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Homicide involontaire: La veuve de l’artiste Kalidou Sy réclame 50 millions au Samu national
Publié le lundi 23 fevrier 2015  |  Enquête Plus
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Le gérant du Service d’assistance médicale urgente (SAMU), le docteur Babacar Niang, a comparu hier devant le tribunal correctionnel de Dakar pour homicide involontaire. Docteur Niang est rattrapé par la mort de l’artiste Kalidou Sy, décédé en 2005.



Le 12 septembre 2005, l’artiste Kalidou Sy rendait l’âme au Service d’assistance médicale urgente (SAMU) où il était admis à la suite d’une crise cardiaque. Près de 10 ans se sont écoulés après la mort de celui qui fut directeur de l’école nationale des beaux-arts devenue plus tard Ecole nationale des Arts (ENA). Hier, le gérant du Samu national, le docteur Babacar Niang répondait de ce décès, devant le tribunal correctionnel de Dakar. L’urgentiste est accusé d’homicide involontaire par la veuve de l’artiste qui a déposé contre lui une plainte devant le doyen des juges d’instruction. La dame de nationalité américaine n’arrive pas à diriger la disparition de son défunt époux. Ou du moins les conditions du décès, car Mme Eileen Sy est convaincue qu’il y a eu une négligence de la part du Samu national.

Il résulte des débats d’audience que la victime a été évacuée au Samu aux environs de 13 heures. Se tordant de douleurs thoraciques et de maux de ventre, Kalidou Sy a été admis en réanimation, car il avait plus tôt fait un infarctus du myocarde. L’instruction a révélé que le cardiologue Bouna Diack qui a été appelé pour venir à la rescousse du patient, avait ‘’clairement indiqué qu’il ne pouvait se libérer que 2 à 3 heures après’’. A son arrivée, il a attendu un médicament en vain et n’a pu sauver l’artiste, décédé finalement aux environs de 17h 45 mn.

Il s’y ajoute que le cardiologue a déclaré à l’instruction que le médicament en question doit être disponible en permanence dans une structure d’urgence. C’est pourquoi Mme Sy ne peut pas écarter la responsabilité du Samu. ‘’J’ai accepté la mort de mon mari et de toute façon, il ne reviendra pas, mais je ne comprends pas comment une clinique qui se dit d’urgence n’a pas de cardiologue et de médicaments utilisé en cas de crise’’, a fait savoir la dame.

La partie civile se dit aussi choquée par les propos tenus par le Dr Niang, le surlendemain du décès. ‘’Le cardiologue m’a confié qu’il avait du mal à trouver le médicament. Et lorsque j’en ai discuté avec Docteur Niang, il m’a dit que le médicament était dans son frigo, chez lui à Ngor, qu’il pouvait l’emmener en 5 minutes’’, a confié Mme Sy. Ce qui l’a le plus outrée, c’est le fait que l’urgentiste ait subodoré que son défunt mari n’avait pas les moyens d’acheter le médicament, car celui-ci coûtait 150 000 francs CFA.

Le prévenu a nié avoir tenu de tels propos. Docteur Niang a expliqué que le médicament en question n’avait pas été autorisé à être commercialisé. ‘’Il m’arrivait d’en avoir par mendicité médicale. Mais, jusqu’en 2009, sa commercialisation n’était pas autorisée’’, s’est défendu le prévenu. L’urgentiste a déclaré que le patient a été pris en charge comme il le fallait et que le cardiologue est venu à temps. ‘’Le cardiologue a trouvé le patient en bon état général, c’est au cours de l’entretien qu’il a fait une crise, avant de rendre l’âme’’, a ajouté Docteur Niang. Aussi, a-t-il écarté sa responsabilité, en soutenant qu’il n’était même pas sur place lorsque la victime est venue.

Pour Me Souley Mbaye, conseil de la partie civile, le prévenu est le seul responsable dans cette affaire pour avoir privilégié des raisons mercantiles, en gardant le médicament chez lui. Mieux, l’avocat considère également que Dr Niang aurait dû référer le patient à une autre structure, vu que le Samu ne pouvait pas prendre en charge le cas, en l’absence d’un cardiologue. Il a réclamé la somme de 50 millions de francs CFA, en guise de réparation. Selon lui, l’argent est destiné à financer les projets du défunt dont la construction d’une cité pour les artistes. La défense a demandé que ladite demande soit rejetée, car la constitution de partie civile de Mme Eileen Sy est irrecevable.

Me Sidy Seck a mis la mort sur le registre de la Volonté divine car selon l’avocat, il n’y a pas eu négligence. ‘’On ne peut rien contre la Volonté divine et il n’y a pas d’autopsie pour déterminer les causes du décès’’, a martelé le conseil, avant de demander la relaxe.

Délibéré le 16 avril prochain.
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