la République. Selon le premier cité, les prévenus ne remplissent pas les conditions leur permettant de pouvoir bénéficier de comparution libre, conformément aux dispositions de l’article 140 du Code de procédure pénale (Cpp). A l’en croire, le remboursement intégral tout comme la caution n’ont pas été effectifs. Enfonçant les prévenus, le procureur de la République a estimé qu’il n’y a aucune contestation sérieuse. Mieux, il a indiqué que la caution dont parle la loi, en son article 130, doit être en espèce, alors que, dans ce cas précis, ce sont des biens saisis. Des arguments qui ont visiblement trouvé l’assentiment du juge qui a rejeté les demandes de ces derniers, avant de confirmer le renvoi du procès jusqu’au 17 mars prochain.

Rappelons par ailleurs qu’Aïda Ndiongue et ses co-prévenus sont poursuivis dans l’affaire des marchés attribués dans le cadre du Plan Jaxaay. Entre 2006 et 2012, la Cour des comptes avait audité la gestion dudit plan qui a mobilisé à l’époque 52 milliards. Aida Ndiongue a été auditionnée à plusieurs reprises sur l’affaire des produits phytosanitaires du Plan Jaxaay dont elle aurait bénéficié dans plus de trois marchés fictifs.

ECHOS... ECHOS... ECHOS

Les femmes libérales en blanc vêtues
La salle 3 du tribunal correctionnel de Dakar a été trop exiguë hier, mardi 3 mars. Pour cause, la forte mobilisation des souteneurs de l’ex-sénatrice libérale, venus en masse au procès. Vêtues toutes de blanc, les femmes libérales ont très tôt pris d’assaut la salle d’audience. Nombreuses ont été celles qui n’ont pas pu accéder à l’intérieur de la salle pleine comme un œuf. Dès l’apparition de la prévenue, elles ont voulu lui manifester leur soutien en applaudissant. Toute chose que celle qui est considérée comme « bailleur » du Pds a refusé en leur faisant signe d’y renoncer. Conséquence de cette forte mobilisation des militants du Pds : les journalistes, venus couvrir le procès, se sont mis début tout le temps qu’a duré le procès, environ 4 heures de temps.

La sécurité blindée au Tribunal
Décidément, l’Etat a pris très au sérieux l’appel lancé par les femmes libérales, lors de leur rassemblement du mardi 24 février, invitant leurs camarades à venir massivement à l’audience d’Aïda Ndiongue. A l’occasion, la sécurité du Tribunal a été renforcée. Les gendarmes, lourdement armés, étaient visibles au niveau des ronds points menant au Tribunal, notamment celui du garage Petersen. Les entrées à la maison de justice étaient strictement filtrées. Beaucoup de militants venus soutenir leurs leaders politiques se sont résignés à patienter au dehors, tout le temps de l’audience.
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