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Baisse des fréquentations, manque de visibilité,... : Le tourisme dans une mauvaise passe
Publié le samedi 14 fevrier 2015  |  Le Quotidien
Abdoulaye
© aDakar.com par DF
Abdoulaye Diouf Sarr rencontre des acteurs du tourisme au Sénégal
Dakar, le 12 Août 2014- Le ministre du tourisme et des transports aériens a tenu rencontre avec les membres de la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique au Sénégal (FOPITS). Abdoulaye Diouf Sarr s`est dit conscient des "nombreux défis" à relever dans le secteur touristique qui est, selon lui, "le socle du développement économique et social du pays". Photo: Mamadou Racine Sy




Le tourisme sénégalais est à l’agonie. A en croire ses acteurs, travailleurs comme patronat, le secteur vit des instants dramatiques avec la chute drastique des taux de fréquentation. Devant les journalistes hier, les acteurs ont demandé des solutions urgentes et efficaces.

La détresse est grande, mais le ton n’en est que plus ferme. Selon les acteurs du tourisme qui faisaient face à la presse hier, «le secteur est tout simplement à l’agonie», avec des réceptifs hôteliers qui font face à une situation inédite marquée par des taux de remplissage en chute libre. A Saly, principale ville touristique du pays, ce taux se situe entre 20 et 25%, entre 15 et 20% dans le Sine Saloum et en Casamance, entre 17 et 22% à Saint-Louis, entre 5 et 10% à Tambacounda. Ces chiffres, qui renseignent sur le naufrage qui est en train de mettre le secteur touristique à terre, n’épargnent aucun segment de cette activité. Dans le tourisme d’affaires également, les acteurs notent une occupation moyenne entre 60 et 65% pour les hôtels 4 et 5 étoiles. Pour les 3 étoiles, le taux est encore plus faible avec 30 à 35% pour un secteur qui affichait en moyenne des taux de fréquentation de 80%. C’est d’ailleurs l’ampleur du désastre qui explique la position des acteurs. «Nous demandons aux autorités d’annoncer dans les prochaines heures des mesures de nature à rassurer le secteur», assène le président du Syndicat patronal des hôteliers du Sénégal, Racine Sy. Selon le patron du King Fahd Palace, l’heure n’est plus ni à la concentration ni aux réunions après plus deux années passées à alerter la tutelle. L’urgence, dit-il, est de supprimer le visa pour les touristes, synonyme de suicide pour une destination comme le Sénégal et de baisser de façon substantielle les taxes aéroportuaires. C’est le poids excessif de ces taxes qui a fait de la destination Sénégal une des plus chères au monde, insiste Mamadou Sow, président du Syndicat des agences de voyage et de tourisme du Sénégal (Savts). Avec un à deux millions de personnes qui en vivent, le secteur touristique est un levier important du Plan Sénégal émergent (Pse) et sa déliquescence ne manquera pas d’avoir des répercussions sur les résultats attendus de ce plan, alertent les acteurs. Ils exigent ainsi la mise à la disposition de l’Agence sénégalaise de promotion touristique (Aspt) les 4 milliards de francs Cfa promis par le Président Macky Sall pour son fonctionnement. «Aujourd’hui, on a l’impression que le Président se heurte à des blocages, on ne sait de quel ordre», souligne M. Sy, qui s’étonne que l’agence dont la mise en place a connu du retard n’ait toujours pas de budget. Mais au-delà, les acteurs demandent la libéralisation du secteur aéroportuaire et que la station de Saly bénéficie d’un traitement particulier en rapport avec sa situation désastreuse. «Avant d’aménager de nouveaux espaces, il faut s’occuper de ce qui ne marche pas», estime M. Sy. En effet, vitrine du tourisme balnéaire, la station perd petit à petit ses plages du fait de l’érosion côtière et certains hôtels ont même été effacés de la carte.
«Ce qu’il faut, c’est des solutions»Sur le plan fiscal, les hôteliers et travailleurs du secteur touristique demandent «l’arrêt immédiat des procédures fiscales contre les entreprises du secteur». Et en prime, la baisse de la fiscalité comme mesure de soutien aux entreprises du secteur comme la patente et le maintien du plafond de l’impôt minimum forfaitaire à 5 millions de francs. De plus, Mamadou Sow demande la généralisation de la Taxe sur la valeur ajoutée (Tva) à 10% pour toutes les franges de l’activité. «Aujourd’hui, il n’y a plus de temps à perdre. Ce qu’il faut, c’est des solutions», souligne Racine Sy en insistant sur l’importance d’un plan de relance de la destination Sénégal. En effet, la fermeture de structures d’hébergement faute de touristes, l’arrêt définitif des vols charters à la fin février, l’étranglement des entreprises par des charges d’exploitation très lourdes sont autant de facteurs qui hypothèquent la présente saison touristique et celle à venir. Sans vouloir entrer dans une logique de confrontation avec leur ministre de tutelle, les acteurs n’excluent pas de descendre dans la rue pour étaler leur frustration.
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