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Mouvement d’humeur du SAES, retard dans le démarrage effectif des cours : L’UCAD dans l’impasse
Publié le vendredi 20 fevrier 2015  |  Le Quotidien
Ucad:
© aDakar.com par MBN
Ucad: Le SAES et les étudiants ont participé à une procession silencieuse à la mémoire de Bassirou Faye
Dakar, le 21 Août 2014- Une semaine après la mort de l`étudiant Bassirou Faye à l`université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Syndicat Autonome de l`Enseignement Supérieur (SAES) a organisé une procession silencieuse à la mémoire du défunt étudiant. Ce Rassemblement a été l`occasion pour étudiants professeurs et syndicalistes de plaider pour une Université sans violence.




Au moment où le recteur essaye de trouver une solution pour faire sortir l’Université de Dakar de ses difficultés liées entre autres au retard dans le démarrage des cours et la tenue des examens à date échue, l’Université fait face à un autre problème. Alors que les cours n’ont même pas encore commencé dans l’ensemble des facultés, le Saes a décrété 72h de grève. Un mouvement d’humeur qui ne touche pas tous les étudiants certes, mais qui chahute déjà une nouvelle année universitaire qui peine à démarrer.

L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a renoué avec les perturbations. Alors que le démarrage des cours n’est pas encore effectif dans toutes les facultés et pour toutes les années, le Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) a décrété 72h de grève. Un mot d’ordre qui a commencé hier et qui a été suivi dans certains départements où les cours ont débuté, il y a tout juste un mois. Ce mouvement d’humeur observé à l’Ucad intervient à un moment où dans la plupart des facultés, les étudiants sont en train d’attendre les résultats de leurs examens ou de s’inscrire. Ce qui explique d’ailleurs le fait que certains étudiants ne soient même pas au courant de la grève.

Sur les lieux, l’ambiance qui y règne renseigne sur la non-effectivité des cours. A la Faculté des lettres et sciences humaines par exemple, il n’y a rien qui montre que les cours ont démarré, les étudiants qui forment de petits groupes dans le hall se préoccupent plus de leur inscription ou des résultats de leurs examens. Interrogé sur la grève du Saes, cet étudiant au département de Lettres modernes semble être surpris par la question. Apparemment embêté par la grève, dossier d’inscription entre les mains, il ne cache pas sa surprise. «Le Saes est en grève ? C’est vous qui venez de me l’apprendre, pour le moment je n’ai pas encore commencé les cours, si on me parle de grève ça m’agace vraiment», se désole-t-il. C’est aussi le même son de cloche du côté de Adama Bâ, étudiante de troisième année à la Faculté de médecine. D’après elle, «on sacrifie les étudiants en entamant une grève alors que le démarrage des cours n’est même pas encore effectif surtout à un moment où les étudiants viennent de terminer leurs examens». Déçue et agacée par les crises récurrentes du système universitaire, elle pense que tout cela n’est que de la politique. «Je ne suis pas très au fait des revendications du Saes, je ne sais pas si c’est légitime ou pas tout ce que je sais, c’est que la politique est en train de détruire notre système universitaire», a-t-elle lancé.
Si les étudiants de 2ème année et de 3ème année n’ont pas senti la grève à l’université, ce n’est pas le cas pour ceux de la première année. A la Faculté de médecine, 3 jeunes étudiants rencontrés n’ont pu cacher leur désolation quand ils ont appris que les cours ont été suspendus. Khadidiatou Diouf, l’une d’entre eux, qui dit avoir quitté Bargny très tôt le matin est très remontée face à cette situation. «Déjà que les cours ont démarré tardivement, s’il y a grève ça va encore être pire pour nous qui venons juste de mettre les pieds à l’université» fustige-t-elle. Nombreux sont les étudiants, qui comme Mlle Diouf ont fait le déplacement dans le but de voir leur professeur franchir la porte de l’amphithéâtre et qui sont obligés de rebrousser chemin.
A côté de ceux-là, il y a d’autres qui profitent de ces moments pour réviser. C’est le cas à l’amphithéâtre de la Faculté de médecine où des étudiants travaillent en groupe. Concentrés sur leur travail, ils soutiennent qu’il faut profiter de ces moments pour étudier pour ne pas perdre encore plus de temps. Pour Ibou Diouf même si les enseignants boudent les classes, les étudiants eux ne doivent pas rester les bras croisés. Les yeux rivés sur son fascicule, il soutient qu’il ne faut pas toujours se baser sur les profs. «Il y a tout le temps des grèves, si tu attends que le mot d’ordre soit levé pour recommencer à étudier, tu risques de rater les examens, il ne faut pas se laisser distraire par ces perturbations», recommande-t-il.

Yankhoba Seydi, coordonnateur du Saes de Dakar : «On ira jusqu’au bout…»
Les étudiants qui prient pour que les cours reprennent devront prendre leur mal en patience. Du côté du Saes on ne cesse de répéter que ces trois jours de grève ont été décrétés en guise d’avertissement. Selon Yankhoba Seydi coordonnateur du Saes, le mot d’ordre a été bien suivi dans les 5 universités du Sénégal, et la suite à donner à ce combat va être discutée. D’après lui, le Saes ira jusqu’au bout pour la prise en compte de ses revendications liées au retrait de la loi portant sur l’organisation des universités votée le 26 décembre dernier et qui selon les syndicalistes, enlève aux universités leur autonomie.

Interpellé sur le fait que la grève ne puisse pas avoir l’impact souhaité vu que le démarrage des cours n’est pas encore effectif dans l’ensemble de l’Ucad, M. Seydi soutient que ce mouvement d’humeur a été aussi bien ressenti au niveau des départements qui ont démarré les cours mais aussi de l’encadrement. «C’est une chose que vous ne pouvez pas constater mais la grève a été ressentie à ce niveau aussi», a-t-il dit.
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