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CREI - Prolongation du procès, après la clôture des débats: La partie civile "recadre" la défense
Publié le mardi 24 fevrier 2015  |  Sud Quotidien
Procès
© aDakar.com par DF
Procès Karim Wade : les avocats de l`Etat se prononcent sur la première journée d`audience
Dakar, le 1er Août 2014- Le pool des avocats de l’Etat dans le procès de Karim Wade ont organisé une conférence de presse, ce vendredi à 17 heures à l`hôtel Terrou-Bi. Les Avocats se sont exprimés sur le déroulement de la première audience du procès de Karim Wade.




Les avocats de la partie civile, dans le cadre du procès d’enrichissement illicite opposant l’État du Sénégal à Karim Wade et co-prévenus, ont tenu une conférence de presse avant-hier, samedi 21 février, afin d’apporter la réplique à leurs confrères de la défense. Face aux journalistes, Mes Felix Moussa Sow et cie, promettant de réagir à chaque fois qu’il y aura une sortie de la défense, ont fustigé la démarche de celle-ci de plaider hors prétoire.

Après la barre de la Crei, le procès d’enrichissement illicite opposant l’Etat du Sénégal à Karim Wade et co-prévenus joue les prolongations dans les médias. Aussitôt que le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei), Henry Grégoire Diop, a déclaré clos les débats et fixé la date du 23 mars prochain pour rendre son verdict dans le procès contre Karim Wade et cie, les avocats de la défense et leurs confrères de la partie civile ont ouvert la bataille médiatique par presse interposée. En effet, vingt-quatre heures après la sortie des avocats de Karim Wade lors d’une conférence de presse durant laquelle ceux-ci ont dénoncé «une comédie judiciaire qui finira par la condamnation de leur client à 5 ans de prison», les avocats de la partie civile ont tenu à apporter la réplique. Face à la presse, ce samedi 21 février, Mes Félix Moussa Sow et cie ont fustigé la démarche de plaider hors prétoire de la défense.

Selon eux, en disant que le dossier de Karim est vide, les avocats de la défense font dans la désinformation. Prenant la parole en premier, Me Félix Sow a indiqué que l’enrichissement illicite de Wade fils ne fait l’objet d’aucun doute. Selon lui, les véhicules de Karim Wade évalués à 550 millions de FCfa, à eux seuls, dépassent de loin ses revenus légaux de l’ancien ministre libéral fixés à 504 millions sans compter les sommes qui sont dans les comptes bancaires qu’il n’a pas pu justifier. «Il faut que l’on cesse de tromper les gens. Souvent, on a dit que Karim Wade doit être jugé par la Haute Cour de justice parce qu’il est un ancien ministre. D’abord, cette Cour juge les ministres dans l’exercice de leur fonction. La Haute Cour de justice est une cour politique et les décisions qu’elle rend ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Et nous, nous disons lorsque vous avez fait un enrichissement illicite, vous l’avez fait à l’occasion de votre fonction. C’est un abus de fonction, ce n’est pas dans l’exercice».

Prenant la parole à la suite de Me Félix Sow, le bâtonnier Me Yérim Thiam qui a promis la réaction de la partie civile après chaque conférence de presse de la défense, a estimé pour sa part que c’est trop facile de dire à travers les médias que le dossier est vide et qu’il n’y a pas de preuves en boudant la Cour où les débats se mènent. Embouchant la même trompette, Me Aly Fall a rappelé que l’infraction reprochée à Karim Wade et compagnie n’est pas le détournement de deniers publics mais l’enrichissement illicite. Et de lancer à l’endroit de la défense, «un avocat s’empresse toujours d’aller plaider un dossier devant la Cour et non dans les médias quand il se rend compte qu’il est vide et sans preuves».

«C’est Karim Wade qui appelait les notaires pour la création des sociétés en leur donnant même la géographie des actionnaires en prenant le soins de ne pas y figurer. Après création, c’est lui qui libérait le capital et envoyait son chauffeur acheminer le matériel de bureau de ces dites sociétés», enfonce pour sa part Me Bassirou Ngom. Revenant à la charge, Me Sow ajoutera que tout ce qui a été dit dans ce dossier est vrai. «Karim Wade a profité de son statut d’agent de l’État pour s’enrichir illicitement. Il a procédé à la création de plusieurs sociétés en faisant recours à des prête-noms. La loi est très claire. Le Code pénal interdit à tout fonctionnaire de l’État d’exercer des activités génératrices de revenus».

Politisation du procès : la défense renvoyée aux déclarations de Karim

Prenant la parole à la suite du bâtonnier Félix Sow, l’ancien bâtonnier Me Yérim Thiam, répondant aux accusations de la défense concernant la politisation de ce procès, a tout simplement tenu à renvoyer ces derniers aux déclarations tenues par leur client, lors de sa première comparution devant la Crei. Estimant que la politique n’aurait pas dû intervenir dans ce procès, le bâtonnier s’est désolé que ce soit Karim Wade qui fut le premier à parler de la politique dans cette affaire. «Il faut que vous sachez que nous sommes des artisans du droit à l’exception d’un ou de deux qui font de la politique. Mais devant la Crei, ce qui doit se faire, ce sont des discussions de droit et rien d’autre. La politique n’aurait pas dû intervenir dans ce procès. Mais, c’est Karim Wade le premier à évoquer la politique», déclare-t-il. Avant de poursuivre : «lorsque Karim Wade a été appelé à la barre pour la première fois, au début du procès, il a demandé l’autorisation à la Cour de lire une déclaration préliminaire, ce qu’il n’avait pas le droit de faire. On doit d’abord lui poser des questions avant qu’il ne fasse des observations. Mais le président de la Cour, sur la demande des avocats de la partie civile, a décidé de lui accorder cette faveur en lui permettant de lire sa déclaration. Et, c’est dans cette déclaration qu’il a lui-même dit à la Cour et devant tout le monde, «Je suis un prisonnier politique parce qu’on veut m’empêcher de participer aux prochaines élections présidentielles en 2017».

«Karim ne peut être président de la République…»

En outre, l’avocat a également tenu à préciser sa pensée concernant la participation de Wade fils à une élection présidentielle au Sénégal. Assurant qu’il n’a pas dit que Karim Wade ne sera jamais président du Sénégal, Me Yérim Thiam est resté cependant intransigeant, quant à la participation de Karim Wade à la prochaine présidentielle de 2017. «Quand on regarde le droit, rien que le droit, il ne peut pas être candidat en 2017… Et, je dis qu’en l’état actuel de la Constitution proposée au peuple sénégalais par Me Abdoulaye Wade lui-même, et disant qu’une double nationalité ne peut pas être candidat à la présidence de la République, Monsieur Karim Wade ne peut être président de la République. C’est simple, il ne peut pas se présenter à une élection présidentielle en 2017... »

Pas de quitus de l’Assemblée pour Karim, concernant l’Anoci

Réagissant à propos d’un quitus que l’Assemblée nationale aurait décerné à Karim Wade en 2008, après sa gestion de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), Me hadj Diouf a indiqué que «jamais, un quitus n’a été décerné à Karim Wade». Et d’indiquer dans la foulée : «des voix se sont plutôt élevées pour protester contre la manipulation des députés par Abdoulaye Baldé et Karim Wade, lors de leur passage devant l’inter commission des transports et de l’économie pour expliquer la gestion de l’Anoci. Ils n’avaient fait que diffuser des diapositives montrant la différence entre l’ancienne corniche et la nouvelle après des travaux à coût de milliards sans aucune précision sur comment ces milliards ont été dépensés. Il n’y avait pas de bilan financier des travaux de la corniche à l’Assemblée nationale. On a parlé modernisation mais on n’a pas parlé chiffres», dixit-il. Avant de poursuivre : «les députés n’ont pas été édifiés sur la manière dont les milliards de l’État ont été dépensés pour le sommet de l’Oci par Karim Wade et Abdoulaye Baldé. Jamais, un quitus n’a été décerné à Karim Wade».

Annonce du verdict contre Karim, une stratégie de la défense

Les avocats de la partie sont aussi revenus sur les rumeurs concernant la condamnation déjà arrêtée de Karim Wade. Pointant du doigt les avocats de la défense comme étant à l’origine de «cette nouvelle», Me Félix Sow et cie ont réaffirmé la souveraineté de la Cour. «Ni le parquet ni la partie civile ne peuvent condamner. Le parquet se contente de demander une peine. Quant à dire que parce qu’il a demandé une peine, celle-ci sera nécessairement suivie par la Cour, c’est inexact. Quant à dire que nos propos laissent sous-entendre que le verdict est déjà rendu, c’est inexact encore. Nous, nous sommes partie civile, nous disons que c’est de notre rôle et celui du parquet de dire que Karim Meissa Wade est coupable. C’est nous qui le disons mais c’est à la Cour de trancher et de confirmer ou infirmer nos dires», a expliqué le bâtonnier Me Yérim Thiam. Et d’ajouter dans la foulée, «à notre humble avis, il est évident que Karim Wade ne peut pas échapper à une condamnation parce que déjà, ce que nous avons trouvé sur lui, sans parler des sociétés, dépasse de loin le montant de ses revenus».

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