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Sénégal: tollé après des attaques personnelles de l’ex-président Wade contre son successeur Macky Sall
Publié le mercredi 25 fevrier 2015  |  AFP




Dakar - Des insultes lancées par l'ex-président
Abdoulaye Wade contre son successeur Macky Sall et ses parents suscitaient
mercredi un tollé au Sénégal, plusieurs responsables dénonçant la "violence
verbale" de M. Wade et s'interrogeant ouvertement sur sa santé mentale.

Selon des propos rapportés mercredi par les médias locaux, M. Wade, bientôt
89 ans, a affirmé mardi que le président Sall descendait d'"esclaves" et
d'"anthropophages", devant des partisans de son fils et ancien ministre Karim
Wade, qui encourt une peine de prison ferme pour enrichissement illicite
présumé.

"Une telle violence verbale de la part de l'ancien premier magistrat du
pays est tout simplement aux antipodes de ce que notre culture et religion
nous enseignent", écrit l'ex-Premier ministre Aminata Touré, membre du parti
présidentiel.

Il est "dommage que (Wade) choisisse de tourner le dos à la tradition
républicaine dignement incarnée par les présidents Senghor et Abdou Diouf
(1960-1980 et 1981-2000, NDLR) qui ont porté leur statut d'anciens chefs
d'Etat avec élégance et retenue", observe-t-elle dans un communiqué.

Le chanteur Youssou Ndour, ministre-conseiller de Macky Sall, après avoir
été ministre de la Culture de M. Wade, a dénoncé dans un communiqué
"l'irresponsabilité politique et le manque de courtoisie républicaine" de
l'ex-président, et même sa "mégalomanie devenue hélas dangereuse".

Le dernier Premier ministre de M. Wade, Souleymane Ndéné Ndiaye, a évoqué
pour sa part des "paroles qu'on pouvait éviter".

La Ligue sénégalaise des droits humains a estimé que s'il était "permis de
comprendre les frustrations et ressentiments d'un père dans le contexte de
poursuites judiciaires entachées de suspicions ou de violations avérées des
droits de la défense", rien ne justifiait "les propos stigmatisants et
attentatoires à la dignité humaine" tenus par l'ex-président.

M. Wade mène campagne pour éviter une condamnation de son fils, contre
lequel ont été requis sept ans de prison ferme, une amende de plus de 380
millions d'euros, une confiscation de biens et une privation des droits
civiques.

Karim Wade, en détention préventive depuis avril 2013, est jugé depuis le
31 juillet par la Cour de répression de l'enrichissement illicite (CREI), une
juridiction spéciale qui doit rendre son verdict le 23 mars, qualifiée de
"machin" par Abdoulaye Wade.

Le directeur exécutif de la section sénégalaise d'Amnesty International,
Seydi Gassama, a dénoncé mercredi "une juridiction d'exception qui ne respecte
pas les normes d'un procès équitable", citant la charge de la preuve pesant
sur les prévenus et l'impossibilité de faire appel.

"La CREI doit être supprimée ou être profondément réformée pour la
conformer aux normes internationales de procès équitables", a estimé M.
Gassama dans une conférence de presse à Dakar.

mrb/sst/de
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