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Floraison de partis politiques au Sénégal: Le ministre de l’Intérieur pose les jalons de la rationalisation
Publié le samedi 28 fevrier 2015  |  Enquête Plus
Cérémonie
© aDakar.com par DF
Cérémonie publique d`incinération de drogue
Dakar, le 07 Novembre 2014- Le ministre de l`Intérieur et de la Sécurité publique a participé à une cérémonie publique d`incinération de drogue, en présence du directeur de l`Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), Mame Seydou Ndour. Dakar, le 07 Novembre 2014- Le ministre de l`Intérieur et de la Sécurité publique a participé à une cérémonie publique d`incinération de drogue, en présence du directeur de l`Office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS), Mame Seydou Ndour. Photo: Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l`intérieur et de la sécurité publique




La multitude de partis politiques au Sénégal qui frise l'anarchie et happe de plus en plus les maigres sous du contribuable n'agrée plus les autorités de l'Etat qui sont maintenant décidées à prendre le taureau par les cornes. C'est ainsi que le ministère de l'Intérieur a engagé jeudi dernier, à Saly Portudal, une réflexion sur un nouveau cadre juridique régissant les partis politiques au Sénégal.



La facilité avec laquelle les partis politiques sont créés au Sénégal fait désordre. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, au lendemain de la seconde alternance politique, on compte 238 partis politiques au Sénégal alors qu’à la veille de la première alternance, il n’y en avait que 42. Il est de notoriété que beaucoup de ces partis se limitent à la seule personne de leur leader, ou n’ont pas de siège. Certains ne participent d'ailleurs jamais aux élections nationales tandis que les autres ne peuvent s'y prêter qu'en coalition. Preuve de cette anarchie, plus de 27 000 listes ont été déposées au cours des élections locales du 29 juin 2014. Un scrutin qualifié par le Directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique, Ibrahima Lô, comme étant "le plus onéreux de l’histoire politique du Sénégal".

D'où la réflexion engagée par le ministère de l'Intérieur avec les acteurs de l’espace politique, les membres de la société civile avec le soutien du Programme d’accompagnement parlementaire et d’engagement citoyen, en partenariat avec l’USAID, l’Assemblée nationale et l’ONG-3D. Ibrahima Lô a toutefois souligné qu'il y a lieu de "lever toute équivoque sur l'entreprise de rationalisation des partis politiques qui n'est pas une oraison funèbre pour les partis politiques, encore moins leur limitation autoritaire et arbitraire", déclare Ibrahima Lô.

Une sous-commission a déjà effectué un travail de base qui laisse jaillir plusieurs perspectives en vue de l'adoption, très prochainement, d'un "Code des partis politiques". comprenant une partie législative et un cadre réglementaire. Des propositions sur lesquelles les participants à la concertation de Saly Portudal ont été chargés de plancher afin de donner corps à un projet de Code.

Le directeur de Cabinet du ministre Abdoulaye Daouda Diallo révèle qu'entre autres aspects soulignés par les travaux de la sous-commission, il a été recommandé l'exigence, au moment de la création d'une formation politique, d'un nombre de dix mille signatures dans toutes les régions du Sénégal, avec cinq mille signatures, au moins, par région, a précisé Ibrahima Lô.

L'opacité qui entoure les deniers qui fondent la naissance de certains partis politiques est aussi prise en compte. "Dans les recommandations de ladite sous-commission, il y a une nécessité pour les formations politiques de disposer d'un compte bancaire qui puisse retracer toutes les opérations financières et de verser au Trésor public un montant faisant office de droit de reconnaissance au moment de reconstitution", a expliqué le directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique.

Désignation du chef de l’opposition

Si les propositions de la sous-commission sont suivies, les partis qui seraient incapables de prendre part à des élections à l'échelle nationale s'exposeraient à des punitions pouvant conduire à leur mort définitive. Car, il est proposé une graduation de la sanction contre ces partis avec la possibilité de sanction personnelle contre leurs dirigeants, avec la possibilité de prononcer la dissolution de ceux d'entre eux qui resteraient, durant deux consultations électorales successives, sans se présenter.

Et comme beaucoup de partis politiques sont l'antithèse même des idées que soutiennent le pluralisme et la démocratie, il sera exigé l'existence et le respect obligatoire des statuts, surtout concernant la tenue régulière des congrès, conformément aux dispositions statutaires, avec la nécessité d'une harmonisation des statuts et organes des partis politiques, l'instauration du financement public direct des partis politiques, avec des critères d'éligibilité basées sur la représentativité et l'élargissement de la fonction de contrôle financier des partis politiques à la Cour des comptes.

La dernière recommandation concerne l'adoption du statut de l'opposition avec la désignation du chef de l'opposition. ‘’Ce sont ces recommandations qui sont traduites sous forme de projet de textes à travers le projet de Code qui a été soumis à l'examen des participants à la réflexion de Saly’’, conclut une source proche du ministère de l’Intérieur.

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