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Réforme foncière et enjeux de développement durable: Pour un arbitrage responsable et pratique de l’État
Publié le mercredi 11 fevrier 2015  |  Sud Quotidien




Alors que le Sénégal avait supprimé les droits coutumiers en 1964 avec la loi sur le domaine national, les directives volontaires au niveau mondial suggèrent de reconnaître les droits des populations locales. Aujourd’hui, avec les différents usages qui sont faits de la terre, agriculture, tourisme et mines, un arbitrage responsable de l’Etat est nécessaire pour déterminer le besoin d’avoir des terres à habiter et les besoins de nourrir les populations sénégalaises. Du moins, c’est ce que pense Cheikh Oumar Ba, Directeur exécutive de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar) qui s’exprimait vendredi dernier en marge de la clôture de l’atelier préparatoire pour le Forum Foncier Mondial Dakar 2015.

Pour Cheikh Oumar Ba, Directeur exécutif de l’Initiative prospective agricole et rurale (Ipar), il y a une nécessité d’arriver à mobiliser les acteurs pour une transformation de la production si le Sénégal veut véritablement atteindre l’autosuffisance en riz. Ceci n’est possible, selon lui, qu’en sécurisant l’investissement national. « Quand on dit sécuriser l’investissement, ce n’est pas seulement l’investissement étranger, c’est aussi l’investissement national parce que nous avons des privés. Aujourd’hui avec le Sénégal qui cherche à atteindre l’autosuffisance en riz, nous avons des préoccupations majeures en termes de production. Ce qui ne résout pas tout », signale-t-il. Pour le directeur exécutif de l’Ipar, « il faut arriver à mobiliser les acteurs pour une transformation de cette production, pour que les femmes et les jeunes puissent contribuer à cette transformation et trouver de l’emploi ».

Mais pour ce faire, il faut que l’Etat, dans ce processus de réforme foncière, engage « une gestion équitable, sécurisée et durable de la terre qui est la base de la production ». Par conséquent, parce qu’il y a autant d’enjeux autour des différents usages de la terre (agriculture, tourisme, mines, etc.), « comment l’état va arbitrer entre le besoin d’avoir des terres pour habiter et les besoins de nourrir les populations sénégalaises ». Pour Cheikh Oumar Ba, « si la politique de l’Etat est de définir aujourd’hui l’agriculture comme un chantier de développement comme on l’a dit dans le Plan Sénégal Emergent, il ne faut pas qu’on dise qu’on va mettre après à la place des terres cultivables des mines ». Selon lui, « c’est une question de vision politique, et de pragmatisme ». Car, « si aujourd’hui un privé veut de la terre, c’est pour en faire une appropriation privative, alors que le paysan a peut-être besoin d’être sécurisé sur la terre sur laquelle il se trouve », dit-il.

Et de poursuivre : « Le Sénégal comme la plupart des pays dans le monde, notamment en Afrique et en Asie, est confronté à ce qu’on appelle les acquisitions de terre à grande échelle puisqu’il y a effectivement une ruée vers des terres fertiles qui sont aujourd’hui plus importantes en Afrique et en Asie qu’ailleurs dans le monde ». Vu sous ce rapport, Cheikh Oumar Ba estime que « le défi du Sénégal aujourd’hui est d’arriver à une réforme foncière qui tienne en compte les préoccupations des populations locales, mais également des besoins d’investissement ».
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