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Abdoulaye Wade a touché le fond!
Publié le samedi 28 fevrier 2015  |  Africahotnews
Abdoulaye
© aDakar.com par DF
Abdoulaye Wade réaffirme ses accusations envers le frère du président Sall
Dakar, le 27 Novembre 2014 - L`ancien président de la République du Sénégal, Abdoulaye Wade a tenu une conférence de presse au cours de laquelle il s`est exprimé sur la sommation interpelative qui lui a été adressée. Il a réaffirmé ses accusations envers le frère du président.




Depuis le début de l'année 2015, on dirait qu'Abdoulaye Wade n'a plus toute sa tête, notamment avec l'affaire Karim Wade. Ses dernières sorties médiatiques contre l'actuel président Macky Sall, ont choqué plus d'un, même dans son propre camp.


Le lion du PDS en rage

Depuis quelque temps, l'ancien président sénégalais vieillissant Abdoulaye Wade (88 ans) ne cesse de multiplier ses attaques contre l'actuel président Macky Sall. Wade n'arrive pas à digérer la situation dans laquelle se trouve son fils Karim, accusé d'enrichissement illicite dont le verdict devrait tomber le mois prochain. Il accuse Macky Sall de vouloir à tout prix emprisonner Karim Wade.

Entre sa volonté de rejoindre son fils en prison et ses appels envers ses anciens homologues, Wade a trouvé le temps mardi dernier pour tenir une nouvelle conférence de presse. Ainsi, devant micros et caméras, le vieux Wade, comme aime l'appeler à Dakar, s'est une fois encore déchainé contre M. Sall. Dans une allocution à l'emporte-pièce dont lui seul connaît les rouages, Abdoulaye Wade a traité Macky Sall de "descendant d'esclaves". Ses parents seraient des "anthropophages" qui selon Wade "mangeaient les bébés".

Ces mots et phrases ont rapidement fait le tour des journaux et des réseaux sociaux, non sans être condamnés par-ci par-là, jusque même dans les rangs du PDS, le parti de Wade.

Wade a violé la tradition républicaine

Dès le lendemain de sa conférence de presse, le désaveu a été unanime. D'abord, c'est l'ancienne Première ministre Mimi Touré qui a noté que l'ancien président "a tourné le dos à la tradition républicaine dignement incarnée par les présidents Senghor et Diouf, qui ont porté leur statut d'anciens chefs d’État avec élégance et retenue".

Wade aurait ainsi, dépasser "la ligne rouge de la faillite morale", selon la coalition présidentielle BBY. L'artiste international et ancien ministre Youssou Ndour a pour sa part estimé que l'ancien président fait preuve d'une "mégalomanie devenue dangereuse". D'autres acteurs de la vie politique et sociale du pays n'ont pas été plus tendres avec l'ancien premier Sénégalais.

Même si la ligue des droits de l'homme comprend les "frustrations et ressentiments d'un père dans le contexte de poursuites judiciaires" contre son fils Karim Wade, elle n'accepte pas "la négation des valeurs d'humanité inaliénables" dont a fait preuve Me Wade. Cette négation "heurte la morale et les limites de la critique en démocratie" selon la ligue des droits de l'homme.

Même ses alliés se désolidarisent

Souleymane Ndéné Ndiaye, ancien Premier ministre "regrette les propos tenus" par Wade, tandis que l'un des avocats de Karim manifeste sa "désapprobation". Me Demba Ciré Bathily s'est alors adressé à l'ancien président en ces termes: "Monsieur le président, (...) vous ne pouvez parler ainsi de votre successeur à la tête du pays, quelle que soit la nature du litige qui vous oppose".

Pour un député membre du PDS, "Wade ferme la porte à tout compromis car Macky Sall ne peut plus envisager de s'asseoir avec lui. Dans notre culture, traiter quelqu'un de sorcier ou d'anthropophage, c'est très grave".

Jusque-là, le chef de l’État Macky Sall n'a pas encore répondu à son prédécesseur qui visiblement fait tout pour être convoqué par la justice pour "offense au chef de l’État".

Selon d'autres Sénégalais, Wade aurait touché le fond, mais continue de gratter.
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