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Opposé à sa liberté provisoire : Le Parquet scotche Massaly à Rebeuss
Publié le jeudi 5 mars 2015  |  Le Quotidien




Massaly devait rentrer hier chez lui après avoir bénéficié d’une liberté provisoire. Mais il restera encore à Rebeuss puisque le Parquet a fait appel, en attendant le procès prévu le 10 mars prochain.

Mohamadou Lamine Massaly va devoir patienter encore pour recouvrer la liberté. Le Quotidien a appris que le Parquet a interjeté appel après que le tribunal des flagrants délits a accédé hier à la demande de mise en liberté provisoire formulée par les avocats du jeune libéral. En s’opposant à cette liberté provisoire, la hiérarchie voudrait assurer aux corps constitués son «soutien» et refuser que leur autorité soit «dénigrée» et «banalisée», car la gendarmerie et la police sont souvent mises en cause dans nombre d’affaires. Massaly repassera, sans comparaître libre, mardi prochain pour être jugé. Le Tribunal a renvoyé le procès à cette date pour la production du Cd qui est fait état dans le dossier. «Pour une justice équitable, nous voulons que le cd soit visualisé avant qu’il ne soit jugé», a indiqué le président du Tribunal pour couper court à la polémique qui commençait à enfler entre le Parquet et les avocats de la défense. En fait, après l’évocation de cette affaire, le procureur a sollicité le renvoi, estimant qu’il manque un «élément essentiel» de la procédure, c’est-à-dire la présence de la partie civile et la constitution de partie civile de l’agent judiciaire de l’Etat. Un argument que la défense de Massaly ne partage pas.

Me Sall : «On veut tout simplement punir Massaly»
Selon Me Souleymane Ndéné Ndiaye, nouvellement constitué, ce procès ne devait même pas être jugé en flagrants délits parce que «le Tribunal des flagrants délits n’est pas qualifié pour juger une affaire de diffamation». Dans ce cas de figure, il faut qu’une plainte soit rédigée conformément à l’article 620 du Code de procédure pénale, rappelle-t-il. En l’espèce, Souleymane Ndéné Ndiaye pense que la constitution de partie civile de l’agent judiciaire de l’Etat n’est pas recevable. Pour lui, il serait plus intéressant de mettre son client en liberté provisoire et d’enclencher une autre procédure. Me Bamba Cissé n’a pas manqué de souligner que le prévenu est poursuivi pour des faits pour lesquels, il n’y a pas de partie civile. Abondant dans le même sens, Me El Hadj Amadou Sall dira que «Mohamadou Lamine Massaly est là parce qu’on veut tout simplement le punir». A l’en croire, on a transmis au Tribunal un dossier où le jeune libéral est «la seule personne à être entendue». «Moi qui vous entends, vous m’avez diffamé», a-t-il raillé pour indexer le commandant qui a interrogé leur client. Me Sall pense que les gendarmes veulent tout simplement «se venger» de Massaly. «Il faut que cela cesse. Ceux qui ont fait cette procédure n’ont pas respecté l’honneur de la gendarmerie», conclut-il.

Le parquet : «Je ne suis pas animé d’une volonté punitive»
Ces accusations n’ont pas laissé de marbre le Parquet qui a demandé à nouveau la parole pour apporter une réplique. «Je ne suis pas animé d’une volonté punitive. Lors de la première garde à vue dans l’affaire qui l’opposait à Aminata Tall, alors qu’il a été poursuivi pour diffamation, il a été entendu et, après, il est rentré tranquillement chez lui», a rappelé le procureur qui s’est empressé de préciser que pour ce cas précis, le prévenu n’est pas poursuivi uniquement pour diffamation. Et c’est pour la «manifestation de la vérité» qu’il a souhaité un débat contradictoire en demandant la constitution de la partie civile qui serait, selon ses révélations, le commandant de la gendarmerie. «Personnellement, je ne suis pas gêné qu’il soit libéré», a-t-il laissé entendre à l’endroit des avocats. Pour rappel, Massaly est poursuivi pour outrage à agents de la fonction publique dans l’exercice de leurs fonctions. Diffamation contre un corps constitué, la gendarmerie. Violence, voie de faits. Les intérêts du jeune libéral seront défendus par onze avocats.
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