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Procès Karim Wade : le verdict est attendu le 23 mars prochain (SYNTHESE)
Publié le samedi 21 fevrier 2015  |  Xinhua
Karim
© AFP par DR
Karim Wade, fils de l`ancien président sénégalais Abdoulaye Wade




Le verdict du procès de Karim Wade, fils de l'ex-président sénégalais Abdoulaye Wade, poursuivi pour enrichissement illicite portant sur 114 milliards de FCFA, est attendu le 23 mars prochain.
Le jugement de Karim et de ses co-prévenus a été mis en délibéré à l'issue de six mois d'un procès émaillé de controverses, de retournement de situation et finalement boudé par Karim Wade et des avocats.
Ces derniers estiment qu'il s'agit d'un procès politique, "une parodie de justice" visant à écarter Karim de la vie politique comme candidat potentiel à présidentielle de 2017, alors que Karim lui-même, inculpé et en prison depuis avril 2013, se considère comme un "prisonnier politique".
Estimant que les droits du prévenu et de la défense ne sont respectés par le président de la Cour de Répression de l' Enrichissement illicite, Henri Grégoire Diop, qu'ils ont d' ailleurs tenté de récuser en vain, Karim et ses défenseurs, avaient décidé de boycotter les audiences auxquelles seuls les co- prévenus ont assisté jusqu'au bout.
Entretemps, un procureur de la CREI a été limogé et un assesseur a démissionné en pleine audience, jetant le trouble dans ce procès considéré comme un symbole de la volonté du président Macky Sall de traquer les biens mal acquis par les dignitaires de l'ancien de Abdoulaye Wade.
Au cours de leurs plaidoiries, les avocats de la partie civile ont évalué "à près de 200 milliards de F CFA le préjudice matériel et moral subi par l'Etat du Sénégal". D'après l'un d'eux, l'Etat réclame aux prévenus "un total de 450 milliards" et la confiscation pure et simple de leurs biens.
Un autre avocat de la partie civile a soutenu que le procès de Karim Wade "n'est pas un procès politique". "Ce n'est pas un procès pour empêcher Karim Wade de se présenter à la présidentielle de 2017", a-t-il affirmé, soulignant que, selon la Constitution, il "ne peut pas faire acte de candidature en 2017 à cause de sa double nationalité, sénégalaise et française". Pour sa part, le procureur spécial auprès de la CREI, Cheikh Tidiane Mara, a requis des peines allant de 4 à 10 ans de prison ferme contre Karim Wade et ses co-prévenus pour enrichissement illicite et corruption.
Il a réclamé une peine de 7 ans de prison ferme, une amende de 250 milliards de FCFA, la confiscation des biens présents et la privation totale des droits contre Karim Wade, l'auteur principal pour enrichissement illicite et corruption.
Il a requis une peine de six ans ferme pour "complicité d' enrichissement illicite" contre deux prévenus dont le Sénégalo- libanais Ibrahima Khalil Bougi dit Bibo qui avait bénéficié d'une liberté provisoire durant la procédure pour cause de maladie. Ce dernier a assuré sa propre défense en l'absence de son avocat et s' est défendu d'être un prête-nom de son "ami" Karim, dans la création de plusieurs sociétés, notamment aéroportuaires.
Certains avocats des prévenus, qui n'ont pas boycotté les audiences, ont plaidé la relaxe "pure et simple" de leurs clients du chef de "complicité" d'enrichissement illicite.
La Cour de répression d'enrichissement illicite est une juridiction d'exception devant laquelle le prévenu doit apporter la preuve qu'il s'est enrichi légalement. Créée en 1983 par le président Abdou Diouf et tombé en léthargie depuis, elle a été réactivée par le président Sall dans la cadre de la traque des biens mal acquis.
Outre le procès contre Karim Wade et ses co-prévenus, plusieurs dignitaires sont poursuivis pour détournement de deniers publics. Certains d'entre eux ont bénéficié de la liberté provisoire ou ont été mis sous contrôle judiciaire avec interdiction de quitter le territoire.
Réagissant aux poursuites contre son fils et ses partisans, l' ancien président Abdoulaye Wade a dénoncé cette "chasse aux sorcières" engagée par son successeur. Il a menacé de s'opposer à toute condamnation de son fils, sonnant la mobilisation des militants de son parti pour des manifestations de protestation.
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