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Association de malfaiteurs, destruction de biens appartenant à autrui,… : Le gang de Grand Dakar relaxé
Publié le jeudi 12 fevrier 2015  |  Le Quotidien
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© Autre presse par DR
Le palais de justice de Dakar




Le policier Maha Diop devrait aller chercher ailleurs les personnes qui ont saccagé son véhicule après avoir su la décision du juge. Le Tribunal correctionnel de Dakar a renvoyé les prévenus Emeu Fall, Abdou Ndiaye, Mamadou Lamine Sarr, Abdoulaye Sow et Pape Samba Sy des fins de la poursuite. Ils comparaissaient pour association de malfaiteurs, destruction de bien appartenant à autrui, dommage de la propriété d’autrui, détention d’arme sans autorisation. Il a même débouté la partie civile de sa constitution estimée à 2 millions de francs Cfa.

Dans la nuit du 7 au 8 janvier, le policier avait arrêté les prévenus en les accusant d’avoir saccagé son véhicule. Selon lui, il s’agit d’un règlement de comptes : il les empêchait de tourner en rond dans le quartier de Grand Dakar. A plusieurs reprises, il a eu, dit-il, à les arrêter pour des infractions diverses comme «détention de chanvre indien, vol à l’arraché, vol à la tire entre autres». Ces déclarations sont corroborées par leurs casiers judiciaires très chargés avec plus de trois condamnations à l’actif de chaque prévenu. Aux yeux du Tribunal, cela ne fait pas «d’eux les auteurs de cet acte délictuel». Et évidemment, ils ont tous nié les faits qui leur sont reprochés. Mamadou Lamine Sarr explique : «Mon fils était malade et je suis sorti avec ma copine pour acheter des médicaments. A notre retour de la pharmacie, on s’est arrêté pour acheter des sandwichs. Ensuite, j’ai aperçu des gens qui couraient. Croyant qu’il s’agissait d’une rafle de la police, j’ai demandé à ma copine d’aller se refuser dans une maison. Comme je n’avais pas de pièce d’identité, j’ai pris la fuite. Malheureu­se­ment, j’ai été arrêté par les policiers.» Mais il clame haut et fort son innocence.

Pape Samba Sy estime que la partie civile l’a toujours eu dans sa ligne de mire. Sa stratégie de dé­fense a les allures d’un déballage : «Il est venu m’arrêter chez moi. Parce que le chef de la brigade de recherches venait toujours chez moi pour prendre sa part du trafic de chanvre indien que mène mon cousin. Il m’en veut parce que je lui faisais souvent des reproches par rapport à cette activité. Dès qu’il a eu l’occasion de m’arrêter, il ne s’en est pas privé.»
Abdoulaye Diop et Abdou Ndiaye abondent dans le même sens que leurs co-prévenus. Le chef de la brigade de recherches est sans équivoques sur l’identité des auteurs du saccage de son véhicule : «Je ne peux me tromper sur les prévenus que j’ai a eu à interpeler à plusieurs reprises. En vérité, je n’avais pas travaillé ce jour-là parce que j’étais un peu souffrant. Mais j’ai été alerté par mon voisin, mais je n’ai pas intervenu. Je suis monté sur la terrasse pour observer les auteurs du saccage. J’ai reconnu les cinq même s’ils étaient une quinzaine.» Bien que policier, il s’est abstenu d’intervenir jusqu’à l’arrivée de ses collègues qui ont arrêté Abdou Ndiaye, Emeu Fall et Mamadou Lamine Sarr. Ensuite, ils sont partis à la traque des autres agresseurs qui ont été arrêtés.
Selon l’agent judiciaire de l’Etat, le policier a eu l’indélicatesse d’aller vivre dans un lieu criminogène. Il pense en outre que Maha Diop ne faisait que son travail, en entravant le boulot des agresseurs. «Ayant une dent contre ce policier, ils ont décidé de s’en prendre à lui. Ce sont des délinquants qui traînent un lourd fardeau pénal», rappelle-t-il avant de réclamer le franc symbolique.
Les avocats de la partie civile qui ont abondé dans le même sens ont demandé en guise de dommages et intérêts 2 millions. La défense a plaidé la relaxe pure et simple de leurs clients. Selon les avocats, ils «ne sont pas les seuls ennemis du policier». «Et mieux, ils n’ont pas été arrêtés sur les lieux du crime. Jusqu’ici, aucun habitant n’a témoigné alors que tout le voisinage était sorti pour assister au saccage.» Confronté à l’absence de preuves, le Tribunal a purement et simplement relaxé les prévenus.
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