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Accusé d’enrichissement illicite et de corruption: Karim risque 7 ans de prison
Publié le jeudi 19 fevrier 2015  |  Sud Quotidien
Karim
© Autre presse par DR
Karim Wade, fils de l`ancien président sénégalais Abdoulaye Wade




Le procureur spécial près la Crei, Antoine Félix Diome a disséqué lors de sa plaidoirie hier, mardi 17 février, point par point les dépositions des témoins, ainsi que celles des experts et des prévenus pour assoir la culpabilité de Karim Wade et ses co-prévenus, avant de laisser le soin à son collègue Cheikh Tidiane Marra de prononcer la sentence du parquet. Ainsi, il a été demandé à la Cour de condamner Karim Wade à une peine d’emprisonnement de 7 ans, ainsi qu’une amende de 250 milliards. A «ses complices» Mamadou Pouye, Ibrahim Aboukhalil dit Bibo, il a réclamé 6 ans d’emprisonnement et la même amende.

Si la Cour suit le réquisitoire du parquet spécial près la Crei, Karim Meissa Wade, inculpé pour enrichissement illicite et corruption risque 7 ans de prison, assortie d’une amende de 250 milliards, sans compter la confiscation de tous ses biens présents. C’est en tout cas la demande formulée devant la Crei par le parquet spécial, lors du réquisitoire final hier, mardi 17 février. Ses présumés complices d’enrichissement illicite, en l’occurrence le noyau composé de Pape Mamadou Pouye et Ibrahim Aboukhalil Bourgi dit Bibo, encourent quant à eux des peines de 6 ans de prison, flanqués de la même somme demandée à Karim Wade comme amende.

Pour l’application stricte de la loi, afin de lutter contre l’impunité, comme l’a dit Cheikh Tidiane Marra, procureur spécial, la bande écope toute d’une interdiction des droits mentionnées par l’article 34 du code pénal. Dans la même dynamique, les autres complices, à savoir Mbaye Ndiaye, Alioune Samba Diassé et Pierre Apogba encourent des peines de 4 ans ainsi que la restitution de tous leurs avoirs. Le parquet n’a pas été par ailleurs clément avec ceux qui ont pris la tangente, notamment Mballo Thiam, Mamadou Vieux Aïdara, Karim Aboukhalil Bourgi ainsi que Eveline, en réclamant une peine de 10 ans ainsi qu’une confirmation de leur mandat d’arrêt international.

Revenant sur le long réquisitoire d’Antoine Félix Diome, il a essayé d’établir l’implication de Karim Wade et de ses co-prévenus.

Selon lui, le fils de l’ancien chef d’Etat n’a aucune chance de s’en sortir sans une condamnation, vu tout le patrimoine découvert en son nom, même pris séparément compte tenu de ses revenus légaux gagnés de 2000 à 2012. Il s’agit, selon lui de comptes bancaires ouverts au Sénégal et à Singapour, un parc automobile en son nom, 3 maisons mis sous son compte au Sénégal, tout comme les virements retracés aux Etats-Unis. Se défaussant sur les réponses servis par le prévenu sur la provenance de ses biens, il a indiqué que ce dernier répond chaque fois que «c’est son père qui lui a tout remis». Ce qui lui fait dire que décidément Karim Wade n’avait donc aucun patrimoine.

Dans sa longue plaidoirie, Antoine Diome a passé en revue les dépositions des témoins, des prévenus eux-mêmes, des experts pour montrer les différentes contradictions des mis en cause et leur forte implication dans le dossier. A l’en croire, lors des dépositions de la notaire Patricia Leïty Diop, constante depuis l’enquête préliminaire, celle-ci a clairement soutenu que s’est sur instruction de Karim Wade qu’elle a constituée les sociétés.

Dans la même dynamique, il a démontré que le système de défense utilisé par les prévenus, prouve clairement qu’ils sont tous liés, alors que devant la barre, ils prétendent défendre des intérêts divers.

Toutefois, Antoine Félix Diome a reconnu que le nom de Karim Wade n’apparait pas dans les sociétés crées au Sénégal. Selon lui, les autres prévenus, à savoir Mamadou Pouye, Bibo Bourgi, n’apparaissent pas non plus dans les sociétés crées au Sénégal, alors qu’ils réclament la paternité de ces sociétés. A l’en croire, les noms des co-prévenus apparaissent ailleurs, notamment dans les sociétés crées dans les paradis fiscaux. Pour lui, cela constitue la preuve que tous cherchaient à dissimiler leur vraie identité en créant des sociétés écrans, qui sont en réalité des coquilles vides. D’où, selon lui, la non apparition des noms de ces derniers dans les sociétés incriminés au Sénégal.

Pour ce qui est des preuves, tant réclamées par les avocats de la défense et même par certains sénégalais, le procureur spécial a indiqué que ce dit concept a été manipulé. Pour lui, dès le début de l’enquête, on devait parler d’indices, pendant les confrontations, de charges et enfin lors des plaidoiries, de preuves. Selon lui, «nous sommes dans le système de la libéralisation de la preuve et que dans ce système le témoignage occupe une place importante». D’où, l’importance des dépositions faites par les témoins devant la barre.
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