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Procès de Karim Wade et cie devant la CREI: Le verdict fixé au 23 mars
Publié le samedi 21 fevrier 2015  |  Sud Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.




Karim Wade et co-prévenus seront fixés sur leur sort, le 23 mars prochain. Pour cause, le président de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a déclaré officiellement hier, jeudi 19 février, les débats clos dans le cadre du procès contre l’enrichissement illicite opposant l’Etat du Sénégal au fils de l’ancien chef d’Etat, Karim Wade et co-prévenus. La Cour a mis ainsi en délibéré l’affaire jusqu’au 23 mars prochain à 10h.

La Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei) a mis en délibéré hier, jeudi 19 février, l’affaire d’enrichissement illicite opposant l’Etat du Sénégal à Karim Wade et co-prévenus. La Cour a annoncé cette décision à la suite de la plaidoirie des prévenus Ibrahima Abou Khalil dit Bibo Bourgi et Pape Mamadou Pouye, poursuivis pour complicité d’enrichissement illicite avec Karim Wade. Elle a ainsi retenu la date du 23 mars prochain pour rendre son verdict concernant ce dossier qui a débuté le 3 juillet dernier. Le président de la Crei, Henry Grégoire Diop, a déclaré ainsi clos les débats de ce procès qui a démarré le 31 juillet dernier après le dépôt accepté par la Cour des conclusions de la défense, malgré l’opposition du parquet spécial.

Pour rappel, Karim Wade et compagnie sont poursuivis pour enrichissement illicite sur un patrimoine estimé à 117 milliards de F Cfa. Lors de son réquisitoire, le parquet spécial a requis des peines allant de 4 à 10 ans de prison, 250 milliards d’amende, ainsi que la confiscation des biens des co- prévenus. S’agissant de Karim Wade, auteur principal dans cette affaire d’enrichissement illicite et de corruption, le parquet a demandé la privation des droits civils prévus à l’article 34 du Code pénal et une peine de 7 ans de prison ferme, 250 milliards d’amende et la confiscation des biens présents des prévenus.

Pape Mamadou Pouye plaide pour sa relaxe

Invité à prendre la parole à la suite de Bibo, Pape Mamadou Pouye a lui aussi nié les faits qui lui sont reprochés dans ce dossier. Estimant que la Commission d’instruction de la Crei s’est basée sur des témoignages pour motiver sa décision de renvoi, il a invité la Cour à lui rendre justice. «Le juge ne peut fonder sa conviction que sur des preuves qui lui ont été apportées et qui ont fait l’objet de discussion. Cette inculpation a été faite parce que Pape Mamadou Pouye est ami d’enfance de Karim Wade. Le patrimoine qui est attribué à Karim Wade lui a été attribué par voie de témoignage», a-t-il déclaré. Avant de poursuivre, «aucun témoignage de ces derniers ne permet d’attribuer la société Ahs à Karim Wade. Aucun des témoins n’a apporté des preuves que telle ou telle société a été acquise grâce aux financements de Karim Wade».

Selon lui, la revue des notes d’audiences montre qu’aucune des déclarations faites par des témoins ne peut établir l’intervention de Karim Wade dans la constitution des sociétés qui lui sont attribuées. S’agissant de la déposition de Me Patricia Lake Diop, le prévenu indique également que cette dernière a été auditionnée une seule fois en dépit de «sa mémoire défectueuse». Il a aussi assuré que la commission rogatoire internationale et la coopération internationale n’ont jamais établi l’existence d’une quelconque intervention de Karim Wade dans la constitution des sociétés mises en cause. A la lumière de ces éléments, le prévenu a ainsi demandé à la Cour de le relaxer. Car selon lui, « ni Ibrahima Aboukhalil, ni Karim Aboukhalil encore moins moi-même n’avons siphonné l’économie sénégalaise. Et aucun témoin appelé à la barre n’a nié l’intervention d’Ibrahima Aboukhalil, Karim Aboukhalil et moi-même dans la constitution du capital de la plupart des sociétés attribuées à Karim Wade.

Polémique sur la fiabilité de la parole des notaires

En voulant conforter le témoignage des notaires, Me Félix Moussa Sow, ancien bâtonnier, a soulevé un débat sur la crédibilité de la parole de ces derniers. En effe,t face aux attaques de Bibo et Pouye sur les déclarations de Me Patricia Lake, il a indiqué que les notaires assurent le service de la preuve et de l’authenticité des preuves. Selon lui, les notaires dans leur profession de foi ont juré. «Le témoignage de Patricia a été constant et a été reçu par Karim Wade à chaque fois que ce dernier le souhaitait. Tous les développements qui ont été faits pour dire que Karim Wade n’était pas derrière la création de ces sociétés sont faux. Des éléments montrent que Karim est bel et bien à l’origine de la création de toutes les sociétés incriminées. Les avocats de la défense cherchent seulement un moyen pour porter les débats à la Cour suprême. Prenant la parole, le procureur spécial a enfoncé Bourgi et Pouye en les accusant en tenter de soulever une couche de poussière pour empêcher à la cour de voir. « Faux », a rétorqué le bâtonnier du barreau de Bénin, Me Cyrille. Selon lui, ce sont les actes formalisés par un notaire qui font foi jusqu’à ce qu’ils fassent défaut mais pas leur parole.

CREI-ASSURANT SA DEFENSE, SANS SES AVOCATS : Bibo Bourgi plaide non coupable

Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi a réfuté les faits de complicité d’enrichissement illicite pour lesquels il est poursuivi au niveau de la Crei. Devant la barre et sans ses avocats pour faire sa plaidoirie, l’homme d’affaires franco-sénégalo-libanais a nié toute intervention de Karim Wade dans la constitution des sociétés Ahs, Menzis medeal, Harstand, Daport et Fraport.

Lâché par ses avocats qui observent un boycott de l’audience par solidarité aux conseils de Karim Wade qui avaient décidé de bouder le procès, Ibrahima Aboukhalil dit Bibo Bourgi a plaidé hier, jeudi 19 février, pour sa propre défense. Devant la barre de la Cour de répression de l’enrichissement (Crei), le présumé complice de Wade fils a plaidé non coupable du délit de complicité d’enrichissement illicite avec l’ancien ministre d’Etat libéral. Il a ainsi réaffirmé son droit de propriété sur les sociétés Ahs, Menzismedeal, Harstand, Daport et Fraport, attribuées à Karim Wade. Selon lui, contrairement au réquisitoire du parquet spécial, Karim Wade n’est pas le propriétaire des actions détenues par son frère Karim Aboukhalil, Pape Mamadou Pouye et lui-même dans le capital de ces dites sociétés. «Aujourd’hui, force est de constater que l’information judiciaire n’a démontré la moindre preuve que les biens appartiennent à Karim Wade. Les résultats des commissions rogatoires effectuées à l’étranger ont en effet anéanti toutes les théories de l’accusation. Après 19 mois d’investigation et 7 mois de débat, aucune preuve n’a été apportée par le parquet spécial attestant que les sociétés incriminées appartiennent à Karim Wade. Cela, malgré la volonté forcenée de l’accusation», a-t-il déclaré devant la barre de la Crei.

Lors de ce dernier face à face avec la Cour avant l’énoncé du verdict, le 23 mars prochain, Bibo a également réfuté le réquisitoire du parquet spécial concernant l’origine de la constitution Ahs Sénégal et ses filiales dans les autres pays africains. «L’accusation a soutenu que Karim Wade serait le propriétaire d’Ahs Sénégal et des autres Ahs alors qu’aucun lien capitalistique n’existe entre ces sociétés Ahs», a-t-il affirmé. Avant de poursuivre : «cette vérité s’impose de manière certaine».«Aucun des témoins n’a apporté une seule preuve établissant l’existence de flux financiers entre Karim Wade et les sociétés concernées. Cette absence de lien économique est confirmée par l’attestation produite par la banque de Monaco».

S’agissant toujours de la déposition du parquet spécial sur la manne de 99 milliards trouvée dans des comptes bancaires à Monaco, l’homme d’affaires a estimé que cette déclaration relève du pire fantasme. «La somme totale des avoirs sur ces comptes se chiffrent à 6 milliards, en lieu et place des 99 milliards. Mon frère (Karim Aboukhalil, Mamadou Pouye et moi-même sommes les propriétaires de Menzies Middle Est Africa. Les seules personnes vers lesquelles des versements ont été effectués sont Karim Abou Khalil, Mamadou Pouye et moi-même. Il n’y a eu aucun flux financier de ce compte vers Karim Wade. L’accusation ne repose que sur des preuves testimoniales.

Poursuivant sa plaidoirie, Bibo a également déploré le fait que la Commission d’instruction de la Crei s’est basée sur les simples témoignages de Me Patricia Lake Diop et Élimanel Diop, respectivement notaire chez qui la société Ahs a été constituée et ancien directeur général d’Ahs pour prendre la décision de renvoi devant la Cour. Selon lui, les déclarations tenues par ces deux témoins devant la Cour sont dépourvues de toute objectivité et ne reposent sur aucun fondement. «Nos sociétés ont été constituées dans la plus grande transparence capitalistique. Leur identification rapide au cours de l’enquête préliminaire en est d’ailleurs la preuve», a indiqué le prévenu.

BIBO, LA BIBLE ET LE CORAN

Lors de ce dernier face à face avec la Crei, avant la tombée du verdict prévu pour le 23 mars prochain, Bibo Bourgi a tenu à abattre toutes les cartes en sa possession pour obtenir la clémence de la Cour, quitte à évoquer les textes bibliques et coraniques pour convaincre Henry Grégoire Diop et cie. «La nécessité de combattre la corruption et l’enrichissement illicite est une évidence mais ne doit se faire en violation du droit des patrimoines.Tout ce que je viens de dire trouve sa racine dans le dossier. Votre décision sera déterminante en l’absence de toute possibilité de recours.Tous les espoirs de voir rétablir la justice repose sur votre Cour, votre décision sera déterminante en l’absence de toute possibilité d’appel. Et comme le dit respectivement un texte de l’ancien testament et du Coran : «La justice est un idéal». «Prenez garde de l’injustice, l’injustice vous mènera aux ténèbres le jour du jugement. Et le jour du jugement, les droits seront rendus à ceux à qui ils sont dus». Et de poursuivre ; « Je vous en supplie, monsieur le Président, faites en sorte de vous en approcher. Je demande que justice soit rendue. Rendez-moi mes biens, rendez-moi ma famille. Quelle que soit la décision que vous prendrez, je ne mérite pas de prendre une vie. C’est une relaxe que je vous demande».
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