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Réquisitoire du Parquet spécial : Un septennat pour Karim
Publié le jeudi 19 fevrier 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.




Pour le prévenu principal du dossier d’enrichissement illicite, Karim Wade, le procureur spécial a requis sept ans de prison ferme, dix ans pour les fuyards et six à quatre ans pour les autres complices présumés. Auparavant, le substitut du procureur, Antoine Diome, est largement revenu sur les sociétés, les comptes bancaires et les connexions qui «lient» Wade-fils à ses «amis».

Le Parquet spécial a requis hier sept ans de prison ferme contre le prévenu Karim Wade. Il a également demandé à la Crei de le condamner à payer 250 milliards de francs Cfa en guise d’amende, de confisquer ses biens et de lui interdire les droits visés par l’article 34 du Code pénal (Voir ailleurs). Cette disposition permet au juge de retirer le droit de vote à un condamné et de le déclarer inéligible à tout poste conféré par une élection. Cheikh Tidiane Mara a par ailleurs invité la Cour à affliger dix ans de prison à Vieux Aïdara, Karim Aboukhalil, Mballo Thiam, Evelyne Rioux, en plus de 250 milliards d’amende et un maintien du mandat d’arrêt. Quant à Pape Mamadou Pouye, Ibrahima Aboukhalil Bourgi dit Bibo, le Parquet spécial a requis six ans ferme en plus des peines demandées contre Wade-fils. Pour les autres co-prévenus que sont Alioune Samba Diassé, Mbaye Ndiaye, Pierre Agboba, le maître des poursuites veut quatre ans d’emprisonnement outre l’amende et la saisie de biens et le retrait des droits mentionnés ci-dessus.

«L’argument "papa m’a donné" ne tient pas…»
Auparavant, le parquet a partagé sa religion qu’il a faite du patrimoine de Karim Wade et des personnes qui sont supposées l’avoir aidé. «Le délit d’enrichissement illicite est constitué lorsqu’on ne peut pas justifier son train de vie avec ses revenus légaux», a défini Cheikh Tidiane Mara. De 2002 à 2012, ceux de Karim Wade n’ont pas dépassé «504 millions de FCfa». L’argument «Papa m’a donné» ne tient pas en matière d’enrichissement illicite. Ce constat a été suffisant pour que le substitut du Procureur spécial, Antoine Diome affirme : «Rien que pour les biens qui sont en son nom, on peut le déclarer coupable. S’il ne s’agissait que de chercher une condamnation pour Karim Wade, on n’en serait pas là. On a voulu comprendre comment ça se passe. Ce qui nous intéresse, c’est la vérité.» Le Parquet spécial réitère qu’il s’agit là «d’une véritable ingénierie financière frauduleuse qui a été mise en œuvre».

«Ils ont abusé des pouvoirs comme des enfants»
Par ailleurs, Antoine Diome a profité de sa tribune pour solder ses comptes avec les avocats de la défense. «Contrairement à ce qui a été dit, en termes de preuves, on a vraiment l’embarras du choix», soutient-il. Arborant une robe de professeur de droit, le substitut a ajouté que «le témoignage est un mode de preuve». Ceci est d’autant plus vrai, explique-t-il, dans un procès pénal, «c’est la liberté des preuves». Pour le Parquet spécial, Karim Wade tente de se cacher dans des «actes entachés de faux» lorsque ces conseils et lui-même soutiennent que son nom n’apparaît nulle part. «Comment peut-on se cacher derrière des violations de la loi ? Il y a une véritable instrumentalisation du droit des sociétés à des fins d’enrichissement illicite. Rien n’est légal dans la constitution de ces sociétés. Et puis, les noms de Ibrahima Aboukhalil (Bibo) et Mamadou Pouye n’apparaissent nulle part», souligne-t-il. Revenant sur le modus operandi qui a été passé au crible lors des interrogatoires, M. Diome en tire ceci : «Ils ont abusé des pouvoirs qui étaient entre leurs mains comme des enfants. Et ils veulent nous prendre comme des enfants.»

Mara : «ça se passe comme ça dans les crimes de sang»
Le substitut a consacré une bonne partie de son réquisitoire aux «contradictions» dans les déclarations de Karim Wade, Mamadou Pouye, Bibo. «Enfin, en quoi ces trois seraient-ils plus méritants que les autres Sénégalais au point de gérer l’aéroport du Sénégal, l’aéroport de Diass, l’emprunt obligataire du Port autonome de Dakar, l’audit du Plan Takkal,... Il fallait laisser de la place aux autres. La pilule serait moins amère», estime-t-il. Quant au présumé complice Alioune Samba Diassé, «voilà quelqu’un qui n’a rien compris. D’après le parquet, ce présumé complice dit que Abs est sa société alors que le bus coûte 216 millions selon ses dires… Il était un comptable payé à 400 mille francs Cfa dans une société qui appartient à Bibo». Le patron du parquet Cheikh Tidiane Mara est revenu sur le boycott de l’audience par les conseils des prévenus. «Il est regrettable que les avocats de la défense ne soient pas là. C’est un choix qu’ils ont fait. C’est une défense de rupture. Ça se passe comme ça dans les crimes de sang», compare le procureur spécial. Ce dernier va poursuivre son réquisitoire ce matin. A la fin de son propos, Cheikh Tidiane Mara va manifestement requérir une peine contre Karim Wade.



Antoine Diome à Me Ciré Clédor Ly : «Après chaque audience, vous plaidez dehors»
Prenant des notes, Me Ciré Clédor Ly a été aperçu dans la salle par le substitut du Procureur spécial. Antoine Diome d’emprunter à Me Samba Bitèye qui disait hier qu’il avait un crédit de parole. «Moi, j’ai un crédit d’explications avec Me Ciré Clédor Ly. Lorsqu’on plaidait les exceptions, vous m’aviez dit que je n’étais pas à ma place. La défense avait attaqué le décret portant ma nomination», rappelle-t-il. Le substitut de lui dire : «Aujourd’hui, je vous dis, Maître, que vous n’êtes pas à votre place. Votre place, c’est ici (endroit réservé aux avocats). Après chaque audience, vous plaidez dehors. Ça se passe ici !»
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