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Grève totale et débrayages annoncés : Un Grand cadre de contestations
Publié le samedi 21 fevrier 2015  |  Le Quotidien
élève
© Autre presse par DR
élève dans une école primaire de la ville de Dahra




L’Etat doit respecter scrupuleusement les accords signés avec les organisations syndicales, privilégier le dialogue et mettre en place les outils permettant d’éviter la récurrence des mouvements d’humeur des enseignants. Pour aider à sauver l’école, des facilitateurs intervenants dans le secteur de l’éducation comme la Cosydep et la Cnept n’en appellent pas moins au dialogue entre les acteurs.

Quand le secteur de l’éducation est en ébullition, les acteurs de la société civile oeuvrant pour le développement de celui-ci ne sont pas tranquilles. Ils vont même jusqu’à avouer leurs craintes. C’est le cas du président de la Coalition nationale pour l’éducation pour tous (Cnept). Joint hier par téléphone, Siley Gorbal Sy ne s’en cache pas, lui qui déclare d’emblée : «Nous sommes très inquiets face à ces menaces et soubresauts qui se font jour au sein de l’école». D’où sa conviction qui est toute faite : «Avec ces grèves récurrentes, il est difficile d’atteindre le quantum horaire. On ne peut pas atteindre l’Education pour tous (Ept) de qualité avec ce déficit de quantum horaire qui est lié aux mouvements de grève dans tous les ordres d’enseignement (du primaire à l’université). A propos de ces mouvements d’humeur, le coordonnateur de la Coalition des organisations pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a sa petite idée sur la question. Pour Cheikh Mbow, qui s’est confié par téléphone au journal Le Quotidien, «le fondement de toute cette crise est qu’en réalité, nous n’avons pas su bien entretenir la flamme des Assises de l’éducation et de la Concertation nationale sur l’enseignement supérieur (Cnae). Parce que c’était une flamme d’espoir. Durant les Assises, les acteurs sont quand même arrivés à s’accorder sur des recommandations consensuelles et pertinentes». Le patron de la Cosydep déplore le fait que «toutes ces crises ne touchent qu’une catégorie d’élèves : ceux de l’école publique». D’où cet appel de notre interlocuteur : «L’école publique mérite un autre marketing. Nous appelons à plus d’équité», invite encore Cheikh Mbow.

Appel au dialogue et à l’apaisement

Face à cette situation de tensions qui ressurgit, les Ong qui militent pour le développement de l’éducation veulent offrir leurs bons offices. D’où leur volonté de se mettre à contribution pour un apaisement du secteur de l’éducation. Et Siley Gorbal Sy ne se fait pas prier pour montrer la voie. «Nous lançons un vibrant appel à la fois au gouvernement et aux organisations syndicales», déclare le président de la Cnept. Un «vibrant appel» qui invite à «plus de tolérance et de dépassement». «Aux syndicats de ne pas demander l’impossible et au gouvernement de demander le possible», exhorte encore M. Sy. Cet appel rejoint l’invite de M. Mbow qui demande «au président de la République, au gouvernement de recevoir les syndicats pour aller vers une issue heureuse, d’échanger avec eux dans une perspective de ne pas laisser pourrir la situation». Pour le responsable de la Cosydep, l’Etat doit veiller au respect de certains principes comme «le respect des accords signés», celui lié au dialogue. Pour le premier principe, ce facilitateur intervenant dans le secteur de l’éducation estime qu’«il n’est pas acceptable qu’il y ait perturbations pour cause de non-respect des accords». «Il faut faire en sorte que les acteurs respectent les accords», insiste Cheikh Mbow. Un point de vue étayé par le fait qu’«avec l’actuel régime, le gouvernement n’allait pas s’engager pour des accords non soutenables». «On ne souhaiterait pas devoir sauver une année. On doit travailler à sauver l’école en encourageant ce dialogue», prône le coordonnateur de la Cosydep. Par ailleurs, Siley Gorbal Sy annonce que sa structure «compte rencontrer les organisations syndicales, le Grand cadre et le Saes et ensuite les ministres en charges de l’Education (Education nationale et Enseignement supérieur) et le ministre de la Fonction publique qui gère les négociations avec les syndicats pour voir comment sortir de cette crise qui commence à perdurer».

Aller vraiment à l’essentiel

Pour gommer la tension entre l’Etat et les syndicats, Cheikh Mbow est d’avis qu’au Sénégal, «il nous faut interroger les dispositifs de suivi du dialogue et des concertations, en général». A ses yeux, «l’enjeu aujourd’hui doit être la mise en place d’un dispositif de suivi, pertinent et efficace» pour continuer à «entretenir cette flamme d’espoir». Cela passe, pour le coordonnateur de la Cosydep, par la mise en œuvre des recommandations issues des Assises de l’éducation et de la Cnae. Cette démarche a la particularité, au regard de Cheikh Mbow, de permettre «de prendre en charge les préoccupations des syndicats et des autres acteurs de l’école». «Il faut accélérer le processus d’organisation du Conseil présidentiel (sur l’éducation). Il faut aller dans le sens de mettre sur pied un Comité de suivi multi-acteurs». Autre aspect sur lequel insiste M. Mbow : le portage social. «Il est essentiel qu’on responsabilise davantage les communautés. (Cette) responsabilisation permettra d’engager chaque catégorie d’acteurs. Elle doit permettre aux communautés de comprendre les engagements pris, les accords, les orientations, les recommandations formulées pour pouvoir se prononcer et arbitrer, au besoin» et éviter que l’éducation soit une affaire «des sachants et des acteurs directs». Le coordonnateur de la Cosydep est d’avis que c’est à l’Etat de veiller au respect des accords signés, de mettre en œuvre les recommandations issues des Assises de l’éducation et de la Cnae, de mettre en place le Comité de suivi multi-acteurs, de convoquer le Conseil présidentiel sur l’Education etc. D’ailleurs, sur toutes ces questions, la Cosydep va se prononcer aujourd’hui à 16 heures à son siège, à travers un point de presse.
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