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Réquisitoire du parquet spécial: Les ‘‘enfants’’ du substitut
Publié le jeudi 19 fevrier 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le procès de Karim Wade s`est ouvert à Dakar
Dakar, le 31 Juillet 2014 -Karim Wade, le fils de l`ex- président de la république du Sénégal, a fait face aux juges de la Cour de Répression de l`Enrichissement Illicite (CREI). Ancien ministre durant le règne de son père, Karim Wade est accusé de s`être enrichi de façon illicite.




Le parquet spécial n’a pas été tendre avec les prévenus. Pour les magistrats, le désir de possession illimité de Karim Wade et de ses codétenus avait quelque chose de puéril.



C’était le réquisitoire à ne pas rater. Antoine Diome, substitut du procureur, a été la bête noire des prévenus. Sans surprise, le magistrat s’est montré impitoyable face aux inculpés. ‘’Comment peut-on se prévaloir de sa propre turpitude ?’’ s’est-il d’emblée demandé, en référence aux récurrentes questions des prévenus sur l’absence du nom de Karim Wade. Le substitut du procureur s’est étonné du comportement des prévenus qu’il assimile à un enfantillage. ‘‘Je dois dire qu’ils se sont comportés comme des enfants. Ils ont usé et abusé des pouvoirs qui étaient entre leurs mains comme de véritables enfants’’, a-t-il fustigé.

Plus qu’incisif dans son réquisitoire, il est revenu sur les incongruités des accusés tout le long de la procédure. ‘‘Quand on présente une ligne de défense, il faut que les éléments soient cohérents et renseignent sur la chronologie des faits’’, a-t-il déclaré à l’intention de Alioune Samba Diassé, en abordant le cas ABS. D’ailleurs pour signifier à quel point ce prévenu a été manipulé, il a martelé : ‘‘Voilà quelqu’un qui n’a rien compris. De tous les prévenus, c’est celui qui inspire le plus de sympathie. Quand je pense à lui, des sentiments s’entrechoquent chez moi. Il n’a absolument rien compris. À l’enquête préliminaire, à l’instruction, à la barre, et même s’il est condamné, il ne comprendra pas. Le chapeau est trop grand pour vous’’, a-t-il poursuivi.

‘’Karim Wade, Ibrahim Aboukhalil, Karim Aboukhalil, Mamadou Pouye… comme des enfants’’

La genèse de toutes les sociétés incriminées a été explicitée à tour de rôle par le substitut du procureur dans un style analytique. Prenant en exemple ‘‘la société immobilière Dahlia qui acquiert un droit de quatre ans, avant sa naissance’’ et le ‘‘milliard 896 millions injecté en liquide dans Hardstand’’. Le substitut a aussi mis en évidence la similitude des modes opératoires entre AHS et ABS, en dénonçant ‘‘des hommes de paille qui constituaient le premier cercle de fictivité, suivis par les cerveaux, dont certaines activités n’étaient cloisonnées et connues dans leur intégralité que par Karim Wade et Ibrahim Aboukhalil’’.

Ainsi, le procureur a été tranchant dans la conclusion de son réquisitoire, en confondant les bénéficiaires économiques. ‘‘Ils ont tellement fait de montages de sociétés-tiroirs que tout le monde pouvait s’y perdre. Karim Wade faisait ce qu’il faut pour ouvrir et qui est la pour réceptionner ? Ibrahim Aboukhalil, Karim Aboukhalil, Mamadou Pouye’’, a-t-il martelé. Avant de poursuivre : ‘‘L’État vous confie le diagnostic du plan Takkal, la privatisation de la Sonacos, du Méridien président, l’émission de l’emprunt obligataire du Port autonome de Dakar, la gestion de l’aéroport de Diass, dissout les Ads pour vous mettre à sa place. On déblaie tout pour vous.’’

Ce quatuor de prévenus ‘‘qui se sont comportés comme des enfants’’ est l’instigateur principal de tous ces actes de mauvaise gestion. Antoine Diome s’est insurgé, in fine, contre leur influence tentaculaire au moment des faits. ‘‘On ne peut pas prendre en otage, dans un pays, autant de secteurs-clés de l’économie nationale. En quoi Ibrahim Aboukhalil, Karim Aboukhalil, Mamadou Pouye, et Karim Wade seraient plus méritants que les autres Sénégalais pour gérer l’aéroport de Diass à 90 % ?’’ Des questions auxquelles les conseils des prévenus ne pourront guère apporter de réponses édifiantes. Sauf pour Mbaye Ndiaye et Pierre Agbogba.
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